WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

L'évolution juridique des modes de sauvetages maritimes en France


par Simon Coyac
Université de Nantes - Master 2 - Droit et sécurité des activités maritimes et océaniques 2023
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

B.3 SAUVETAGE SPORTIF

Une distinction s'opère entre le sauvetage professionnel et le sauvetage sportif. Le sauvetage sportif est une discipline issue du sauvetage professionnel. Cette discipline sportive est encadrée en France par des clubs qui sont eux-mêmes regroupés au sein d'une fédération : La Fédération Française de Sauvetage et de Secourisme - La FFSS est donc un organisme à vocation sportive mais aussi un organisme de sécurité civile reconnu d'utilité publique. Elle est donc délégataire du Ministère de l'Intérieur chargé du secourisme et des missions opérationnelles de sécurité civile (comme la SNSM) mais aussi délégataire du Ministère chargé des Sports pour le sauvetage sportif (contrairement à la SNSM).

La FFSS est reconnue par l'ILS depuis 1993. Paradoxalement, c'est la FFSS qui est à l'origine de la création de son propre organisme de reconnaissance. Puisque contrairement à une légende tenace, l'Australie n'est pas le premier pays à avoir lancé le sauvetage côtier sportif (également appelé « Surf Life Saving » en anglais) mais c'est en France que la pratique fut lancée pour la première fois par Raymond Pitet, un normand qui mis en place « l'Association Nationale des Sociétés de Natation et de Sauvetage » en 1899 afin de donner une base légale élargie à son activité. Ce n'est qu'un peu plus tard, qu'une association australienne sera établie et verra le jour le 18 octobre 1907 : la « New South Wales Surf Bathing Association », qui deviendra en 1991, la « Surf Life Saving Australia », la fédération Australienne actuellement en place.

La Fédération Internationale de Sauvetage Aquatique créée en 1910 par Raymond PITET et dont il avait assuré la Présidence pendant 41 ans (de 1910 à 1951), cède sa place à l'ILSF (International Life Saving Federation) le 3 septembre 1993 à Cardiff. La F.I.S et la W.L.S réunies dans une seule fédération mondiale regroupe ainsi le sauvetage nautique mondial (Cf.40).

Le sauvetage sportif, également appelé `sauvetage côtier' est depuis devenu une disciplinée codifiée qui comprend une course en bateaux pneumatiques et cinq épreuves (Cf.41) dont :

- la nage en eau libre,

- la course à pied sur le sable,

- le kayak,

- le `rescue-board' (ou `rescue-paddle') une planche propre au sauvetage utilisée à genoux,

- le `beach-flag' une course de vitesse éliminatoire qui consiste à s'emparer de drapeaux plantés dans le sable.

38

L'évolution historique des rapports de l'homme avec la mer a donc immanquablement entrainé une adaptation juridique du sauvetage maritime. Le développement des activités maritimes et océaniques a imposé l'élaboration des modes de sauvetages maritimes Les activités maritimes sont désormais encadrées par l'Etat et en France, on regroupe sous le vocable d'action de l'État en mer toutes les missions relevant en mer de l'État, à l'exception des missions liées à la défense nationale. Le dispositif est en place depuis 1978 (Décret n° 78- 272 du 9 mars 1978 abrogé et remplacé par le Décret n° 2004112 du 6 février 2004) dans les préfectures maritimes sous la responsabilité du Préfet maritime. Le concept d'action de l'Etat en mer inclut la protection des intérêts de la France en mer et à partir de la mer. Les missions opérationnelles d'action de l'État en mer sont assurées, par les moyens d'une ou plusieurs administrations publiques :

- La Marine nationale (fusiliers marins, marins-pompiers etc.), - La Garde-côtes des douanes françaises,

- La Gendarmerie nationale (Gendarmerie maritime), - Les Affaires maritimes,

- La sécurité civile (sapeurs-pompiers)

Et le cas échéant par des associations (SNSM, FFSS) ou des sociétés privées auxquelles sont confiées des missions de service public dont le sauvetage en mer. Le sauvetage maritime n'est donc pas encadré par une institution unifiée, mais de manière très dispersée et par divers organismes. Le sauvetage maritime relève de l'action de l'Etat en mer et repose ainsi sur une règlementation qui détermine, les zones de compétences et les interventions mais qui connait une évolution juridique significative.

