Chapitre II : Cadre macroéconomique de
l'intercommunalité
De nos jours, les préoccupations économiques
sont devenues un sujet incontournable dans les débats politiques
à l'échelle nationale et internationale. C'est dans ce contexte
qu'on peut dire toute politique économique, sociale consistent à
faire des analyses méticuleux sur l'environnement
macroéconomique.
Jadis, le capitalisme comme doctrine économique
était concentré sur l'exploitation des ressources minières
et forestières. Ce cercle de bénéfice qui a
été construit par le capitalisme fit apparaitre le concept de la
croissance économique vers les années 1500. En empruntant la
définition de François Perroux, nous pouvons dire que la
croissance est l'augmentation soutenue, au cours d'une longue période,
d'un indicateur de dimension ou d'une grandeur économique telle que le
Produit Intérieur Brut (PIB). Cependant, l'approche du PIB a
été contesté par beaucoup d'économistes comme par
exemple l'économiste Éloi Laurent dans son livre Sortir de la
croissance qui nous montre que le PIB n'est pas né comme un indicateur
de développement, mais comme un symptôme de crise16 .
De ce fait, la fiscalité constitue comme l'un des indicateurs
économiques pour comprendre la contribution économique des
petites communes en France.
16 Eloi Laurent, << Sortir de la
Croissance>> Ed. Les Liens qui libèrent, 2021 P.84
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Section I : Groupement de communes à
fiscalité propre.
Comme l'intercommunalité ait la possibilité de
lever l'impôt sur les groupements de communes en l'occurrence les quatre
types de taxes (taxe d'habitation, taxe sur le foncier bâti et le foncier
non bâti, taxe professionnelle et la taxe d'enlèvement des ordures
ménagères). Dans cette section, nous allons analyser la
façon dont elle procède pour réaliser cette
activité.
I .1 : Analyse de l'impôt
Lorsqu'on veut discuter de l'analyse de l'impôt, cela
revient à analyser les différentes taxes élevées
dans les établissements publics de coopération intercommunale
à fiscalité propre ou non en basant sur les chiffres fournis par
le ministère de l'Economie et des Finances. Il faut rappeler que les
EPCI à fiscalité propre ont la possibilité de choisir
trois modes de fiscalité qui sont : fiscalité additionnelle ; le
régime de la taxe professionnelle unique et la fiscalité mixte.
L'une des taxes qui reste une option pour les communautés de communes
est le régime de la taxe professionnelle unique, or il est obligatoire
pour les communautés d'agglomération et les communautés
urbaines ensuite, il n'est jamais exclusif du recours à la
fiscalité propre mixte. Dès la création de la loi sur
l'intercommunalité en 1999 (loi Chevènement) qui favorise la taxe
professionnelle unique, ce régime fiscal se généralise en
effet, le nombre de groupements à taxe professionnelle a
été multiplié par dix en 7 ans17.
En 2004, le produit des quatre taxes directes locales
prélevées par les établissements publics de
coopération intercommunale à fiscalité propre
s'élève à 10.74 milliards d'euros18. Dans cette
rubrique, la taxe professionnelle est atteinte en moyenne 91.7% de ce produit
fiscal.
Le tableau suivant présente la contribution en
pourcentage des différentes taxes prélevées par les
établissements publics de coopération intercommunale à
fiscalité propre.
17 Rapport d'information no 48 (2006-2007)
de M. Philippe DALLIER fait au nom de l'observatoire de la
décentralisation, déposé le 30 octobre 2006.
18 Idem
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Tableau des différentes taxes
Type d'EPCI
|
Taxe
d'habitation
|
Foncier bâti
|
Foncier non
bâti
|
Taxe
professionnelle
|
Taxe
professionnelle de zone
|
Total
|
Communautés urbaines
|
2.4%
|
2.5%
|
0.0%
|
94.7%
|
0.1%
|
100.0%
|
Communautés d'agglomération
|
0.1%
|
0.1%
|
0.0%
|
99.9%
|
-
|
100.0%
|
SAN
|
0.0%
|
0.0%
|
0.0%
|
100.0%
|
-
|
100.0%
|
CC à TPU
|
0.6%
|
0.7%
|
0.2%
|
98.5%
|
-
|
100.0%
|
CC à 4 taxes
|
20.8%
|
28.1%
|
7.8%
|
34.5%
|
4.3%
|
100.0%
|
Ensemble
|
2.7%
|
3.4%
|
0.8%
|
92.2%
|
0.5%
|
100.0%
|
Sources : bases notifiées au moment du vote
des taux (DGCL) I.2 : Structure des produits et charges
En 2003, les produits de fonctionnement à
fiscalité propre représentent 13.6 milliards euros. Les recettes
des EPCI à fiscalité propre proviennent de plusieurs
éléments qui sont : les impôts et taxes qui sont
constitués des quatre taxes soulevées dans le tableau ci-dessus
et au produit de la taxe d'enlèvement des ordures
ménagères (TEOM) ; les dotations et subventions qui sont
liées à la dotation globale de fonctionnement (DGF) et les
produits qui sont liés aux redevances pour services rendus, exploitation
des services, tarification des services.
Tableau des recettes de fonctionnement en milliards
euros pour l'année 2004
Produi t des 4 taxes ou TPU
|
TEO M
|
Autre s
impot
s ou taxes
|
Compensatio ns fiscales
|
DGF part
compensati on fiscale
|
DGF
intercommunal ité
|
Autres dotations et subventio ns
|
Produits des
ventes et redevanc es
|
211
|
45
|
17
|
6 euros
|
72 euros
|
38 euros
|
18 euros
|
18 euros
|
Page
16
euros
|
euros
|
euros
|
|
|
|
|
|
48%
|
10.1
|
3.9%
|
1.3%
|
16.4%
|
8.7%
|
4.0%
|
4.0%
|
|
%
|
|
|
|
|
|
|
Sources : Ministère de l'Economie et des
Finances
I.2.1 : Groupements à fiscalité propre
D'après le tableau ci-dessus, nous pouvons remarquer que
les quatre taxes ou TPU finance
l'intercommunalité à 211 milliards euros.
Suite au rapport du Sénat de la République
française en 200419, les produits fiscaux et les dotations
représentent 86% des produits de fonctionnement des
établissements de coopération intercommunale à
fiscalité propre. Les dotations et participations ne présentent
que 46.4% des recettes de fonctionnement. Quant à les recettes fiscales
nettes, elles représentent 40% des ressources de fonctionnement des EPCI
à fiscalité propre pendant l'année 2003. Pendant cette
même période (2003), ceux-ci ont reversé 57% contre 53% de
leurs recettes fiscales pendant l'année 2002. D'après ce
même rapport, 62.4% des reversements de fiscalité directe
proviennent directement des communautés d'agglomération à
l'intérêt des communes sous forme d'attribution ou de dotation de
solidarité communautaire.
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