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L'évolution juridique des modes de sauvetages maritimes en France


par Simon Coyac
Université de Nantes - Master 2 - Droit et sécurité des activités maritimes et océaniques 2023
  

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B.1 LES SAUVETEURS EMBARQUES (ou marins-sauveteurs)

Sauveteurs embarqués bénévoles / Sauveteurs embarqués de la douane / Sauveteurs embarqués de la
Gendarmerie / Sauveteurs embarqués de la Marine

L'accès aux plages et le développement des loisirs nautiques datent essentiellement en France de la seconde moitié du 19ème siècle. Auparavant les victimes en mer étaient essentiellement des naufragés. Les naufrages constituent un thème récurrent de la culture maritime, très souvent abordé dans la littérature et au cinéma. Les récits de naufrages, réels ou fictifs, sont parfois très anciens. Déjà dans les contes des « Mille et Une Nuits », les « Sept Voyages de Sinbad le marin » narrent des aventures basées, d'une part, sur de véritables expériences de marins et d'autre part, sur d'anciens textes de sources diverses (dont « l'Odyssée » d'Homère). Si les histoires sont nombreuses et souvent avérées, les naufrages ont été également l'objet d'un cadre juridique applicable. Parmi les récits les plus connus, celui de Robinson Crusoé qui est tiré d'un roman rédigé en 1719, par l'écrivain anglais Daniel Defoe et qui s'appuie largement sur l'expérience d'un marin Écossais : Alexandre Selkirk (Cf.21). La France étant une nation maritime, il existe dans l'historiographie française, des histoires de naufrages réelles et

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vécues. Celle de Narcisse Pelletier est emblématique (Cf.22). Tout comme, celle du naufrage de la frégate LA MÉDUSE (Cf.23), ou bien celle des naufragés de L'île Tromelin. (Cf.24). Tous ces récits illustrent les dangers rencontrés en pleine mer et la nécessité d'intervenir en bateau pour porter secours, compte tenu de l'impossibilité d'agir à la nage. Il existe donc divers organismes qui partagent la fonction de sauveteurs-embarqués (Voir Schéma n°1 en annexe), on parle d'ailleurs de missions partagées, mais qui doivent obéir à une chaîne de commandement qui est pilotée, en France, par les préfets maritimes.

Les sauveteurs embarqués bénévoles

La France est un pays côtier qui bénéficie géographiquement d'une zone maritime et dispose donc de services de sauvetage en mer. Il est nécessaire toutefois de distinguer parmi les sauveteurs en mer : - Les marins-sauveteurs (ou sauveteurs embarqués) qui travaillent en station sur les côtes et interviennent sur l'eau à l'aide de bateaux,

- Les nageurs-sauveteurs (ou sauveteurs à la nage) qui travaillent en postes sur les plages et interviennent directement dans l'eau, en pouvant être occasionnellement équipés d'embarcations pneumatiques ou de moto-marines.

Il existe un organisme privé de sauvetage embarqué, sous statut associatif et composé de bénévoles : la Société Nationale de Sauvetage en Mer (= SNSM) qui fut déclarée d'utilité publique en 1970 et qui résulte de la fusion entre deux anciennes associations de sauvetage maritime.

Historiquement, c'est le 30 novembre 1825 que la « Société Humaine des naufragés de Boulogne » fut officiellement instituée, se fixant comme première mission la surveillance des plages pendant la saison des bains de mer (termes employés à cette époque). Pour remplir cette mission, elle s'équipa de canots spéciaux munis de grappins et de bouées. Les sauveteurs avaient pour mission la surveillance des plages et si la « Société Humaine de Boulogne » fut la première, elle devint l'établissement modèle pour de nombreuses sociétés analogues fondées successivement à Dunkerque, Calais, Rouen, puis Bayonne, et fut reconnue d'utilité publique en 1846. Par la suite, l'Amiral Rigault de Genouilly (18071873) cherchant à unifier les sociétés de sauvetage existantes, créa à Paris, en 1865 la « Société Centrale de Sauvetage des Naufragés » financée essentiellement par des fonds privés et des donateurs

