La capacité de la femme mariée en matière du travail en droit français et en droit congolais( Télécharger le fichier original )par Yves-Junior MANZANZA LUMINGU Université de Kinshasa - Licence en Droit 2006 |
B. Appel en faveur de l'égalitéL'égalité est la pierre angulaire de toute société démocratique qui aspire à la justice sociale et à la réalisation des droits de l'homme (23(*)). Pourtant la société a souvent refusé d'accorder à la femme les mêmes droits dont jouit l'homme et excipe ainsi les mythes pour que la femme puisse subir l'histoire. Ney BENSADON constate en effet que « l'homme s'abrite derrière des tabous sexuels et (...) sociaux pour justifier cette attitude » (24(*)). Et il renchérit en ces termes : « (...) le nombre des femmes est à peu près égal, parfois très légèrement supérieur, à celui des hommes ; pourtant, la gloire et la notoriété ont été presque constamment l'apanage des hommes » (25(*)). De plus en plus, les législations modernes rendent homme et femme égaux devant la loi, même si en pratique cette égalité ne se laisse pas percevoir facilement dans bon nombre d'Etats. Cette volonté apparaît souvent dans la terminologie, en matière de mariage, où l'on ne parle plus de l'homme et de la femme, mais simplement des époux, la femme étant considérée comme un conjoint au même titre que son mari. Le rapport de l'UNICEF sur la situation des enfants dans le monde 2007, renseigne qu'il y a plus de 60 ans, les dirigeants des pays de la planète avaient ainsi imaginé un monde dont tous les habitants bénéficieraient de mêmes droits, de mêmes ressources et de même possibilités (26(*)). Les membres de l'ONU sont ainsi appelés à inscrire dans leurs constitutions nationales ou toute autre disposition législative appropriée le principe de l'égalité entre hommes et femmes, si ce n'est déjà fait, et à assurer par voie de législation l'application dudit principe. Mais il existe encore plusieurs obstacles à la promotion des droits des femmes, notamment les obstacles d'ordre psycho-social. Il s'agit des stéréotypes découlant de la conception que la société se fait de la femme. Au demeurant, nous pouvons conclure avec LUWENYEMA LULE que « l'égalité authentique est essentiellement celle de la situation sociale et en aucun cas celle des aptitudes physiques et créatrices de chaque individu, homme ou femme » (27(*)). La femme est certes l'égale de l'homme, mais elle n'en demeure pas moins différente. C'est une égalité dans la différence. Bien que l'égalité des sexes figure dans les documents tels que la charte des Nations Unies, la Déclaration universelle des Droits de l'Homme et d'autres proclamations apparentées, ce n'est qu'au cours de la décennie 1970-1980 que les droits des femmes ont reçu toute l'attention qu'ils méritaient sur le plan international. * 23 NATIONS UNIES, Discrimination à l'égard des femmes : la Convention et le Comité, New York/Genève, 1995, p. 3 * 24 BENSADON, N., Les droits de la femme. Des origines à nos jours, Paris, P.U.F., 1994, p. 7 * 25 Idem, p. 3 * 26 UNICEF, La situation des enfants dans le monde 2007, New York, publications UNICEF, 2006, p.1 * 27 LUWENYEMA LULE, Op. cit., p. 306 |
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