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L'analyse de l'Etat et de l'Etat démocratique dans la Philosophie politique d'Eric Weilpar Davy Dossou Faculté de philosophie saint Pierre Canisius - Bachelier en philosophie 2006 |
II.3 - Son mode de fonctionnement
Comme il a été souligné dans les pages précédentes, l'Etat démocratique n'a pas un fonctionnement anarchique ou anarchiste. Sa référence d'action est la loi et de surcroît la constitution qui est la loi fondamentale. L'Etat démocratique n'est pas une « pétaudière », c'est-à-dire inscrit à la cour du roi Pétaud où chacun agit indignement dans le désordre. L'Etat démocratique fonctionne dans la reconnaissance et dans la proclamation des droits et des libertés des individus. Il s'agit bien entendu des libertés religieuses, des libertés d'expression, d'opinion, de jugements personnels. Cela suppose que sur chaque question, chaque citoyen a le droit de penser et de dire ses opinions et ses jugements. La conséquence de cet état de choses est que l'Etat démocratique vise à travers ces libertés et droits, la libre communication orale ou écrite des pensées, des opinions et toute manière libre d'être dans la cité sans être pour autant inquiété par le pouvoir politique ou le groupe dominant. La loi y est présente pour être respectée. Elle n'est pas la propriété d'une catégorie sociale privilégiée. Elle est là pour tous et tous sont égaux devant elle. Il n'y a donc pas de différences : que l'on soit président de la république ou ministre, administrateur ou commerçant, militaire ou ouvrier, la loi est là pour nous juger et nous ramener à l'ordre et nul n'est au dessus d'elle. Le gouvernement qui est l'organe exécutif n'agit pas comme bon lui semble. Il agit conformément aux prérogatives que lui accorde la loi. Toutes les institutions de la république bien qu'étant autonomes les unes par rapport aux autres, travaillent en synergie, c'est-à-dire dans une interdépendance harmonieuse. Dans un Etat démocratique, la chasse à l'homme, la torture et les exécutions sommaires n'ont pas normalement leur raison d'être. La démocratie n'est pas synonyme de libertinage. La liberté dont chaque citoyen jouit dans un régime démocratique ne signifie pas qu'il doit en abuser en confondant liberté et désordre. Le régime démocratique présuppose comme conditions minima, du côté des citoyens, la rationalité du comportement et la soumission par consentement à la loi comme formellement universelle, et du côté du gouvernement, la volonté de raison, sinon la raison31(*), c'est-à-dire que le gouvernement s'engage à respecter la liberté raisonnable des citoyens. En cas d'abus, la justice n'hésite pas en vertu des pouvoirs qui lui sont conférés, à dire la loi en prononçant des sentences contre ceux ou celles qui seraient reconnus coupables de trouble à l'ordre public. En fin de compte, nous pouvons affirmer que l'Etat démocratique fonctionne et exerce son action conformément aux lois comme coeur de son agir. * 31 Idem, p.174 |
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