(Cf.25). Parallèlement, la « Société des Hospitaliers Sauveteurs Bretons », créée en 1873 par l'ingénieur Henri Nadault de Buffon (1831-1890) s'était lancée à partir de 1889 dans les opérations de sauvetage (Cf.26). Cependant, pour continuer à être efficace, il fallait renouveler les canots et les équiper de matériels plus performants (Cf.27). Il devenait alors urgent de mutualiser les moyens des deux sociétés de sauvetage existantes. En 1967, elles fusionnent pour créer la « Société nationale de sauvetage en mer » : la SNSM qui comme son homologue au Royaume uni, la RNLI (Royal National Lifeboat Institution) est reconnue d'utilité publique. Parmi ses activités opérationnelles, on retrouve la distinction entre le sauvetage au large effectué par les sauveteurs embarqués bénévoles et les secours apportés par des nageurs sauveteurs sur plage. En revanche, la SNSM n'est pas un club de sauvetage sportif et n'est pas membre de la Fédération internationale de sauvetage aquatique - ILSF. Les sauveteurs en mer embarqués de la SNSM sont des bénévoles, ne perçoivent aucune rémunération.

Il existe une autre association civile de marins-sauveteurs bénévoles en France mais qui intervient en dehors des eaux côtières, il s'agit de `SOS Méditerranée'. Cette association est plus récente que la SNSM et ne pratique que le sauvetage embarqué, puisqu'elle est spécialisée dans la recherche et le sauvetage en haute mer. Elle est officiellement fondée le 9 mai 2015 afin de porter secours aux migrants qui traversent la mer Méditerranée pour rejoindre l'Europe, dans des embarcations souvent très instables et dangereuses. L'association est devenue un réseau européen constitué de plusieurs antennes, localisées en France, en Suisse, en Allemagne et en Italie.

Bien qu'elles soient composées de non-professionnels, les équipes de recherche et de sauvetage de la SNSM ou de SOS Méditerranée restent soumises aux mêmes obligations que les marins de la marine marchande puisque le capitaine du navire conserve un devoir d'assistance à personnes mais « sans dangers sérieux pour son navire, son équipage ou ses passagers ». Cette disposition se retrouve dans l'article L5262-2 du Code des transports et énonce précisément que le sauvetage maritime reste soumis à l'appréciation du chef de bord qui peut renoncer si les conditions en mer sont dangereuses. De plus, si le sauvetage des personnes reste une action obligatoire et gratuite, précisée en France par l'article 223-6 du Code pénal, aucune rémunération ne peut être demandée au titre du sauvetage des personnes. La question du bénévolat a souvent été remise en question en raison des limites d'une organisation où l'on demande à des citoyens non professionnels de respecter un niveau d'exigence de plus en plus

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comparable à celui d'un exercice professionnel. « Les Sauveteurs en Mer remplissent une mission parfois dangereuse qui nécessite d'être parfaitement entrainé et formé » (Cf.28).

En revanche, l'assistance au navire est facultative et peut donc donner lieu au versement d'une rémunération, le sauvetage des biens (par exemple : une embarcation chavirée qui doit être remorquée) est payant s'il est effectué avec efficacité. Le remorquage est par définition, une action par laquelle le capitaine d'un navire remorqueur accepte, à la demande du navire remorqué, d'assurer la direction et le contrôle d'un navire qui est privé de sa capacité de manoeuvre autonome. Le remorquage donne alors lieu à la passation d'un contrat de louage de services, énoncé par l'article 1780 du Code civil (Cf.29). La SNSM est donc en droit d'exiger un paiement lorsqu'elle participe au remorquage d'un navire de plaisance par exemple. Les frais peuvent éventuellement être pris en charge par l'assurance du plaisancier accidenté.

Les sauveteurs embarqués de la Marine Nationale

Depuis l'adoption de la Convention de Bruxelles en 1969 fixant les droits d'un état côtier d'intervenir en mer, la Marine nationale peut elle-aussi agir en cas d'avarie ou accident en mer sur navire de transport, en cas de grave danger d'atteinte au littoral (par exemple : la pollution). L'Etat riverain a le droit de procéder à une mise en demeure et donc de prendre toutes les mesures nécessaires pour mettre fin au danger et déclencher ses forces navales. A ce titre, la Marine nationale participe occasionnellement à des exercices de lutte contre les pollutions mais aussi à des manoeuvres de recherche et de sauvetage ainsi que d'assistance et parfois, dans le cadre d'une coopération internationale de différentes armées. Le but est de mettre en pratique les savoir-faire et les connaissances des forces marines en sauvetage et surtout de renforcer l'interopérabilité entre les États (Cf.30). De plus, en matière de sauvetage aux personnes, la Marine nationale dispose, d'une équipe permanente prête à intervenir dans un hélicoptère équipé de tout le matériel médical nécessaire capable d'affronter des tempêtes violentes dans un rayon de 300 kilomètres (Cf.31) et décolle dès qu'un navire signale une urgence sanitaire.

Pour ce qui est du sauvetage aux biens, tout navire en mer peut proposer le remorquage mais le choix du navire remorqueur appartient au demandeur. En cas de demande d'assistance ou de remorquage, la Préfecture maritime est en mesure de demander, selon la situation, ce service à un particulier ou à la SNSM ou bien de mobiliser des bateaux remorqueurs qui portent le nom de ABEILLES et qui sont

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parés à appareiller tous les jours de l'année. Les bateaux ABEILLES sont affrétés par la Marine nationale au profit de l'assistance spontanée ou sollicitée, car il s'agit d'un acte entrepris par un navire pour assister un autre navire en danger. L'assistance, à la différence du remorquage, est portée à un navire en danger (en cas de retournement, d'incendie etc.) mais l'action d'assistance comme celle de remorquage, ouvre droit à une rémunération. Le remorquage est donc une activité rémunérée et négociable et c'est en 1864 au Havre qu'une compagnie de remorquage, LES ABEILLES, a été fondée par François-Xavier Lapersonne et ses associés. Le premier remorqueur est lancé en 1865 (la même année fut créée la Société centrale de sauvetage des naufragés - SCSN) et les suivants seront construits en France avec des puissances suffisantes pour permettre de sortir des ports et d'assister des navires en haute mer (Cf.32). Au service des préfectures maritimes et de la protection du littoral, Les 5 bateaux ABEILLES sont répartis uniformément sur le territoire français depuis les 4 stations de sauvetage basées à Cherbourg, Boulogne sur mer, Brest et Toulon, de façon à couvrir l'ensemble du littoral pour porter assistance à n'importe quel navire.

Les sauveteurs embarqués de la Gendarmerie maritime

La Gendarmerie Maritime est issue du corps des prévôts et archers de la Marine de l'Ancien régime. En 1970, la Gendarmerie Maritime devient une formation spécialisée de la Gendarmerie Nationale, mise pour emploi auprès du chef d'état-major de la Marine (réaffirmée par la loi de 2009 sur la gendarmerie). Parmi les missions de la Gendarmerie Maritime, les missions judiciaires, la sûreté maritime et portuaire, la défense maritime et l'action de l'État en mer. Pour ce faire, la Gendarmerie sur terre dispose d'une brigade nautique côtière et la Gendarmerie Maritime dispose :

- d'une Bridage de Surveillance du Littoral,

- de Pelotons de Sûreté Maritime et Portuaire,

- d'une Brigade de Gendarmerie Maritime,

- de Patrouilleur Côtier de Gendarmerie

C'est la « Doctrine nationale de la sûreté maritime et portuaire du SGDSN » qui énonce les missions de la Gendarmerie maritime, dont :

