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Compétence interculturelle et efficacité de l'action didactique en classe de langue

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par Albert Etienne Temkeng
Chaire UNESCO pour l'Afrique centrale en Sciences de l'éducation, Université Mariem Ngouabi, ENS de Yaoundé - DEA des Sciences de l'éducation 1987
  

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V.2. LES IMPLICATIONS DES RESULTATS

Au terme des investigations et après l'interprétation des résultats, il faut se poser un ensemble de questions ayant pour but de révéler les conséquences qui découlent des résultats obtenus et partant de la confirmation des hypothèses de l'étude. Ainsi, les résultats obtenus ont-ils des implications qu'il faudrait relever ? Qu'entraînent-ils ? Et ce sur quels plans ? Il s'agit de tirer les conséquences qui se dégagent des résultats, et ceci à plusieurs niveaux : celui des caractéristiques des sujets, celui de la compétence interculturelle, celui de la compétence méthodologique et enfin celui de l'efficacité de l'action didactique, autrement perçue dans le rendement pédagogique.

V.2.1. Au niveau des caractéristiques des sujets

Pour ce qui est des caractéristiques des sujets, plusieurs faits doivent être dégagés. D'abord, le nombre d'enseignants de sexe masculin est largement supérieur à celui des enseignants de sexe féminin. Les femmes constituent d'ailleurs moins du tiers des hommes. Une telle situation implique la prééminence ou la prédominance des schèmes masculins sur les paramètres de la compétence interculturelle transmis par les uns et acquis par les autres.

Plaider pour un équilibre entre les deux sexes dans le cadre d'une étude impliquant non seulement le culturel mais surtout l'interculturel serait souhaitable. Mais, on pourrait aussi croire que le grand écart entre les deux sexes ne relève pas essentiellement de la supériorité numérique originelle d'un groupe sur l'autre au sein de la population et de l'échantillon de l'étude, mais qu'elle provient peut-être de la disponibilité des hommes à répondre plus que les femmes.

Sans aller jusqu'à croire à l'indisponibilité ou au manque de volonté des enseignants de sexe féminin à s'intéresser à la recherche, il faut seulement dire que leur implication sérieuse dans le processus d'investigation serait très profitable à l'étude. Elle permettrait non seulement de prendre en compte leur point de vue, mais aussi et surtout d'envisager les voies et moyens pour saisir toutes les aspérités de leur de leur pensée sur les questions étudiés. Une telle éventualité aurait été très bénéfique pour une étude sur la compétence interculturelle.

V.2.2. Au niveau de la compétence interculturelle

Au regard des résultats des enquêtes, la compétence interculturelle des enseignants est moyenne, le pourcentage des sujets ayant une compétence insuffisante étant de 50.60%. En effet, ceux des enseignants qui ont au moins 6 (six) réponses justes constituent les 49,40 %, donc presque la moitié des sujets de la population. Et telle qu'elle a été envisagée dans le cadre de cette étude, la compétence interculturelle a permis de cerner les aptitudes culturelles et interculturelles des sujets de la population de l'étude sur des aspects essentiellement théoriques.

La démarche exploratoire axée sur l'exploitation des textes littéraires implique prioritairement l'étude et la saisie des prédispositions et attitudes psychologiques et socioculturelles des sujets cibles. Pourtant, l'approfondissement de l'étude de ces paramètres et leur débordement vers la pratique réelle de la culture permettrait de mieux mesurer la compétence interculturelle des sujets. Il s'agit d'aborder les aspects réels et concrets des pratiques culturelles des populations de l'Afrique subsaharienne. Néanmoins, pour un enseignant, la maîtrise de la théorie devrait toujours précéder la pratique.

V.2.3. Au niveau de la compétence méthodologique

Pour ce qui est de la compétence méthodologique, elle est également moyenne parce que ceux des enseignants qui ont au moins 5 (cinq) réponses justes constituent les 47,90%. D'emblée, cette compétence méthodologique suppose une maîtrise moyenne des théories didactiques et de leur application judicieuse en salle de classe. Mais face aux réalités de la langue française en Afrique, avec ses contacts avec les langues et les mentalités culturelles locales, d'autres langues étrangères et secondes, et enfin les pidgins ambiants, la compétence méthodologique de l'enseignant devrait déborder la simple norme didactique pour permettre d'appréhender et d'expliquer les particularités langagières saisies dans les discours.

En effet, les écarts linguistiques observés dans les nouvelles écritures africaines francophones en général et dans les romans ici particulièrement concernés au lieu d'être considérés comme étant la création d'une nouvelle norme appelée norme endogène, devraient être essentiellement considérés comme étant des faits de langue, devraient être étudiés comme tels et partant, devraient trouver une place dans la démarche didactique en salle de classe.

V.2.4. Au niveau des résultats des élèves

Le constat fait au niveau des résultats des élèves est qu'ils correspondent pour 34.50% à un niveau d'efficacité insuffisante et pour 30.30% à un niveau d'efficacité moyenne, ce qui fait un total de 64.80% qui ne sont pas proches de l'excellence scolaire. Cet éloignement se justifie-t-il essentiellement par la compétence interculturelle des enseignants ? Celle des élèves n'est-elle pas aussi importante ? Leurs prédispositions intellectuelles sont-ils à négliger face à cette problématique ? Toujours est-il que l'étude a montré que plus un enseignant est compétent sur le plan interculturel, plus il est efficace en salle de classe. Ainsi, les résultats de l'action éducative sont étroitement solidaires des aptitudes des enseignants et plus celles-ci sont affinées, plus les élèves devraient être performants. Caillods (2004 :1) le confirme d'ailleurs quand il écrit que « les résultats scolaires dépendent fortement des pratiques des écoles et de celles des enseignants [...] dans leur salle de classe ». En conclusion, chaque enseignant devra se cultiver et amener ses élèves à se cultiver dans tous les domaines de la vie en vue d'améliorer le rendement scolaire.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery