VI.2) Pouvoir pathogène de M.
tuberculosis :
Contrairement aux autres bactéries
pathogènes, M. tuberculosis ne possède pas de facteur de
virulence classique, de type toxine. Chez l'homme, M. tuberculosis
utilise l'appareil respiratoire comme principale voie d'entrée. Il
résiste à la dégradation par les macrophages
alvéolaires, dans lesquels il est capable de se multiplier. Un des
éléments cruciaux pour la survie de M. tuberculosis dans
les phagosomes des macrophages est sa capacité à en diminuer
l'acidification, ce qui a pour conséquence de bloquer ou de retarder la
fusion du phagosome avec le lysosome. Au niveau moléculaire, ce
phénomène n'est pas clairement élucidé, la
détermination des mécanismes impliqués constitue un des
enjeux majeurs de la recherche dans ce domaine. La réponse immunitaire
de l'hôte contrôle la sévérité de l'infection
par M. tuberculosis. Cette réponse immunitaire met en jeu la
voie Th1, qui recrute des cellules dendritiques, des macrophages et des
lymphocytes de type CD4 et CD8. Les bases moléculaires de la
pathogénicité sont donc multifactorielles, impliquant à la
fois la bactérie et l'hôte. (3).
VI.3) Diagnostic bactériologique :
Le diagnostic de certitude de la tuberculose repose sur
la mise en évidence de Mycobacterium tuberculosis dans les
prélèvements pathologiques : crachats et tubages gastriques pour
la tuberculose pulmonaire ; urines, liquides de ponction des séreuses,
etc... pour les autres localisations tuberculeuses. (10).
L'examen microscopique des frottis colorés par la
méthode de ZIEHL-NEELSEN permet de mettre en évidence des
bacilles acido-alcoolo-résistants. Lorsqu'il est positif il permet un
diagnostic de forte présomption de tuberculose. (10).
Seul la culture permet un diagnostic de certitude de la
tuberculose. M.tuberculosis ne pousse pas sur les milieux usuels. Il
nécessite des milieux très enrichis. Le plus employé est
un milieu à l'oeuf, le milieu de LOEWENSTEIN-JENSEN. Sur ce milieu il
donne des colonies de teinte crème beige, sèches, à
surface rugueuse, en chou-fleur, tout à fait caractéristiques.
Fait important, les colonies n'apparaissent qu'en 21 jours en moyenne (temps de
division de M.tuberculosis = 20 heures).
Or le délai long entre le début de l'exploration
et le traitement augmente la morbidité et la mortalité par la
maladie pour cela et depuis très longtemps, les chercheurs tentent
d'utiliser la sérologie pour un diagnostic rapide. (3).
VI.4) Séquençage de génome de la
souche H37Rv :
M. tuberculosis H37Rv a
été la première souche pathogène isolée en
1905, c'est la souche de référence et la plus largement
utilisée dans les recherches dans le domaine de la tuberculose.
En 1998, le séquençage total du
génome de la souche H37Rv a constitué un tournant
dans l'histoire des bacilles tuberculeux ouvrant ainsi
plusieurs voies de recherches. Ainsi, l'identification de nouveaux gènes
à potentiel vaccinal, diagnostic et thérapeutique est rendue, de
loin, plus facile par la génomique, la transcriptomique et la
protéomique.
Le génome de M. tuberculosis H37Rv comprend
4.411.529 paires de bases et 3924 cadres de lecture ouverts ont
été identifiés. L'analyse des banques de données a
permis d'attribuer à 40% de ces séquences codantes une fonction
prédite. (6).
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