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- La capacité à assurer une mission de surveillance et d'intervention (présence dissuasive et préventive),

- Engagement successif sous diverses autorités (par exemple la Préfecture maritime),

- L'accès aux informations militaires, judiciaires et portuaires,

- La capacité d'intervenir dans le domaine de l'ordre public

La Gendarmerie maritime remplie ses missions sur une zone géographique pour partie sous la

responsabilité :

- Du Préfet maritime,

- Du Préfet de département (à l'intérieur des limites administratives d'un port),

- Du Commandant de la base

Le sauvetage en mer n'est pas la mission première de la Gendarmerie Maritime, il s'agit davantage d'une mission secondaire (ou mission spécifique) et la Gendarmerie Maritime assure d'autres missions qui s'apparentent à celles de garde-côtes (Cf.33).

Les sauveteurs embarqués de la Douane (ou marins des douanes)

Il en est de même pour les douaniers qui ne sont pas limités à une fonction de contrôle des frontières, puisqu'une Direction Nationale Garde-Côtes des Douanes (= DNGCD) a été créée en 2019 afin de renforcer son rôle dans la surveillance de la frontière maritime. La DNGCD est pilotée par un État-Major qui assure, depuis Le Havre, la gouvernance et la coordination de trois services garde-côtes installés à Nantes, Marseille et Fort-de-France. Il s'agit de la première administration civile à la mer et les garde-côtes des douanes assurent, une grande variété de missions en haute-mer et d'autres dites `semi-hauturières' ; parmi lesquelles, l'assistance et le sauvetage (Cf.34). Les sauveteurs embarqués de la douane travaillaient d'ailleurs, autrefois, avec la Société Centrale de Sauvetage des Naufragés (Cf.35). Afin d'assurer ses missions, les garde-côtes des douanes disposent de moyens d'intervention et parmi lesquels des vedettes et patrouilleurs naviguant dans la zone des 200 miles marins. De fait, le `marin des douanes' est en général recruté parmi les douaniers, pour exercer dans la branche de la surveillance maritime de l'administration des douanes. Inscrit au rôle d'équipage dans les unités navales, le marin des douanes participe à plusieurs missions dont la sécurité maritime (Cf.36), le sauvetage et l'assistance. Le sauvetage en mer étant - comme pour le Gendarmerie maritime- une mission secondaire parmi d'autres missions douanières.

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B.2 SAUVETAGE A LA NAGE (ou nageurs-sauveteurs)

Les nageurs-sauveteurs bénévoles / Les nageurs-sauveteurs pompiers / Les nageurs-sauveteurs de la police

Lorsqu'une alerte est déclenchée, s'il s'agit d'une noyade dans une zone sous responsabilité communale ou préfectorale, il appartient aux Maires des communes côtières de signaler les interdictions de baignade ou d'assurer la surveillance des plages en trouvant un partenariat avec un organisme capable d'assurer la sécurité des baigneurs. Des sauveteurs en mer qualifiés pour la récupération à la nage (plus communément appelés nageurs-sauveteurs) sont alors mobilisés durant une saison et sont formés à l'aide à la nage et aux premiers secours. Ils n'interviennent donc pas systématiquement à l'aide d'une embarcation motorisée, compte tenu de la proximité de la zone surveillée avec le littoral côtier, mais à la nage et à l'aide de palmes, filins, planches ou bouées-tube.

Les nageurs-sauveteurs bénévoles

Les associations agréées de sécurité civile (par exemple la SNSM ou la FFSS qui sont reconnues d'utilité publique) sont des actrices du secours à part entière, reconnues par l'État afin d'assurer les missions de sécurité civile, dont :

- Les opérations de secours

- Les actions de soutien aux populations

- L'encadrement des bénévoles lors des actions de soutiens aux populations sinistrées - Dispositifs prévisionnels de secours (= DPS)

L'organisation de manifestations ou de rassemblements de personnes à caractère occasionnel et préalablement organisé (compétitions sportives ou régates), pose naturellement le problème de la gestion du risque lié au nombre de personnes rassemblées et éventuellement à leur activité. Le DPS fixe l'ensemble des moyens humains et matériels de premiers secours à mobiliser à l'occasion de ces évènements. Il fait partie des missions de sécurité civile dévolues exclusivement aux associations de sécurité civile. L'article 4 du Décret n°97-646 du 31 mai 1997 précise que « Les préposés des organisateurs de la (...) doivent notamment remplir, en tant que de besoin, les tâches suivantes (...)

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porter assistance et secours aux personnes en péril » L'organisateur est libre de faire appel, en complément du dispositif prescrit par l'autorité publique, à tout autre moyen humain ou matériel destiné à augmenter le niveau de sécurité de la manifestation.

Les associations agréées de sécurité civile interviennent le plus souvent pour assurer la couverture sanitaire de manifestations publiques, sportives ou culturelles en mettant en oeuvre des dispositifs prévisionnels de secours. Cette participation permet de limiter l'engagement des services de secours publics (par exemple : les pompiers) qui continuent à se consacrer aux missions de secours quotidiennes. Ces associations peuvent aussi intervenir en complément des services de secours publics dans les suites d'un accident maritime majeur.

Les nageurs-sauveteurs bénévoles ne perçoivent ni salaires, ni indemnités. Les nageurs-sauveteurs sont cependant des salariés saisonniers d'une municipalité lorsqu'ils occupent un poste de surveillant de baignade en période estivale mais le reste de l'année, lorsqu'ils participent à des DPS, ils ne sont pas payés. La rémunération des nageurs-sauveteurs par les communes en saison est l'exception justifiée par les heures d'astreinte qui leur sont imposées. Le sauvetage de la vie humaine reste gratuit et l'essentiel de l'activité de la SNSM repose sur le bénévolat, y compris pour les formateurs qui consacrent du temps personnel pour dispenser des cours.

Les nageurs-sauveteurs pompiers

En France, les pompiers sont répartis dans des Services Départementaux d'Incendie et de Secours (=SDIS) et sont chargés de la prévention, de la protection et de la lutte contre les incendies mais aussi du secours aux personnes en participant aux secours d'urgence extrahospitaliers. Ce sont leurs missions principales. Ils peuvent également contribuer à la protection et la lutte contre les autres accidents (feu de navires, noyades), sinistres et catastrophes (inondations, glissements de terrains) etc. Ce sont des missions spécifiques, parfois qualifiées de `secondaires'.

Les SDIS sont constitués, dans chaque département, d'un corps de sapeurs-pompiers présent sur l'ensemble du territoire, sous la forme de Centres d'Incendie et de Secours (= CIS). On retrouve différentes spécialités au sein des SDIS comme le GRIMP (Groupe de Reconnaissance et d'Interventions en Milieu Périlleux) pour les interventions en grande hauteur (falaises, montagnes,

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bâtiments etc.) ou le GRIMA (Groupe de Reconnaissance et d'Intervention en Milieu Aquatiques) composés de pompiers nageurs-sauveteurs. Un GRIMA existe au sein du SDIS.2B en Haute-Corse. Dans les autres SDIS ce sont des spécialités de Secours Aquatiques aux Victimes (= SAV). Les nageurs-sauveteurs pompiers des SAV interviennent pour porter secours à des victimes en situation de détresse à la surface de l'eau, à partir de la côte, à l'aide de canots de sauvetages, de moto-marines ou des hélicoptères (Cf.37).

