V.2. LES IMPLICATIONS DES RESULTATS
Au terme des investigations et après
l'interprétation des résultats, il faut se poser un ensemble de
questions ayant pour but de révéler les conséquences qui
découlent des résultats obtenus et partant de la confirmation des
hypothèses de l'étude. Ainsi, les résultats obtenus
ont-ils des implications qu'il faudrait relever ?
Qu'entraînent-ils ? Et ce sur quels plans ? Il s'agit de tirer
les conséquences qui se dégagent des résultats, et ceci
à plusieurs niveaux : celui des caractéristiques des
sujets, celui de la compétence interculturelle, celui de la
compétence méthodologique et enfin celui de l'efficacité
de l'action didactique, autrement perçue dans le rendement
pédagogique.
V.2.1. Au niveau des caractéristiques des
sujets
Pour ce qui est des caractéristiques
des sujets, plusieurs faits doivent être dégagés. D'abord,
le nombre d'enseignants de sexe masculin est largement supérieur
à celui des enseignants de sexe féminin. Les femmes constituent
d'ailleurs moins du tiers des hommes. Une telle situation implique la
prééminence ou la prédominance des schèmes
masculins sur les paramètres de la compétence interculturelle
transmis par les uns et acquis par les autres.
Plaider pour un équilibre entre les deux sexes dans le
cadre d'une étude impliquant non seulement le culturel mais surtout
l'interculturel serait souhaitable. Mais, on pourrait aussi croire que le grand
écart entre les deux sexes ne relève pas essentiellement de la
supériorité numérique originelle d'un groupe sur l'autre
au sein de la population et de l'échantillon de l'étude, mais
qu'elle provient peut-être de la disponibilité des hommes à
répondre plus que les femmes.
Sans aller jusqu'à croire à
l'indisponibilité ou au manque de volonté des enseignants de sexe
féminin à s'intéresser à la recherche, il faut
seulement dire que leur implication sérieuse dans le processus
d'investigation serait très profitable à l'étude. Elle
permettrait non seulement de prendre en compte leur point de vue, mais aussi et
surtout d'envisager les voies et moyens pour saisir toutes les
aspérités de leur de leur pensée sur les questions
étudiés. Une telle éventualité aurait
été très bénéfique pour une étude sur
la compétence interculturelle.
V.2.2. Au niveau de la compétence
interculturelle
Au regard des
résultats des enquêtes, la compétence
interculturelle des enseignants est moyenne, le pourcentage des sujets ayant
une compétence insuffisante étant de 50.60%. En effet, ceux des
enseignants qui ont au moins 6 (six) réponses justes constituent les
49,40 %, donc presque la moitié des sujets de la population. Et telle
qu'elle a été envisagée dans le cadre de cette
étude, la compétence interculturelle a permis de cerner les
aptitudes culturelles et interculturelles des sujets de la population de
l'étude sur des aspects essentiellement théoriques.
La démarche exploratoire axée sur l'exploitation
des textes littéraires implique prioritairement l'étude et la
saisie des prédispositions et attitudes psychologiques et
socioculturelles des sujets cibles. Pourtant, l'approfondissement de
l'étude de ces paramètres et leur débordement vers la
pratique réelle de la culture permettrait de mieux mesurer la
compétence interculturelle des sujets. Il s'agit d'aborder les aspects
réels et concrets des pratiques culturelles des populations de l'Afrique
subsaharienne. Néanmoins, pour un enseignant, la maîtrise de la
théorie devrait toujours précéder la pratique.
V.2.3. Au niveau de la compétence
méthodologique
Pour ce qui est de la compétence
méthodologique, elle est également moyenne parce que ceux des
enseignants qui ont au moins 5 (cinq) réponses justes constituent les
47,90%. D'emblée, cette compétence méthodologique suppose
une maîtrise moyenne des théories didactiques et de leur
application judicieuse en salle de classe. Mais face aux réalités
de la langue française en Afrique, avec ses contacts avec les langues et
les mentalités culturelles locales, d'autres langues
étrangères et secondes, et enfin les pidgins ambiants, la
compétence méthodologique de l'enseignant devrait déborder
la simple norme didactique pour permettre d'appréhender et d'expliquer
les particularités langagières saisies dans les discours.
En effet, les écarts linguistiques observés dans
les nouvelles écritures africaines francophones en général
et dans les romans ici particulièrement concernés au lieu
d'être considérés comme étant la création
d'une nouvelle norme appelée norme endogène, devraient être
essentiellement considérés comme étant des faits de
langue, devraient être étudiés comme tels et partant,
devraient trouver une place dans la démarche didactique en salle de
classe.
V.2.4. Au niveau des résultats des
élèves
Le constat fait au niveau des
résultats des élèves est qu'ils correspondent pour 34.50%
à un niveau d'efficacité insuffisante et pour 30.30% à un
niveau d'efficacité moyenne, ce qui fait un total de 64.80% qui ne sont
pas proches de l'excellence scolaire. Cet éloignement se justifie-t-il
essentiellement par la compétence interculturelle des enseignants ?
Celle des élèves n'est-elle pas aussi importante ? Leurs
prédispositions intellectuelles sont-ils à négliger face
à cette problématique ? Toujours est-il que l'étude
a montré que plus un enseignant est compétent sur le plan
interculturel, plus il est efficace en salle de classe. Ainsi, les
résultats de l'action éducative sont étroitement
solidaires des aptitudes des enseignants et plus celles-ci sont
affinées, plus les élèves devraient être
performants. Caillods (2004 :1) le confirme d'ailleurs quand il
écrit que « les résultats scolaires
dépendent fortement des pratiques des écoles et de celles des
enseignants [...] dans leur salle de classe ». En conclusion,
chaque enseignant devra se cultiver et amener ses élèves
à se cultiver dans tous les domaines de la vie en vue d'améliorer
le rendement scolaire.
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