INTRODUCTION
L'Afrique a connu au cours de ces dernières
décennies une crise alimentaire sans précèdent liée
essentiellement à une forte croissance démographique car, de
toutes les régions en voie de développement, l'Afrique est la
seule où la production a moins augmenté que la population
(Westphal et al, 1985)
Bien que des efforts ont été consentis pour
accroître quantitativement la production agricole, pour certains produits
notamment le riz, nous sommes restés dépendants des importations
pour satisfaire la demande locale (Adrao, 1989) .Ainsi, l'Afrique est devenue
un des principaux pôles d'importation mondiales avec environ un quart des
importations mondiales (Mendez-Del-Villal, 1989).
Les causes évoquées pour expliquer la
dépendance de l'Afrique vis-à-vis des importations sont
multiples. Il s'agit essentiellement de la faible capacité des circuits
locaux à satisfaire les consommateurs surtout en terme de prix et de
qualité (Abiassi et al, 2006 ; CTA,2004) car l'approvisionnement
individuel des acteurs se fait avec beaucoup de difficultés et laisse
place à des spéculations qui rendent le produit local peu
compétitif par rapport au riz importé (André, 2003).Le
Togo n'échappe pas à cette réalité : les
circuits de distribution font intervenir un grand nombre d'acteurs, ce qui
renchérit le prix de cession du produit final aux consommateurs et rend
le produit peu compétitif (Koffi-tessio et al,2002). Il s'est
créé donc un grand écart ente la production et la
consommation qui est de plus en plus tournée vers l'importation.
Etant donné que la croissance démographique
signifie aussi la concentration du pouvoir d'achat qui peut servir de courroie
d'entraînement pour le développement agricole paysan et en
même temps urbain (Ducommun et al, 2004), il serait judicieux de
rapprocher la production de la consommation, en définissant de nouvelles
stratégies de commercialisation des produits locaux notamment le riz en
vue de réduire les importations.
La présente étude se propose d'étudier
l'organisation et l'efficacité des circuits de distribution du riz local
au Togo : `' cas de la vallée de zio''
Le mémoire est structuré en deux parties. La
première partie expose le cadre général,
géographique, institutionnel et méthodologique de l'étude.
La deuxième partie présente et analyse les résultats
CHAPITRE I :
Problématique, objectifs et hypothèse
I - PROBLÉMATIQUE
L'agriculture togolaise contribue pour 41 % au Produit
Intérieur Brut (PIB) et emploie plus de 60 % de la population active et
reste le pilier de la croissance économique du Togo (Banque Mondiale,
2002). Malgré cette importante part de l'agriculture dans
l'économie nationale, le Togo n'arrive pas à couvrir ses besoins
alimentaires en ce qui concerne les céréales notamment le riz.
Au Togo, les besoins globaux annuels de la population,
estimée à 4,7millions d'habitants en 2001, (avec un taux
élevé de croissance de l'ordre de 3,3 %) s'élève
à 140000 tonnes en riz blanc en 2005/2006 alors que la production nette
nationale avoisinait 47775 tonnes ce qui entraîne un déficit de
-92225 tonnes (Direction de la statistique, 2007).Bien que des mesures ont
été prises pour accroître quantitativement la production,
le déficit est toujours maintenu (OADA, 2001 cité par
Djélé,2006)
Pour combler ce déficit, le Togo a recours aux
importations. En effet entre 1994 et 2004, les importations ont cru de 209 % en
termes de tonnage et de 263 % en termes de devises soit respectivement 21 % et
26 % annuellement (DSID, 2005).Et les facteurs qui expliquent le mieux
l'accroissement des importations sont ceux liés à la
qualité et au prix du riz car, la qualité moyenne du riz produit
localement est trop faible(souvent 30 à 35 % de brisures) ; et est
10 à 20 % plus cher que le riz importé
(Djélé,2006)
Face à ces constats des interrogations se posent :
-quelle forme d'organisation améliorerait au mieux la
qualité et le prix du riz ?
-quelles sont les forces et les opportunités dont
dispose ce secteur pour devenir plus efficace ?
La présente étude tente d'apporter des
éléments de réponse en vue d'une meilleure organisation du
secteur et par conséquent à la promotion du riz, étant
donné que la culture du riz devient la plus rentable
économiquement devant les autres céréales.
Notre étude se limitera à la vallée du
Zio avec plus de 90 % de la production locale de riz destinée à
la commercialisation contre 10 % sur le plan national, et tous les acteurs
impliqués dans les circuits de distribution manifestent un comportement
purement économique et avec un approvisionnement régulier toute
l'année, grâce à un système de riziculture
irrigué.
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