Le statut des pompiers est multiple en France, professionnel, volontaire ou militaire. Les pompiers de Paris et de Marseille sont des militaires. Les pompiers de Paris sont des sapeurs-pompiers qui appartiennent à la Brigade des Sapeurs-pompiers de Paris (=BSPP), tandis que les pompiers de Marseille sont des marins-pompiers regroupés au sein d'un Bataillon (=BMPM)

- La BSPP est dotée d'une capacité nautique, cette composante (fluviale) des pompiers de Paris comprend des spécialistes en intervention aquatique et des spécialistes en intervention subaquatique, répartis le long du secteur fluvial de compétence de la Brigade (sur la Seine, sur la Marne, dans les ports et les canaux).

- Le BMPM dispose d'une unité de sauvetage aquatique qui est constituée de plongeurs et sauveteurs nautiques. Il dispose aussi d'un Centre d'Entrainement aux Techniques d'Intervention et de Survie (=CETIS) et d'une section opérationnelle spécialisée en interventions maritimes qui assure tout au long de l'année la formation des pompiers souhaitant devenir spécialistes du secours en milieu aquatique. Fait notable : le BMPM arme la vedette de la SNSM depuis la signature d'une convention signée en 1978 entre la municipalité de Marseille et l'association des sauveteurs bénévoles, qui confiait l'armement de sa vedette à un équipage de marins-pompiers.

Les sapeurs-pompiers professionnels et volontaires des SDIS côtiers ou des CIS placés à proximité des littoraux réalisent des interventions nautiques, majoritairement en surface (compétence « SAV ») mais aussi en subaquatique (compétence « SAL »). Ils obéissent à un dispositif opérationnel nautique qui répond aux objectifs fixés par le Schéma Départemental d'Analyse et de Couverture des Risques (=SDACR) adopté par arrêté préfectoral. Les sauveteurs côtiers abordent différentes thématiques lors

de leur formation de maintien et perfectionnement des acquis, comme l'analyse des risques propres aux secteurs d'intervention du territoire, les techniques de récupération d'équipier, etc. (Cf.38). En outre, certains SDIS côtiers assurent la surveillance des plages de leur littoral départemental. Pour cela, ils organisent les recrutements de nageurs-sauveteurs saisonniers qui sont tenus d'assurer des missions de prévention et de secours auprès des baigneurs et des pratiquants de loisirs nautiques (planches à voile, planches à vagues etc.).

Les nageurs-sauveteurs de la police

Les forces de l'ordre françaises, la Police nationale et la Gendarmerie, remplissent plusieurs missions essentielles en matière de sécurité publique. La Police nationale assure dans ses zones de compétence la même fonction et les mêmes tâches que la Gendarmerie. La Police et plus particulièrement les Compagnies Républicaines de Sécurité (= CRS), chargés du maintien du l'ordre, peuvent être délégués à des rôles de surveillance de baignade et donc intervenir pour toute intervention nécessitant une action de sauvetage ou de secours (Cf.39). Il faut suivre un cursus de formation à l'école de Police, à l'issue duquel, suivant son classement, on peut demander à intégrer le corps des CRS. La spécialisation nageur-sauveteur se fait par la suite, avant une formation en secourisme, en nautisme et en milieu naturel. Les stagiaires passent alors le certificat de surveillance et de sauvetage aquatique en milieu naturel, et le brevet national de sécurité et du sauvetage aquatique.

Les CRS nageurs-sauveteurs sont testés tous les ans. Suivant leurs performances, ils choisissent leur commune d'affectation. Si des nageurs-sauveteurs des Compagnies Républicaines de Sécurité participent, depuis 1958, à ce dispositif, il ne s'agit pas d'une mission propre des CRS, puisque la police des baignades ne relève ni des missions régaliennes de l'Etat, ni de ses obligations légales. Dans les postes de secours, les nageurs-sauveteurs de la Police nationale travaillent avec les sauveteurs saisonniers embauchés par les collectivités. Leur présence en plage permet aussi de contenir les incivilités et de traiter les délits (vols, stupéfiants, etc.). Ils assurent des missions de sauvetage et de police de plage.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe