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Les défis du droit international de l'environnement

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par Brice Severin PONGUI
Université de Limoges - Master 2 2006
  

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Paragraphe 2 : les moyens de financement fondés sur le principe des responsabilités différenciées

Pour dégager de nouveaux moyens financiers, la communauté internationale doit aussi se fonder sur l'autre aspect du principe 7 de la déclaration de Rio. Certes, la résolution des problèmes environnementaux nécessite un effort de tous les pays du monde, cependant, les pays du Nord sont obligés d'assumer des responsabilités communes mais différenciées.

Sur la base de ce principe, ces pays devraient prendre des responsabilités plus grandes vis-à-vis de l'environnement mondial .Il devraient fournir « des ressources nouvelles et supplémentaires » et transférer des technologies écophiles à des conditions préférentielles, de façon à aider les pays en développement à améliorer leurs capacités et leur aptitude à aborder les questions environnementales et à participer au programme mondial de protection de l'environnement. C'est en fait à cet objectif que le droit international de l'environnement prospectif doit conduire ces pays. Dans cette perspective, les forts doivent supporter les faibles.

L'annulation de la dette des pays en voie de développement serait la bienvenue. On peut estimer sans trop abuser que la dette économique des pays pauvres équivaut à la dette écologique des pays industrialisés .Les riches doivent aider les pauvres à se développer grâce à des technologies respectueuses de l'environnement.

Dans le cadre de l'aide au développement, les droits de propriété industrielle devront être aménagés pour servir au développement durable. Si les pays riches respectent leur engagement de porter cette aide à 0,7% de leur PIB actuellement à 0,2%, un pas en avant serait ainsi franchi vers le développement durable. Pourquoi l'intervention des pays riches est-elle nécessaire ?Des mesures sont annoncées au niveau international mais tardent à se concrétiser. Les riches qui ont les moyens d'agir efficacement dès maintenant, doivent par conséquent faire face à leurs responsabilités. L'exemple du Partenariat pour les forêts du Bassin du Congo a démontré a démontré qu'il était nécessaire et possible d'agir. L'Union européenne par exemple a joué un rôle de premier plan dans les progrès réalisés dans le domaine de l'environnement comme celui des droits de l'homme. L'Union européenne a été la première à ratifier le Protocole de Kyoto pendant que la Russie tergiversait avant de le faire. Aussi, grâce à l'Union européenne, les pays en développement ont obtenu que soit adopté, en 1995, l'amendement à la convention de Bâle sur les déchets dangereux. Les Etats membres de l'Union européenne ont été les tout premiers pays industrialisés à le mettre en oeuvre. L'engagement de l'Union européenne a également été déterminant dans l'adoption, en vertu de la convention de Bâle, de la Décision VII/26, qui préconise non seulement que les dispositions de la Convention de Bâle s'appliquent aux navires mais également que tout nouvel instrument de l'Organisation maritime internationale (OMI) prévoie un « degré de contrôle équivalent » à celui prévu dans ladite Convention. A propos du réchauffement climatique, l'UE ne doit pas nier ses engagements. Elle ne saurait céder devant devant le poids des autres pays industrialisés qui continuent à tergiverser dans la recherche de solutions aux problèmes environnementaux mondiaux actuels.

Le sixième programme d'action d'environnement communautaire de 2002 s'inscrivait déjà dans ce sens. En effet, l'article 2-6, par exemple, met l'accent sur le « rôle positif et constructif de l'Union européenne en tant partenaire de premier plan » dans la protection de l'environnement mondial, le développement d'un partenariat mondial pour l'environnement, le développement durable et la prise en compte des préoccupations et des objectifs environnementaux dans l'ensemble des domaines des relations extérieures de la Communauté. Les buts et objectifs exposés dans le programme doivent être poursuivis, entre autres, en encourageant une mise en oeuvre plus efficace de la législation environnementale de la Communauté. Les objectifs du programme présentés à l'article 9 sont par exemple la « conduite des politiques environnementales ambitieuses au niveau international » et « la progression vers une situation dans laquelle le commerce et les politiques et mesures environnementales se renforcent mutuellement ». L'union européenne doit ainsi faire pression sur les Etats-Unis et les autres pays industrialisés pour empêcher que l'on aboutisse à la catastrophe.

Cela étant, la question du financement du développement durable demeure une question de spécialiste sur laquelle nous ne saurions nous étendre. Toutefois, on peut observer que les financements internationaux sont une des conditions majeures du développement durable. Mais leurs mécanismes d'attribution obéissent à des règles de plus en plus précises et complexes. Pour permettre aux pays en développement de bénéficier des financements internationaux, le droit international de l'environnement doit créer les conditions d'accès plus souples. Nous pouvons entendre par là que la mobilisation de nouveaux moyens financiers n'est pas une entreprise aisée pour le droit international de l'environnement prospectif. On assiste plutôt à un transfert réticent et onéreux des ressources et des technologies écophiles.

«  Garder son bien et partager celui des autres », telle semble être le jeu dangereux auquel se livrent la plupart des pays développés face aux pays en développement. L'exemple le plus illustratif de cette situation demeure celui des rapports entre la problématique du réchauffement climatique et la protection des forêts. En effet, l'exemple du Partenariat sur les forêts du Bassin du Congo dont nous avons fait allusion dans les chapitres précédents témoigne de la volonté des pays riches d'assurer la préservation des forêts d'Afrique Centrale, deuxième poumon de la planète après l'Amazonie, véritable puit de carbone pour la lutte contre les effets des gaz à effet de serre. Pourtant, cette idée de financer la conservation et la gestion durable du bassin du Congo suscite des réactions contradictoires. D'aucuns la trouvent suspecte. Suspecte, elle l'est en effet du seul fait que les pays riches s'engagent maintenant assurer la protection de ce Bassin forestier riche en biodiversité qu'au moment où ils en ont besoin. Assurément bonne en soi, mais inquiétante en fait par les arrière-pensées et les réserves mentales qu'elle pourrait receler.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon