II. Les méthodes de modélisation des
systèmes de connaissance
1. Définition et objectifs
1.1. Qu'est-ce que la modélisation des
systèmes de connaissance ? 
La modélisation est une abstraction qui permet de
réduire la complexité d'un système réel 
en se focalisant sur certains aspects, en fonction de certains
objectifs. Elle devrait en outre, permettre de manipuler les objets et
interpréter les résultats de la manipulation. 
La modélisation des système de connaissance,
encore dite ingénierie des connaissances, revient à construire un
modèle abstrait du système pour réduire la
complexité des éléments qui le composent et rendre compte
des relations entre eux. La finalité est de permettre une utilisation
plus facile des éléments de connaissances ainsi construits et
leur partage entre tous dans un même formalisme. 
1.2. Objectifs 
Toutes  les  méthodologies  disponibles  aujourd'hui  sur 
le  marché  ont  pour  but  commun d'assister le professionnel
détenant un savoir-faire plus ou moins tacite à le formaliser
sous 
56 
une forme explicite, donc plus facilement diffusable,
réutilisable et apte à être enrichi par les autres
experts. 
Les   connaissances   ainsi   formalisées   sous  
forme   de   modules   de   connaissances interdépendants   dans   un  
système,   constituent   une   mémoire   gérée  
par   une   interface informatique qui permet de : 
 Trouver rapidement et facilement le module de connaissance
par une requête ; 
 Naviguer facilement dans le domaine des connaissances
relatives à la requête ; 
 Obtenir une réponse validée et
théorisée, c'est-à-dire générique et
extrapolable à une classe de problèmes ; 
 Obtenir une réponse sous forme de règle ou
procédure prête à l'emploi. 
2. Exemples
2.1. La méthode MKSM du Commissariat à
l'Energie Atomique (CEA)14 
La Méthode MKSM (Method for Knowledge
System Management) a été élaborée au sein 
du  «Groupe  Gestion  des  Connaissances»  de  la 
Direction  de  l'Information  Scientifique  et Technique (DIST) du CEA. Cette
méthode est appliquée dans de nombreuses unités du CEA,
organisme  grand  "producteur  de  connaissances",  sur  des  domaines 
très  divers  allant  des sciences  de  la  vie  aux  technologies 
nucléaires,  civiles  et  militaires.  Elle  a  été 
également utilisée sur des projets en collaboration avec des
partenaires divers comme EDF, COFINOGA 
ou des PME. 
2.1.1. Objectifs de la méthode 
La méthode MKSM, tout au long de son
évolution, a constamment gardé comme cadre
fédérateur un certain nombre d'objectifs principaux : 
 Développer des fondements théoriques
importants et solides. On ne peut pas aborder sérieusement  les 
problèmes  de  la  connaissance  en  ignorant  la  masse  immense  de
travaux, dans des disciplines nombreuses et diverses, qui ont été
menés sur ce sujet ; 
 Fournir  un  ensemble  de  méthodes  et  d'outils 
directement  appropriables  par  des utilisateurs «néophytes»,
avec un minimum d'effort et de connaissances spécialisées
; 
 Etre une «méthodologie brève».
Une méthode de gestion des connaissances ne peut être viable
à grande échelle que si elle ne nécessite pas des efforts
prolongés pour être assimilée et mise en oeuvre. Elle ne
doit pas non plus devenir l'apanage d'une caste possédant son propre
langage et ses propres règles. L'expérience a souvent
montré la stérilité de cette attitude. Elle doit donc
donner rapidement des résultats tangibles et évaluables  par 
l'ensemble  des  acteurs,  sans  préjuger  du  temps  nécessaire 
à  la réalisation d'une application opérationnelle de
qualité ; 
14   Adapté de Ermine J-L., Chaillot
M., Bigeon P., Charreton B. et Malavieille D., MKSM :
Méthode pour la gestion des connaissances, Ingénierie des
systèmes d'information, AFCET, Hermès, 1996, Vol. 4, n° 4,
pp.541- 
575. 
57 
 Viser  un  large  choix  d'applications,  car  la 
gestion  des  connaissances  recoupe  un grand nombre d'autres projets :
Assurance qualité, Business Process Reengineering, gestion   des  
documents,   systèmes   d'information,   systèmes   experts,  
workflow   ou groupware, formation...etc. En fait, MKSM est
une approche (de type systémique) qui devrait permettre de
décider d'un schéma d'orientation de gestion des
connaissances, 
en considérant toutes les applications possibles
à partir des connaissances disponibles 
et identifiées ; 
 Se  baser  sur  des  expériences  concrètes
 et  variées.  MKSM  bénéficie  du 
retour d'expérience du groupe «Gestion des connaissances» de
la DIST qui mène différents projets  dans  toutes  les 
directions  opérationnelles  du  CEA,  donc  dans  des  domaines
très diversifiés ; 
 Permettre une évaluation à terme d'un retour
d'investissement possible. Trop souvent, 
la  gestion  des  connaissances  est  vue  comme  un 
«mal  nécessaire»,  similaire  à  un archivage,  qui 
coûte,  et  qui  rapporte  peu.  La  gestion  des  connaissances  est  au
contraire  un  phénomène  dynamique  qui  peut  amplifier 
certaines  forces  vives  dans l'organisation, ce qui peut parfois se calculer
en terme de rentabilité, parfois à très court
terme. 
Quelques exemples de projets où la méthode a
été employée : 
 Capitalisation de connaissances d'experts partant à
la retraite, avec sur certains cas 
la  validation  que  la  connaissance  recueillie  se 
transmettait  aisément  à  de  jeunes embauchés, sans
aucun recours au compagnonnage. 
 Recueil des connaissances sur un grand projet de R&D
(300 personnes pendant dix ans), afin de livrer à terme à
l'opérateur industriel les connaissances accumulées en même
temps que le prototype industriel. 
 Explicitation  des  savoir-faire  de  laboratoires  en  vue 
d'actions  d'assurance  qualité, notamment des demandes
d'accréditation. 
 Réalisation d'un hypermédia à vocation
pédagogique pour transmettre aux opérateurs 
de centrales la connaissance fondamentale soutenant les
procédures de sécurité qu'ils utilisent. 
 Réalisation d'interfaces «intelligentes»
pour de très grosses bases documentaires. 
2.1.2. Les fondements de la méthode
MKSM 
Les fondements théoriques de la méthode sont la
«Théorie du Système Général»15 
et le 
«Macroscope»16 . Trois concepts fondamentaux
soutiennent la méthode17  : 
15   Le Moigne J-L., La
théorie du système général, théorie de la
modélisation, PUF, Paris, 1990. 
16   Rosnay J., Le
macroscope, Seuil, Paris, 1957. 
17   Prax J-Y., ibid.,
p.267. 
58 
 L'objet à connaître n'est qu'une partie au
sein d'un plus grand tout, il doit d'abord être perçu dans sa
relation fonctionnelle avec son environnement, sans se soucier, dans  un 
premier  temps,  d'établir  une  image  fidèle  et  exhaustive 
de  sa  structure interne,   dont   l'existence   et   l'unicité   ne  
seront   jamais   tenues   pour   acquises définitivement ; 
 L'objet doit être connu en cherchant à le
concevoir, non à l'analyser, ce qui revient 
à le présenter comme objet signifiant et
fonctionnel ; 
 Le  système  d'information  doit  être 
approché  comme  un  modèle  systémique  de
l'organisation, le système d'information constitue un niveau
intermédiaire organisant la correspondance entre un système de
décision et un système opérant. 
La  méthode  MKSM  propose 
d'élaborer  un  macroscope  pour  aborder  et  maîtriser  le
système de gestion des connaissances. Celui-ci est abordé selon
deux niveaux d'analyse : 
 Il est considéré comme un système de
signes qui peut être abordé selon trois points de vue : 
1.   Un point de vue syntaxique : comme
référent ou signe (la manifestation) ; 
2.   Un point de vue sémantique : comme
signifié (la désignation) ; 
3.   Un point de vue pragmatique : comme signifiant (le
sens). 
 Il est considéré comme un système
général qui peut être abordé selon trois points de
vue : 
1.   Un point de vue ontologique : qui considère le
système dans sa structure ; 
2.   Un  point  de  vue  phénoménologique : 
qui  considère  le  système  dans  sa fonction ; 
3.   Un point de vue génétique : qui
considère le système dans son évolution. 
Le  macroscope  de  la  connaissance  est  donc  un  outil 
méthodologique  qui  permet  de définir et d'aborder la
connaissance sous l'aspect syntaxique, sémantique et pragmatique, avec
pour chaque aspect trois visions différentes et complémentaires.
Il reste à faire les postulats qui permettent d'interpréter et
d'adapter ce macroscope à la problématique de la connaissance. 
Le premier postulat est que l'aspect syntaxique de la
connaissance concerne l'information. L'information concerne la partie
visible, la mise en forme de la connaissance, au même titre que
l'orthographe ou la grammaire concernent la partie visible du langage. C'est
donc le point 
de vue qui s'occupe de la forme sous laquelle se traduit la
connaissance, du code qu'elle utilise pour prendre forme. 
Le   second   postulat   est   que   l'aspect  
sémantique   de   la   connaissance   concerne   la signification
de l'information, qui est bien évidemment distincte de sa forme, de
même que dans le langage, le sens d'une phrase ne dépend pas (ou
pas uniquement) de sa syntaxe. Il ne suffit  pas  d'accumuler  des 
données  sur  une  connaissance,  encore  faut-il  y  adjoindre  d'une
manière ou d'une autre, le sens de ces données pour obtenir
quelque chose un tant soit peu pertinent. L'accumulation d'information (au sens
brut), ne fait pas plus de la connaissance que l'accumulation de briques ne
fait un mur ! C'est donc ce point de vue qui s'occupe du fond par rapport
à la forme de la connaissance, de la structure qu'elle utilise pour
prendre sens. 
59 
Le  troisième  postulat  est  que  l'aspect 
pragmatique  de  la  connaissance  concerne  le contexte dans lequel
le sens dont on vient de parler se met en place, et qui influe fortement sur
cette composante. Une connaissance n'existe pas seulement parce qu'elle a une
forme et une signification donnée, mais, aussi parce que cette forme et
cette signification sont donné dans 
un milieu qui lui donne sa richesse et sa pertinence. C'est donc
ce point de vue qui s'occupe du système, de l'environnement que la
connaissance utilise pour se mettre en contexte. 
2.1.3. La conduite d'un projet MKSM 
La méthode MKSM procède par une
série de modélisations de plus en plus fines, avec notamment : 
 La  phase  de  cadrage,  qui  cherche  à 
définir  les  domaines  strictement  utiles  à modéliser,
les acteurs devant intervenir dans le processus (comité de pilotage,
comité 
de projet et comité technique) ; 
 La phase de modélisation, qui s'emploie à
questionner les différentes ressources, tant humaines (expert,
technicien) que non humaines (documentation, bases de données... etc.);
Les résultats des entretiens sont consignés dans un «livre
des connaissances du domaine» ; 
 Le schéma d'orientation de la gestion des
connaissances, dont l'objet est de fournir un véritable  outil  d'aide 
à  la  décision  sur  un  domaine  de  connaissance.  Le 
schéma d'orientation se construit essentiellement à deux niveaux
: 
1.   stratégique : définition des objectifs,
priorisation des objectifs, positionnement stratégique (enjeux externes
et internes) ; 
2.   tactique : recensement des projets possibles et
étude de risque. 
® 
2.2. La méthode KALAM 
de POLIA Consulting18 
2.2.1. Principe 
La différence entre KALAM
(Knowledge And Learning in Action Mapping), et les autres
méthodes de modélisation des connaissances (KADS, MKSM) c'est que
l'Homme est mis au coeur  du  dispositif.  Ce  n'est  pas  tant  la 
représentation  analytique  du  processus  ou  des ontologies qui est
mise en avant, mais c'est la dimension participative, et donc la
capacité de réappropriation de la méthode par les acteurs
eux-mêmes qui est centrale. 
2.2.2. Contexte d'application 
La méthode KALAM a été
mise au point par Prax J-Y. (POLIA Consulting). C'est une méthode  de 
repérage  des  connaissances  et  compétences  appliquées 
aux  processus.  Une entreprise risque de ne plus maîtriser ses propres
processus  coeur de métier ou support à la suite de : 
 Mobilité ou départ de personnes
détenant des compétences et savoir-faire clés ; 
 Démobilisation à la suite d'un arrêt des
opérations ou de la fin d'un projet ; 
18   Adapté de Prax J-Y.,
ibid., p.273-281. 
60 
 Externalisation. 
La  méthode  a  été  utilisée  par
 plusieurs  entreprises  dont  COGEMA  -PECHINEY  - SOCIETE GENERALE - ENTENIAL
- P.A. TECHNOLOGIES - ALTADIS - SCHINDLER - CIDR. 
