2- Objet
de L'étude
S'Il existe un consensus qui admet que le développement
du Sénégal peut passer par notre agriculture, il n'en va pas de
même lorsqu'il s'agit d'identifier les voies à suivre avec cette
agriculture pour arriver à ce développement. Et c'est parce
que ce développement peut passer par plusieurs voies, que les cultures
fourragères sont considérées comme importantes.
En effet, l'introduction des cultures fourragères dans
nos systèmes de production a pour principal objectif d'accroître
et d'améliorer la production animale (viande et lait) qui est
liée à la valeur alimentaire du fourrage.
Cette introduction des cultures fourragères, doit
permettre, aussi, à la fois une restauration et une augmentation de la
fertilité des sols par le jeu des transferts d'azote de la
légumineuse vers le sol, azote qui peut être mobilisé pour
les cultures succédant à la légumineuse, et pour les
graminées, l'augmentation des stocks de matière organique et des
éléments nutritifs (Floret et al., 2000).
La présente étude se donne pour objet principal,
de faire la typologie des producteurs qui pratiquent la culture
fourragère dans le bassin arachidier du Sénégal et
d'analyser la rentabilité de ces cultures dans la zone.
La typologie de ces producteurs se fera grâce à
des variables qualitatives et quantitatives des exploitations. Celle-ci
permettra par la suite de pouvoir définir ou circonscrire les
possibilités d'une adoption d'abord puis d'une adaptation de ces types
de cultures dans le contexte des systèmes de production de la zone
étudiée.
L'étude de la rentabilité se propose de faire
une analyse coûts/bénéfices des cultures fourragères
en comparaison avec les autres cultures caractéristiques des
exploitations et en comparaison entre elles-mêmes.
Enfin, cette étude des cultures fourragères se
veut être un préalable à une introduction à grande
échelle de la technologie dans le cadre d'une intensification durable de
l'élevage mais aussi dans le cadre d'une possibilité de
restauration de la fertilité des sols.
3-
Résultats attendus
L'introduction d'une nouvelle technique agraire dans un milieu
est toujours une entreprise qui nécessite une considération de
plusieurs facteurs : sociaux, culturels, économiques, et
écologiques.
Toute nouvelle technique, qui induit des dépenses
substantielles, nécessite, pour être adaptée et
adoptée par les producteurs, une étude qui atteste de sa
rentabilité.
Au terme de cette étude, nous voulons faire une
typologie des catégories de producteurs qui ont adopté dans leurs
systèmes de production les cultures fourragères.
Nous cherchons à savoir si les gains de rendements
permis par les cultures fourragères par rapport à des sols en
jachère peuvent justifier une immobilisation de la terre et du
capital.
De même, nous voulons savoir s'il est rentable, à
des niveaux financiers et sociaux significatifs pour le producteur, de limiter
les surfaces cultivées de mil, d'arachide ou de toute autre culture au
profit des variétés fourragères de niébé, de
sorgho ou d'arachide.
Plusieurs autres questions relèvent aussi de la
préoccupation de cette étude :
- quelle est l'équivalent-ration des cultures
fourragères proposées : est-il plus rentable de faire du
lait ou de la viande avec les cultures fourragères ?
-Quel peut être l'apport des cultures fourragères
dans l'augmentation de la fertilité des sols ?
-Quelle place peuvent occuper ces cultures dans la perspective
d'une intensification de la production ?
L'étude de la rentabilité des cultures
fourragères et la typologie des acteurs de cette filière peuvent
constituer des bases d'une intensification de la production chez les agro
éleveurs en ce sens qu'elles permettent de connaître les
caractéristiques et donc les limites de production de ces producteurs et
les actions à mener pour une amélioration du système.
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