1.2. L'imposition du respect et des lois de la
société peule à la femme
L'imposition du respect et des lois traditionnelles passe par
la soumission. Le Petit Robert donne plusieurs définitions : La
soumission, c'est le fait de se soumettre, d'être soumis (à une
autorité, une loi), avec toute une obéissance et sujétion
: « la soumission filiale à l'autorité souveraine de
l'Eglise ». Une autre définition : la soumission, c'est
l'état d'une personne qui se soumet à une puissance autoritaire.
Une personne qui se trouve dans une disposition d'accepter la dépendance
et de vivre dans l'air de soumission. En ce qui concerne la relation
homme/femme, en situation de vie conjugale, la soumission veut dire
l'obéissance absolue de la femme à son mari dans le contexte
traditionnel. À ce propos, KembeMilolo affirme que : «
L'obéissance au mari est une tradition qui répond à la
nature. C'est un penchant naturel de la femme de se mettre consciemment ou
inconsciemment à la volonté de son mari » (KembeMilolo, 1985
: 178).
Dans le contexte traditionnel africain, la soumission
obéit à une perception particulière, car la soumission est
considérée comme une des qualités les plus
appréciées chez la femme. Ainsi selon les traditions,
l'épouse idéale se distingue par sa docilité, son
obéissance et sa soumission. Une attitude qui se conforme aux normes
sociales observées par tout le monde. Dès le bas âge,
toutes les formations que la jeune fille reçoit visent à
enraciner chez elle ces principes. Dans cette formation participent non
seulement la mère ou les parents proches mais également les
parents éloignés : les tantes, les oncles, etc. Ils
répètent les mêmes conseils, les mêmes
recommandations le jour du mariage et la nuit des noces. Quand la mariée
rejoint le domicile conjugal, elle reçoit des conseils dans ce sens.
Dans leurs voeux, leurs souhaits d'une vie conjugale heureuse à leur
fille, les parents lui font une recette des devoirs : elle doit être
patiente, douce, aimable, compréhensive. Dans la structure
traditionnelle de la société, dans laquelle la femme
éternellement mineure et soumise, l'homme est toujours dominant. Ainsi,
à l'opposition de la soumission féminine se pose la domination
masculine. L'homme est maître et seigneur. La vie lui donne tous les
droits. Il fait ce qu'il veut : lui, il ordonne et elle, elle exécute
ses ordres sans la moindre résistance, même les plus capricieux.
Comme le constate LilyanKesteloot : « Il était le maître et
le seigneur. Il se déshabillait où il voulait, s'installait
où il voulait, mangeait où il voulait, salissait ce qu'il
voulait. Les dégâts étaient aussitôt
réparés sans murmure. Dans ce foyer, on prévenait ses
moindres désirs » (LilyanKesteloot, 2001 : 129).
Il est notable que les oeuvres de Djaïli mettent en
scène des femmes soumises à des injonctions de genre dont elles
ne peuvent se départir, ainsi qu'avec une société dans
laquelle les traditions pèsent encore très lourd. De la
même façon, les oeuvres dépeignant des temps et
comportements révolus, livrent une peinture des anciennes
mentalités et pratiques non désirantes, soulignent explicitement
l'asservissement des femmes par une société traditionnelle
patriarcale.
Malgré que les sociétés
représentées dans Walaandé. L'art de partager un mari
et Munyal. Les larmes de la patience soient citadines, elles
restent caractérisées par l'observation stricte des coutumes. Les
personnages qui s'y meuvent ne sont pas scolarisées et certaines
innovations sont limitées sinon refusées. La culture est
passée de génération en génération et
protégée. Toutefois, l'on constate que la vie d'une fille est
programmée et sa destinée, déterminée par un
certain nombre d'éléments relevant de la culture.
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