VII. PRIX, STRUCTURE DES
COÛTS ET MARGE SUR LES CIRCUITS DE COMMERCIALISATION
7.1. Formation des prix
Pour un grand nombre de produit agricole, le prix
résulte du mécanisme de l'offre et de la demande comme un
marché concurrentiel. Ce n'est pas le prix qui détermine l'offre
mais l'inverse. Ainsi tout opérateur qui se rend sur un marché
pour des transactions ne connaît pas d'avance le prix du jour ; il
ne peut le situer que par anticipation dans une fourchette donnée. Ce
caractère libéral du marché du vivrier amène
généralement les commerçants à s'appuyer le plus
souvent sur le prix antérieur et sur le ni veau de l'offre du jour par
l'affluence des producteurs sur le marché. Ainsi Minvielle et
Hyéboua (1988) cités par Badjaré (2004) disaient que ce
qui importe sur un marché, ce n'est pas la quantité de produits
offerts, mais plutôt le nombre des opérateurs économiques
de différentes catégories.
Dans la formation des prix on dénote une
suprématie des acheteurs sur les producteurs. Ceci dénote de la
position de forces des acheteurs sur les petits exploitants. Toutefois, on peut
décomposer le prix de détail d'un produit sur le marché
intérieur en différents composants : le prix bord
champ ; le coût de transport ; les frais de manutention (ce
sont les coûts liés à l'ensachage, au chargement et au
déchargement); les taxes diverses ; le profil ou la marge
bénéficiaire du commerçant. Généralement sur
les circuits traditionnels le coût de transport, les frais de
manutentions, les taxes diverses et le marge bénéficière
sont les plus considérés dans la formation du prix aux acteurs en
amont et en aval de l'activité de distribution.
7.
2. Structure des coûts de commercialisation
La mesure de l'efficacité des chaînes de
distribution est liée aux calculs des marges, déterminés
par les coûts de commercialisation, des prix d'achat et de vente. (FAO,
2000 ; Scott G. et al, 1998). Selon Bassolet B. (2002), les coûts de
commercialisation se réfèrent aux coûts de transaction et
de transformation. Les coûts de transformations sont les coûts de
stockage des céréales c'est-à-dire les coûts
d'entreposage (frais de location de l'entrepôt, les coûts des sacs,
des produits insecticides...) et les coûts financiers (coûts
d'opportunité). Tandis que les coûts de transactions sont
l'ensemble des coûts des services qui sont requis pour transférer
les droits de propriété du produit d'une personne à une
autre. Ces coûts font principalement référence aux
coûts de la collecte des céréales, aux coûts de
manutention, aux coûts liés à la profession de
commerçant de céréales, à l'usage des
infrastructures et aux éventuels cadeaux et autres dépenses pour
l'acquisition du produit.
7.2.1. Les coûts liés à la perte
de produit
Les produits achetés ne sont généralement
pas vendus tels quels quantitativement et qualitativement, à cause des
mauvaises méthodes de récolte et de manutention à
l'exploitation (produits écrasés ou exposé au soleil). Les
denrées peuvent être déjà très
abîmés avant même d'être vendus aux
commerçants. Le poids des produits peut diminuer même si rien
n'est jeté. La plupart des produits agricoles diminuent de poids en
transport et pendant l'entreposage parce qu'ils perdent de
l'humidité.
Par exemple, les céréales supportent mieux
l'entreposage si elles sont sèches. Mais cela signifie que, pour un (01)
kilogramme de produit acheté ou récolté, 10 à 20 %
seront perdus (FAO, 2000). Pour cette raison, essayez d'estimer les pertes,
est certes difficiles mais très utile au mieux d'éviter certaines
erreurs de calcul.
La meilleure façon de calculer les pertes consiste
à comparer la quantité de produits revendus avec la
quantité achetée à l'agriculteur. C'est la méthode
la plus exacte et les coûts d'emballage, de transport, de manutention et
d'entreposage des produits perdus sont inclus. Pour le faire, il faut parvenir
à suivre les livraisons sur toute la longueur de la chaîne de
commercialisation. Ce qui est difficile pour nos circuits qui sont plus dans
l'informel.
La valeur de la FAO, généralement
utilisée pour estimer les pertes est de 10% pour les produits
périssables comme la tomate.
Coûts liés aux pertes = Prix moyen*
(Quantité revendue - Quantité achetée) où
Prix moyen /kg = produit de la vente / Quantité
totale
Le prix moyen se calcule lors que tout le lot n'est
pas revendu au même prix.
7.2.2. Les coûts d'entreposage
On entrepose les produits agricoles afin de prolonger la
période pendant laquelle ils sont disponibles pour les consommateurs.
Pour les produits vivriers de base, l'entreposage à long terme est
évidement essentiel. Les coûts d'entreposage ne se justifient que
lors que les produits peuvent être revendus à un prix
supérieur à leu prix au moment de la mise en entrepôt. La
différence devant couvrir la totalité des coûts
d'entreposage et
représenter un encouragement pour le commerçant à prendre
un risque de perte (efficacité temporelle).Il est facile d'ignorer le
fait que l'entreposage des produits représente un coût financier
pour le commerçant. Mais si l'on n'en tient pas compte on a une
impression totalement inexacte des coûts de commercialisation.
7.2.3. Coûts de transformation
Les coûts de transformation prennent en compte deux
éléments. D'une part, la quantité effectivement vendue au
consommateur lors qu'un kilogramme est acheté à l'agriculteur.
D'autre part, la valeur du sous-produit obtenu après transformation et
qui est souvent commercialisée.
Les autres coûts entrant dans le calcul des coûts
de commercialisation sont :
· Coût de transport
· Coût de l'emballage utilisé
· Coût de chargement et du déchargement
etc.
Une fois tous ces coûts déterminés, il
convient d'en faire la somme pour obtenir les coûts de
commercialisations. (FAO, 2000)
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