2- Typologie des exploitations avec
une analyse multivariée
Trente quatre variables de l'enquête correspondant au
total à cent quinze modalités, ont été choisies
pour faire cette typologie grâce à la technique de l'analyse
factorielle des correspondances multiples.
Ces variables ont été retenues parce qu'elles
reflètent les aspects socio-économiques des systèmes
d'exploitation largement étudiés par plusieurs auteurs (Pelissier
1966 ; Bulgen et al 1994 ; Lericollais 1980 ; Diouf 1990).
Pour mieux cerner et caractériser les groupes
définis, une classification des individus a été
réalisée en fonction de leur proximité au centre d'inertie
des différents agrégats qui se formaient, les
caractéristiques des individus appartenant au même groupe
étant les caractéristiques englobés par l'agrégat
sur le plan qui rassemblait le maximum d'information.
Cette analyse a permis de discerner quatre principaux groupes,
pour lesquels sont présentés au tableau 3, les moyennes de
quelques variables fortement discriminantes :
Tableau 3 : Moyennes des variables
caractéristiques des groupes
|
V
|
I
|
J
|
V-
|
Proportion (%)
|
37
|
17
|
33
|
13
|
Age de l'exploitant (ans)
|
59
|
47,3
|
45,9
|
59,8
|
Revenus issus de l'élevage (FCFA/an)
|
92,1
|
114
|
45,6
|
285
|
Revenus issus de l'agriculture (FCFA/an)
|
542
|
576
|
651
|
718
|
Revenus issus des activités extra agricoles (FCFA/an)
|
113
|
155
|
169
|
250
|
Nombre de houes (houes/exploitation)
|
2,5
|
1,9
|
1,6
|
2,5
|
Nombre de semoirs (semoirs/exploitation)
|
1,58
|
1,6
|
1,2
|
2
|
Nombre de charrettes (charrettes/exploitation)
|
1,47
|
1
|
0,86
|
0,66
|
Nombre d'UTH (UTH/exploitation)
|
6,54
|
6,57
|
5,48
|
11,42
|
Nombre d'UBT (UBT/exploitation)
|
10,82
|
15,72
|
4,37
|
44,13
|
La contribution combinée de ces 9 (sur 35) variables
à l'inertie totale expliquée par les axes factorielles 1,2 et 3
est de 31,4 ; 34,3 ; et 28,5% respectivement (Voir annexes).
Ceci veut dire que ces variables peuvent aussi refléter,
à elles seules, la typologie réalisée en raison de leur
importance dans l'analyse.
Une typologie qui ne prendrait pas en compte l'âge, par
exemple ferait perdre 7,7% de l'information totale sur ces trois axes. Il s'en
suivrait une modification des groupes suite à la modification des
paramètres ayant servi à faire la classification
déjà obtenue. La figure 8 fait une
présentation des résultats de l'AFCM en localisant la position
des centres d'inertie des différents groupes obtenus :
Groupe I
Axe 1
Groupe J
Groupe V
Axe 2
« Grandes valeurs »
« Faibles valeurs »
Groupe V-
Figure 8 : Groupes obtenus par L'Analyse
Factorielle des correspondances multiples
-Le groupe « J » est
le deuxième en importance, il comprend quinze producteurs soit 32,6% de
l'échantillon global. La moyenne d'âge dans ce groupe est de 45,9
ans. C'est par observation le groupe des «valeurs faibles » pour
toutes les variables à l'exception des revenus issus de l'agriculture et
des revenus issus des activités extra agricoles où il conserve
les « hautes valeurs ».
Du point de vue équipement, c'est aussi le groupe le
moins fourni, avec en moyenne 1,2 semoirs par exploitation, 1,6 et 0,86 houes
et charrette respectivement pour ses exploitations.
En moyenne nous rencontrons 5,48 UTH et 4,37 UBT dans les
exploitations du groupe. Ce groupe est formé en majorité des
jeunes exploitants : 33% des exploitants appartenant à ce groupe
soient 10 % de l'échantillon globale ont moins de 39 ans.
-Le groupe « V » :
C'est le groupe qui renferme le plus d'individus, il regroupe 17 producteurs,
soient 37% de l'échantillon total. La moyenne d'âge de ce groupe
est de 59 ans. C'est le groupe des producteurs les plus âgés, il
est aussi par observation celui des « grandes valeurs »
pour la majorité des variables de la typologie. On compte en moyenne
dans ce groupe 2,5 ; 1,58, et 1,47 de houes de semoirs et de charrettes,
respectivement.
Les producteurs appartenant à ce groupe ont en moyenne
10,82 UBT, l'exploitation renfermant 6,54 UTH.
A titre de comparaison, 90% des producteurs de Ndiaye Ndiaye
appartiennent à ce groupe contre 12,5 % pour Ndour Ndour, 45% pour
Mbadaoune, 52% pour Mbam ; on ne retrouve aucun producteur appartenant
à ce groupe dans le village de Diamafara.
-le groupe « I » C'est
celui des valeurs intermédiaires pour beaucoup de variables. La moyenne
d'âge dans ce groupe est de 47,3 ans. On y retrouve 8 producteurs soient
seulement 17% de l'échantillon total.
C'est le groupe qui tire le plus de revenus de
l'élevage en moyenne 114 000 F par exploitation par année contre
92 000 et 45 000 pour les groupes V et I respectivement.
Ses revenus issus de l'agriculture et des activités
extra agricoles sont intermédiaires entre ceux des groupes V et I.
Dans ce groupe, les exploitations ont en moyenne 1,9 houes,
1,6 semoirs et une charrette. Elles renferment 6,57 UTH et disposent de 15,72
UBT.
-Le groupe « V- »
ressemble à plus d'un titre au groupe « V » en cela
que la moyenne d'âge dans les deux groupes tourne autour de 59 ans en
plus du fait que ces deux groupes renferment les exploitations les plus
équipées.
Les exploitations de ce groupe ont les plus grandes moyennes
en ce qui concerne le nombre d'UBT : 44,13 contre 4,37 pour le groupe
« J », 15,72 et 10,82 pour les groupes I et V
respectivement.
En outre, il faut noter que les exploitations de ce groupe
renferment le plus grand nombre d'UTH.
Ces caractéristiques du groupe V- font que, c'est celui
qui tirent le plus de revenus de l'agriculture 718 000 F en moyenne par
exploitation contre 651, 576, et 542 pour respectivement les groupes J, I, et
V.
Ce qu'il faut en plus noter, c'est que ce groupe renferme bien
peu d'individus seulement 13% de l'échantillon globale, mais tous les
individus appartenant à ce groupe sont du village de Mbam, seulement 3
producteurs appartenant au village de Mbam ne sont pas localisés dans ce
groupe.
|