2.2.3. Mise en oeuvre de la méthode 
La mise en oeuvre de la méthode procède selon les
étapes suivantes. 
a. Qualification d'un processus critique 
Choisir un processus particulièrement important dans
l'activité de la compagnie ou de la division étudiée
(coeur de métier). Réunir les acteurs intervenant dans ce
processus et dessiner 
le logigramme du processus de manière
participative. 
Sur le dessin, doit figurer l'enchaînement des
tâches ou activités dans le temps, avec des boucles 
conditionnelles,  depuis  l'événement  déclencheur 
(demande,  incident)  jusqu'à  la réalisation du produit ou de la
prestation finale. Prendre soin également de préciser à
quelle division ou département sont affectées les personnes en
charge de ces tâches (transversalité de l'approche par
processus). 
b. Description des flux d'information 
Ce qui revient à poser, pour chaque tâche, les
questions suivantes : 
 De quelle information a-t-on besoin ? 
 Qui la donne ? 
 Qui la reçoit ? 
 Sous quelle forme ? 
 A quelle fréquence ? 
 ...etc. 
Les documents peuvent être répartis en deux
catégories : 
 Les documents «fixes» : par exemple les fiches
produits ou fiches d'application, des fiches sécurité,
réglementation, environnement... etc. c'est-à-dire non
liés à l'instance 
en cours, mais nécessaires à l'exécution
de la tâche ; 
 Les  documents  suivant  l'instance  en  cours  de 
traitement :  concevoir  la  structure générique de ce document
qui circule le long du processus. L'idéal est de tendre, pour une
instance donnée, vers un document numérique unique qui
s'enrichisse au fur et à mesure  des  interventions  (capitalisation  et
 traçabilité).  Il  sert  de  check-list  aux intervenants, 
garantit  que  les  personnes  n'oublient  pas  de  documenter  les  points
essentiels. 
Un  gisement  important  de  productivité 
réside  dans  l'interface  entre  les  actions  :  au moment où
un acteur veut effectuer sa tâche, il s'aperçoit qu'il lui manque
les données et se trouve obligé d'attendre, chercher de l'aide ou
rappeler le client au téléphone. 
61 
c. Décrire-le qui fait quoi 
Il ne s'agit pas d'organigramme de fonctions, car bien souvent
les titres ne donnent aucun renseignement sur les activités, il s'agit
de trouver la bonne personne effectivement en charge 
de telle activité, à tel endroit. 
Deux éléments sont à décrire : la
fonction affectée à la tâche, et la personne
affectée à la fonction. La différence est notable : 
 Le lien entre la fonction (par exemple «acheteur»)
et la tâche (par exemple «passer une commande au fournisseur»)
est relativement pérenne ; 
 Le lien entre la personne (Karim Ameur) et la fonction
(«acheteur») est moins pérenne 
et c'est un lien N à N, c'est-à-dire que Karim
Ameur peut cumuler plusieurs fonctions 
et que dans la fonction «acheteur», on peut avoir
simultanément plusieurs personnes. 
d. Indice de criticité et de
vulnérabilité 
Cet  exercice  consiste  à  affecter  à  chaque 
tâche  un  indice  de  criticité, 
c'est-à-dire  de quantifier l'importance de la tâche au
sein du processus. En cas de défaillance (ou d'oubli) se trouve-t-on
dans une situation de crise, bloquante, importante ou une situation à
laquelle on pourra remédier ultérieurement ? 
Puis,   en   tenant   compte   du  qui   fait   quoi 
décrit  précédemment,  on  va  calculer  la 
vulnérabilité de l'entreprise ou
de la division par rapport aux compétences disponibles. Exemple de
vulnérabilité forte : 
 Telle tâche fait appel à une expertise unique,
très difficile à remplacer, et notre staff 
ne comporte plus qu'une personne à ce poste,
âgée de 58 ans ; 
 Telle installation a été confiée
à un sous-traitant depuis de nombreuses années et il est 
le seul à connaître les plans et à
pouvoir faire la maintenance. 
Exemple de vulnérabilité faible : 
 Compétence  relativement  «banale»  pour 
lesquelles  les  personnes  en  charge  sont remplaçables ; 
 Compétence suffisamment maîtrisée pour
être externalisée. 
