II.2.8. La pédagogie interculturelle de Mialaret
Dans un article titré « La
multiculturalité et l'éducation au XXIè
siècle », Mialaret (2001) part des résultats
d'analyses statistiques portant sur des élèves, enfants de
parents immigrés, pour proposer une démarche un peu plus
personnelle et réaliste de la pédagogie interculturelle qu'il
résume ainsi :
- collaboration du sujet à sa propre
éducation,
- appel à l'expérience de l'enfant
...,
- reconstruction personnelle du savoir,
- formation complète de la
personnalité,
- assurance de la cohésion à travers un
minimum de formation commune...
Par ailleurs, il définit sur le plan des grands
principes pédagogiques, les concepts de
monoculturalisme et d'assimilationnisme qui
correspondent à l'idée qu'il existe une « culture
universelle » qui serait sûrement la culture dominante. Il
définit ensuite le multiculturalisme qui correspond
à une situation où chaque groupe culturel affirme son
identité et se cramponne à sa culture qu'il croit
différente et irréductible. Dès lors, conclut Mialaret
(2001 :267), « le paysage culturel se présente, dans
ce cas, sous l'aspect d'une mosaïque de cultures aux délimitations
nettement dessinées ».
Enfin, il définit l'interculturalisme
qui correspond à la mise en évidence des
différences dans la tolérance et l'enrichissement. Aux questions
de savoir « vers quelle forme de culture
l'éducateur doit conduire ses élèves ? Et comment
élaborer, si cela est possible, une ou de nouvelles formes de
culture ? », Mialaret (2001 :269) propose
plusieurs alternatives possibles. Il peut s'agir de cultiver une
« mosaïque du
minimum », c'est-à-dire ce qui est
commun aux cultures. Il peut aussi s'agir de mettre sur pied un
« cocktail de
l'excellence ».A terme, il conclut
(2001 :271) qu' « une attitude authentiquement
interculturelle n'est pas négation mais, au contraire,
affirmation de sa propre culture dans ses relations avec les autres
cultures ».
Au regard de toutes les analyses ci-dessus faites, il faut
d'emblée louer le caractère presque encyclopédique de
l'ouvrage de Marmoz et Derrij (2001). Néanmoins, il faut
reconnaître que les rapports entre les cultures et les peuples focalisent
beaucoup plus l'attention de ses auteurs. De même, les seuls projets
initiés et évoqués sont beaucoup plus inscrits dans le
cadre des programmes d'échanges d'étudiants. Pourtant, au terme
de l'analyse des démarches, pédagogies et méthodologies
ici présentées, il serait intéressant de faire une
synthèse à retenir et à expérimenter en
situations didactiques. Si une telle tentative ne peut pas se faire en terme
d'étapes pratiques de leçon à mettre en oeuvre, elle peut
tout au moins se faire en termes de principes à adapter au gré
des situations pédagogiques.
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