IV- CONTRAINTES À LA
COMMERCIALISATION DES PRODUITS VIVRIERS.
En Afrique et au Togo en particulier, il existe plusieurs
contraintes à la commercialisation des produits
vivriers.
· La pénurie de personnel
qualifié.
Dans les programmes de développement agricole, l'accent
est généralement plus mis sur la production que sur la
commercialisation, oubliant en fait que la production ne se dissocie pas de la
commercialisation et qu'il faudrait nécessairement professionnaliser
l'activité commerciale pour des résultats concrets et durables
(Abbey, 2006). Ainsi, ce manque de personnel qualifié tente de
réduire à néant les efforts consentis pour le
développement de l'agriculture.
Ce point de vue est largement partagé par la FAO
(1992). Elle démontre en fait que le préalable à tout
programme de développement de la commercialisation est la
présence de personnes rompues à tous les aspects de la
commercialisation des vivriers. Car, ce personnel bien formé aidera
à mettre en oeuvre un service consultatif destiné à aider
les agriculteurs et les organismes qui interviennent après la
récolte, la gestion des installations d'entreposage et des
établissements d'emballage et puis l'organisation des marchés.
· Manque de compétitivité
La compétitivité dans les filières ou
sous filières agricoles est la capacité des acteurs à
avoir une stratégie leur permettant de conquérir et de maintenir
sur le long terme des parts de marché. Pour Duteurtre et al (2000), ceci
n'est possible que lorsqu'on produit plus vite, plutôt, meilleure
qualité, meilleur rapport qualité / prix, meilleure service, plus
attrayants. Ces éléments sont généralement pris en
compte dans les circuits formels par opposition au circuit informel qui, domine
largement la commercialisation des produits agricoles en Afrique.
Dans les circuits informels, les prix sont très
élevés, les qualités ne répondent pas au goût
du consommateur. Ce qui pénalise énormément le produit
local et ouvre la voie aux importations massives (Koffio tessio et al,
2000 ; Fraval, P, 2000 cité par Djelé, 2006).
En marge de toutes ces contraintes, quelques pistes existent
pour une meilleure redynamisation du secteur commercial. Kayorgo (2005) propose
le développement d'un réseau de distribution, la promotion de
services financiers appropriés en vue de faciliter l'accès au
crédit des groupements et coopératives agricoles. David - benz et
al, (2004) propose des actions concertées entre acteurs de
développement (OPs, Etat et Partenaire) pour une commercialisation plus
rentable et viable. Ces actions sont résumées dans le tableau
suivant
Tableau 1: restructuration de la
commercialisation du riz en Afrique de l'ouest
Actions
|
Acteurs
|
Renforcement des capacités des organisations paysannes
(OP) (formation, information) meilleur prix, réduction des taxes ;
création d'opportunités de financement
|
OP, Etat, Partenaire
|
Faire émerger des acteurs pour la promotion du riz
local
|
OP interprofessionnelle
|
Clarifier les normes de qualité du riz
|
OP interprofessionnelle
|
Accorder des taux d'intérêt bonifié
|
Etat, Partenaire
|
Source : David - benz et al (2004)
|