4.3. Profils
d'apprentissage
Bien que chacun ait sa propre façon d'apprendre, de
comprendre et d'enregistrer l'information, tout apprentissage scolaire doit
aboutir à la réussite scolaire. En général, les
chercheurs ont identifié les profils d'apprentissage. Comment expliquer
alors ces profils d'apprentissage ?
Pour comprendre ces profils, il est important de savoir que
les apprenants qui ont un mode d'apprentissage correspondant le mieux au
système éducatif et de formation sont plus disposés
à faire une bonne scolarité et réussir leurs
études. Malheureusement, tout le monde n'a pas cette
prédisposition, et il est presque impossible au système scolaire
de s'adapter à chacun. Alors comment faire ? Dans ce cas, il est
très indispensable de découvrir comment on apprend,
c'est-à-dire comprendre le cheminement mental nécessaire pour
intégrer un savoir. Le grand problème est que ce processus est le
plus souvent inconscient pour chacun. Il faut connaître et
maîtriser ce processus à partir des profils d'apprentissage. Les
profils d'apprentissage, c'est un outil développé par
Jean-François Michel (2005) et construit sur la base de recherches
américaines en psychologie comportementale. Ces profils
représentent la carte sur la façon dont chacun apprend. C'est une
carte composée de trois niveaux (J.F. Michel 2005: p37-47):
Le premier niveau correspond aux profils
d'identité : ils concernent l'attitude d'un
élève en situation d'apprentissage. On distingue sept profils
d'identités différents : l'intellectuel, le rebelle, l'aimable,
le dynamique, Le perfectionniste, l'émotionnel, l'enthousiaste.
L'élève considéré comme
« l'intellectuel » aime apprendre. Habituellement,
il pratique la solitude. Il est Introverti et il peut paraître distant
vis-à-vis des autres. Il est souvent un bon élève.
L'élève de type « le
rebelle », de peur d'être blessé, évite
de montrer tout signe de faiblesse. Il n'hésite pas à rentrer en
confrontation. Il est capable de s'emporter dans de grandes colères. Il
peut être un élève assez difficile.
L'élève de tendance
« l'aimable » travaille beaucoup pour faire
plaisir à ses parents et à ses enseignants. Il est
généralement sociable et gentil. C'est un élève
agréable. Cependant il a besoin beaucoup d'attention pour
s'épanouir.
L'élève considéré comme
« le dynamique » aime agir. Il a les
potentialités (don) de vouloir réussir ce qu'il décide
d'entreprendre. Il n'est pas automatiquement un bon élève. Il
compte beaucoup sur son sens de la débrouillardise.
L'élève de type « le
perfectionniste » a horreur d'avoir le sentiment de mal
faire. Il a une grande faculté à voir ce qui pourrait aller de
travers. Soucieux et inquiet, il prend le temps de faire les choses
correctement. C'est un élève qui aime faire un travail
irréprochable (devoir, dissertation, etc.). Dès qu'il
s'aperçoit que ce qu'il entreprend n'est pas parfait (selon lui), il se
décourage. Les symptômes typiques de ce comportement sont les
expressions du type« je suis nul !!! », « je ne sais rien faire
... ». La spirale de l'auto dévalorisation peut se mettre en marche
et conduire à un blocage. L'enseignant, ou les parents doivent
être très vigilants dans leurs critiques face à un
élève de type perfectionniste. Les remarques négatives du
genre « tu es mauvais, ton travail est nul... » ont un grand pouvoir
destructeur chez le perfectionniste. Valoriser ce qui peut être
perçu comme « non-parfait », et changer le vocabulaire : ce
qui est « nul » doit être transformé en « points
qui sont à améliorer»
L'élève de type
« l'émotionnel » agit en fonction de ses
émotions qu'il a du mal à contrôler. Une raison par
laquelle il peut réagir de façon théâtrale. Il a un
esprit très créatif et aime se différencier de ses
camarades. Ne vise pas forcement la perfection, ce qui est important pour lui
c'est la créativité, le beau. Il peut être très
doué dans les matières artistiques. Par contre, c'est quelqu'un
qui peut facilement broyer du noir, sans savoir pourquoi. N'essayez pas de le
rassurer ou de le consoler en demandant ce qui ne va pas. Bien souvent il ne le
sait pas lui-même. Il a des difficultés à maîtriser
ses émotions, ce qui peut le conduire à des réactions
théâtrales lorsqu'il est contrarié.
L'élève de type
« l'enthousiaste » a une forte joie de vivre. Il a
une grande faculté à voir le bon côté des choses.
Cependant l'ordre et la discipline ont tendance à le frustrer.
Le deuxième niveau correspond aux profils de
motivation : ils concernent les
éléments extérieurs qui conditionnent
l'intérêt d'un élève. On distingue quatre profils de
motivation différents : vais-je apprendre ? Où
ça se situe ? Avec qui ? Quelle utilité ?
L'élève sensible au profil
« vais-je apprendre ? » aime apprendre pour
savoir. Il est curieux d'esprit. Sa motivation est d'apprendre quelque
chose.
L'élève de tendance au profil
« où ça se situe ? » a besoin
de situer les choses dans un plan, dans une vision globale, dans un lieu. Dans
ce cas sa motivation dépend aussi de l'environnement.
L'élève sensible au profil
« avec qui ? » a une motivation
d'apprentissage centrée sur l'enseignant et les camarades de classe avec
qui il peut faire des travaux pratiques.
L'élève sensible au profil
« quelle utilité ? », sa motivation
dépend du degré d'utilité perçu de l'enseignement.
Les élèves qui ont cette motivation aiment d'avantage le concret.
Tant que ce profil d'élève ne trouvera pas ce à quoi une
matière peut servir, il ne se sentira pas du tout motivé. Un des
rôles possibles d'un enseignant est de montrer l'intérêt de
la matière à ce type de profil. Par exemple, lorsque un
élève dit « je n'aime pas cette matière, ça me
servira à rien !», on peut être sûr qu'on a à
faire à une personne ayant ce type de profil. A noter qu'une personne
peut combiner deux profils de motivation avec toutefois une dominante.
Le troisième niveau correspond aux profils de
compréhension : ils permettent de savoir par quel sens les
informations sont enregistrées. On distingue trois profils de
compréhension différents : visuel, auditif,
kinesthésique.
Les élèves visuels ont besoin
de voir les choses, d'avoir des graphiques, des couleurs. Ils auront de
difficultés à comprendre un cours où l'enseignant, le
formateur ne fait que parler. Cependant certaines matières (la
philosophie, les langues, ...) ne peuvent pas être enseignées par
des graphiques ou des couleurs. L'expression orale prend plus de place dans ces
matières.
Les élèves auditifs :
contrairement aux visuels, la compréhension s'effectue principalement
par l'écoute, ils ont besoin d'apprendre en écoutant. Ils
enregistrent l'information, principalement par le mode auditif.
Les élèves
kinesthésiques ont besoin d'un ressenti, d'apprendre en
faisant, de comprendre le pourquoi des choses. On trouve beaucoup de personnes
de ce profil dans les métiers manuels. Cette population est plus
exposée au processus d'échec scolaire.
Remarque : ce n'est pas parce qu'une
personne a un profil kinesthésique qu'elle est destinée à
faire un métier manuel. Dans les profils de compréhension il
s'agit d'une dominante, un canal sensoriel privilégié. Tout le
monde a les sens de vue, ouïe, et du ressenti. Mais tout dépend de
canal privilégié pour enregistrer l'information chez l'individu.
Chacun a donc un canal sensoriel dominant combiné aux deux autres
restants qui jouent un rôle moindre.
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