On comprendra que cette mesure d'indice de
criticité/vulnérabilité est centrale dans cette
méthode : c'est en quelque sorte la mesure du «coût de
remplacement de la connaissance», c'est elle qui va justifier
l'investissement à consentir pour «remplacer» la connaissance
en cas 
de perte (départ de l'expert). Cet investissement peut
aller de la simple documentation d'un process jusqu'à une
véritable politique de recrutement et formation initiale ou continue. 
e. Cartographie de compétences
génériques à la fonction 
La  question  à  poser  est :  «Quelles  sont  les
 compétences  génériques  nécessaires  à  la
personne pour qu'elle soit efficace (professionnelle) dans sa fonction ?».
A ce stade, on vise des  compétences  de  base  (background 
métier,  formation  universitaire,  continue...  etc.)  et 
62 
l'expérience acquise sur le terrain, permettant
d'être autonome dans l'exercice d'une fonction donnée. 
A  partir  d'un  croisement  entre  la  situation  de 
criticité/vulnérabilité  et  les  compétences
génériques disponibles (ou en voie de disparition), le manager
est maintenant doté d'une grille relativement  objective  lui 
permettant  de  décider  des  investissements  importants  et  à 
long terme en matière de : 
 Formation professionnelle, tutorat, compagnonnage ; 
 Politique de recrutement ; 
 Externalisation/internationalisation ; 
 Dans certains macro processus majeurs : fusions/acquisitions
d'entreprises. 
f. Cartographie des connaissances spécifiques
à la tâche 
La question à se poser est : «Quelles sont les
connaissances nécessaires à un agent pour être efficace
dans sa tâche» ? 
Durant  la  phase  d'identification  des  flux 
informationnels,  les  documents  cartographiés sont ceux qui suivent
l'instance au cours de son déroulement ; cela n'est pas suffisant, il
faut également cartographier l'ensemble des informations de
référence (fiches techniques, plans et cartes, 
procédures,  normes,  standards...etc.)  s'appliquant  dans  le 
contexte  de  la  tâche,  mais non liées à l'instance. 
C'est   en   priorité   sur   ce   domaine   de  
documentation   que   devra   porter   l'effort   de capitalisation.
Plutôt que de chercher à rendre explicite la compétence
générique acquise par l'expérience,  beaucoup 
d'entreprises  devraient  commencer  par  s'assurer  que  l'ensemble  des
documents spécifiques (plans, cartes, normes, standards), sont
accessibles, à jour et valides. 
Prax  J-Y.  rapporte  avoir  rencontré  plusieurs  cas 
où  l'entreprise  était  vulnérable  par rapport à
certains agents tout simplement parce que ces derniers étaient les seuls
à savoir où 
se trouvait certains documents essentiels (dans leurs armoires en
l'occurrence...). 
g. Support technologique 
Concevoir une plate-forme technologique (Intranet, GED,
workflow), qui permet un accès 
en ligne à l'ensemble de ces informations. 
h. Support organisationnel 
L'intérêt d'une démarche basée sur
le processus est de progressivement réintégrer l'acte de
capitalisation dans le processus d'action pour obtenir une mise à jour
permanente. En effet, la capitalisation  après  coup  est  perçue
 comme  une  tâche  supplémentaire,  sans  valeur  ajoutée,
sans motivation et soumise à des arbitrages difficiles. L'idée
est donc d'intégrer les actions de capitalisation  (indexation, 
documentation...etc.)  dans  la  tâche  elle-même.  C'est  à
 l'outil  de gérer ensuite les informations et de les agréger en
une «mémoire collective». 
63 
i. Support managérial 
L'approche processus peut devenir un véritable outil de
management par les compétences 
et une analyse a posteriori de la performance peut
permettre le reengineering du processus, c'est-à-dire  son 
amélioration.  La  méthode  KALAM  se  veut  être  une 
méthode  d'animation d'équipe  par  les  processus  et  les 
compétences.  Elle  vise  à  concilier  en  une  seule 
démarche cohérente : 
 Le management par processus (démarche Qualité
Totale) ; 
 L'optimisation   de   la   performance   par  
amélioration   des   interfaces   entre   les tâches/acteurs
; 
 L'accès au qui fait quoi ; 
 L'analyse de la
«criticité/vulnérabilité» des tâches
; 
 Une politique de gestion prévisionnelle des
compétences et des emplois ; 
 La capitalisation des connaissances ; 
 L'optimisation du processus. 
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