39

II / L'APPROCHE RÉGLEMENTAIRE DES MODES DE SAUVETAGE EN MER

Aux termes de la Convention internationale « Search And Rescue » (= SAR) de Hambourg en 1979, certains Etats prennent en charge la coordination du sauvetage dans une zone de responsabilité se trouvant au large de leurs côtes. En France, le principe de sauvetage gratuit aux personnes donne toute sa raison d'être à l'obligation d'assistance en mer dans sa zone « SAR » mais le sauvetage en mer va généralement très au-delà des espaces sous juridiction d'un Etat pour couvrir la haute mer et s'inscrit dans le cadre général de la sauvegarde maritime. Les compétences maritimes pour secourir les naufragés varient donc en fonction du lieu d'intervention (A), un zonage qui relève d'un cadre juridique conventionnel imposant le secours en mer et qui nécessiterait la mise en place d'un organisme unique et spécialisé (B)

A / COMPETENCES MARITIMES (PORTUAIRES, COTIERES ET HAUTURIERES) Centres Régionaux Opérationnels de Sauvetage et de Surveillance (CROSS) / Zones de compétence / Interventions en mer

Depuis l'adoption de la convention SAR, les opérations de secours sont coordonnées par des Maritime Rescue Coordination Centers (=MRCC) en coopération avec les Etats voisins. En France, la coordination des opérations de secours est assurée par les Centres Régionaux d'Organisation des Secours et de Sauvetage (= CROSS) qui sont des organisations de veille permanente au nombre de 5 (Gris-nez, Corsen, Jobourg, Etel et La Garde et 2 sous-CROSS) et qui disposent chacun d'une zone de surveillance sur les 5 500 km du littoral français. Les CROSS sont sous l'autorité des Préfets maritimes qui sont eux-mêmes sous l'autorité du Secrétariat Général de la Mer qui gère l'action de l'Etat en mer.

Les CROSS assurent en permanence, des missions de service public au profit des gens de mer, professionnels et plaisanciers et utilisent des systèmes de veille, d'information et de communication pour la coordination des missions de recherche et de sauvetage et la surveillance de la navigation maritime.

40

Conduite conformément aux recommandations de l'Organisation Maritime Internationale (= OMI), la mission de sauvetage consiste à recevoir les alertes émises par les personnes en détresse en mer, à l'aide de différents moyens (radiocommunications spécialisées, balises de détresse, téléphone etc.) puis à diriger les opérations en s'appuyant sur l'ensemble des moyens d'intervention situés à proximité du lieu du sinistre (Cf.42). Puisque l'unique organisme qui commande en mer est le CROSS, il est en mesure de pouvoir engager le moyen le plus adapté et le plus proche du lieu de sauvetage, à l'inverse d'un Centre Opérationnel d'Incendie et de Secours (= CODIS) qui va engager ses propres moyens. Les CROSS sont en liaison avec un dispositif d'interface terre-mer, soit un réseau de 59 sémaphores de la Marine nationale répartis sur les côtes métropolitaines (Cf.42). Un CROSS est un véritable outil opérationnel du Préfet maritime pour la conduite des opérations de sécurité civile en mer, qui agit en tant que Directeur des Opérations de Secours (= DOS) en exerçant la responsabilité générale pour des sauvetages :

- De personnes en détresse en mer

- De navires en difficulté qui ont besoin d'assistance

En France, les secours en mer sont organisés sous la forme d'une chaîne de secours dont les maillons sont intimement liés. Il existe donc plusieurs acteurs dans la chaîne organisationnelle de secours et pour faire fonctionner cette chaîne lors des opérations de sauvetage, les CROSS déclenchent plusieurs moyens publics, nautiques et/ou aériens, concourant ainsi à la « fonction garde-côtes » mais aussi les moyens nautiques et humains d'associations reconnues d'utilité publique, notamment la SNSM dont la flotte est entreposée dans des stations le long des littoraux. Par exemple, sur demande du CROSS, le décollage en urgence d'un hélicoptère (de la Gendarmerie nationale, de la Sécurité civile ou de la Marine nationale) peut s'effectuer concomitamment à la sortie en mer d'une embarcation disponible (de la SNSM, des sapeurs-pompiers ou de la Douane). Les CROSS ne disposent en réalité pas de moyens propres mais de moyens dits `d'opportunité' et la zone d'intervention se concentre à 80 % dans l'espace maritime compris entre le rivage et la limite des eaux territoriales. Les sauvetages maritimes demandés par un CROSS sont alors engagés sur des zones de compétences bien définies.

41

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus