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La répression de la criminalité transnationale organisée


par Méa David Romaric ASSALÉ
Université Catholique de l'Afrique de l'Ouest - Unité Universitaire à Abidjan - Master Recherche en Droit Privé Option Professions Judiciaires 2023
  

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Conclusion

Au terme de cette étude, il convient de retenir que bien que la criminalité transnationale organisée ne cristallise l'attention mondiale que depuis quelques décennies, elle n'en demeure pas moins un phénomène d'ampleur considérable. Phénomène contre lequel des mesures répressives nationales, sous régionales, régionales et internationales sont pensées et mises en oeuvre en dépit du fait qu'elles se heurtent dans leur réalisation à des difficultés de taille. Difficultés intimement liées à la nature même de la criminalité transnationale organisée notamment à son caractère transnationalet son caractère organisationnel.

Face aux divers problèmes posés par l'essor récent de la criminalité transnationale organisée et de ses formes dérivées, une collégialité des efforts des Etats en matière de répression s'avèrent plus que nécessaire de sorte à garantir la stabilité de chacune des zones géographiques du globe. Cette collégialité qui mériterait de transparaitre autant dans les rapports réciproques qu'individuels des Etats peine à se faire ressentir. Ainsi, étant tiraillés par des divergences de systèmes juridiques, les rapports entre les Etats donnent lieu à des dissensions qui trouvent résolution dans des méthodes juridictionnelles et non-juridictionnelles, qui pour ces dernières, ont l'avantage de garantir et consolider la confiance mutuelle entre les Etats.

Par ailleurs, il faut souligner que la collégialité répressive se doit de répondre à des procédures et méthodes adaptées à la menace actuelle et insidieuse que représente la criminalité transnationale organisée. Dans cette mesure, la mise à niveau des outils de répression en l'occurrence les organes, structures, techniques et méthodes d'enquête, de poursuites et de jugement aux standards internationaux reste une nécessité afin de garantir la sécurisation des zones plus sensibles notamment la zone Ouest-africaine. De plus, une approche participative à la répression favorisée par l'entraide et la coopération judiciaire permet de parfaire au mieux les dispositifs nationaux en comblant les lacunes mutuelles des Etats et en leur conférant un spectre d'action plus large.

Même si la nature transnationale de la criminalité transnationale organisée présente des entraves à la saine mise en oeuvre de sa répression, elle n'en demeure pas moins problématique que son caractère organisationnel. Ce caractère, qui l'individualise tout autant, se perçoit par une structuration aboutie des entités qui la commandite et l'exécute notamment par leur composition, leurs moyens de fonctionnement et d'actions ainsi que les activités qu'elles mènent. Ainsi, l'éclatement et la structuration variable de ces groupements criminels rend difficile l'appréhension des principaux commanditaires des opérations de criminalité transnationale organisé. A cela s'ajoute, une pléiade de moyens d'actions qui peuvent être violents ou non et dont l'objet tient en la sécurisation des acteurs, des actifs et mais aussi de l'activité infractionnelle.

Parallèlement à la structure élaborée des groupements criminels et de leurs moyens d'action, la diversité des activités menés par eux se révèle être un défi de taille auquel doivent répondre les systèmes juridiques et judiciaires des pays du globe certes individuellement mais plus par des mécanismes coordonnés et communs. Ces activités illicites imprégnées de spécificité varient en fonction des zones géographiques et du marché criminel entrevu par leurs instigateurs.

Progressivement, ces activités ont muté la réaction des Etats et plus spécifiquement ceux de la zone ouest-africaine et particulièrement la Côte d'Ivoireen matière de répression de la criminalité transnationale organisée.

La Côte d'Ivoire a pris des mesures importantes en adhérant à la convention des Nations Unies et en mettant en place des entités répressives spécialisées pour lutter contre ce phénomène. Elle s'est valablement mise au jour par l'instauration d'un régime procédural et juridictionnel favorable à la répression de la criminalité transnationale organisée par la création d'entités répressives spécialisées, telles que des unités spéciales de police, des parquets spécialisés et des tribunaux dédiés avec un arsenal juridique contextuel bien qu'embryonnaire.

Sur le long terme, la législation en matière de répression de la criminalité transnationale organisée doit être constamment évaluée et adaptée pour faire face aux nouveaux défis et aux évolutions du phénomène. Il est nécessaire de prendre en compte les développements technologiques, les nouvelles formes de criminalité et les moyens utilisés par les criminels pour commettre leurs méfaits. Les lois doivent, alors, être claires, précises et efficaces pour permettre une répression adéquate et dissuasive tout en évitant bien sûr l'arbitraire.

Pour autant, des défis persistent et nécessitent une approche globale et concertée à l'effet d'aboutir à une répression plus efficace notamment par la coopération internationalequi demeure essentielle car jouant un rôle crucial dans la répression de la criminalité transnationale organisée en permettant entre autres les échanges d'informations, la coordination des actions, la poursuite des criminels transnationaux et la sanction de leurs actions.

La Côte d'Ivoire doit donc renforcer ses liens avec les organisations internationales, telles que Interpol et Eurojust, pour faciliter l'échange d'informations et la coordination des actions. De plus, les accords bilatéraux avec d'autres pays particulièrement ceux de la zone ouest-africaine et les mécanismes de coopération régionale doivent être renforcés pour réprimer efficacement ce phénomène qui ne connaît pas de frontières.

Aussi, il est important de garantir l'indépendance et la souveraineté du système pénal ivoirien car une ingérence excessive des organisations internationales peut soulever des préoccupations en matière de respect des droits fondamentaux, de l'équité des procédures et de la légitimité démocratique. Il est donc essentiel de trouver un équilibre entre la coopération internationale et le respect des principes et des valeurs fondamentales du droit des Etats.

En définitive, il convient de retenir que la répression de la criminalité transnationale organisée revêt un enjeu crucial pour assurer la sécurité et la stabilité des Etats et en particulier ceux de la région ouest-africaine.La mise en place d'entités répressives spécialisées, d'une coopération internationale, le renforcement des capacités nationales et l'adaptation législative sont autant d'éléments essentiels qui militent en faveur de cette répression requiert une approche globale, multidimensionnelle et coordonnée. Ce à quoi il faut ajouter la nécessité d'une uniformisation législative et juridictionnelle de la réponse contre la CTO dans les régions du globe, de l'amélioration des systèmes de transferts et de collaboration en matière d'information et de base de donnéesainsi quede la construction d'un idéal commun de répression transnationale organisée de la CTO.

Si la répression de la CTO s'actualise au mieux au fil de l'évolution, qu'en est-il de la répression de certaines infractions qui lui sont corrélées notamment le terrorisme qui fait fureur depuis quelques temps ?

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