V.4. Gestion autonome des
établissements
Les premiers travaux sur l'autonomie des établissements
scolaires sont l'oeuvre de Murphy et Beck (1995). Ces auteurs ont avancé
que l'autonomie peut être une action efficace pour améliorer la
performance scolaire. En effet, le renforcement de l'autonomie des
écoles a été une des recommandations pour améliorer
la performance dans les établissements scolaires publics dans les pays
nordiques, particulièrement aux Etats-Unis.
Ce nouveau modèle de gestion permet à
l'État et aux parents d'élèves de mieux gérer les
relations de pouvoir avec les chefs d'établissement afin d'arriver
à une allocation plus efficace des ressources. Ces auteurs avancent que
les acteurs qui sont les plus proches d'une organisation donnée sont les
mieux placés pour la coordonner. Ils arguent que les activités
quotidiennes des élèves et des enseignants peuvent être
plus facilement coordonnées par les chefs d'établissement que
l'administration centrale. Ainsi le modèle à envisager doit
accorder justement plus de pouvoir, de droit à la parole, d'implication
et d'influence dans les décisions. L'autonomie accroit leur
professionnalisme, leur sentiment de pouvoir être efficace, leur
engagement et leur motivation. Cette attitude de professionnalisme permet de
créer un environnement de travail qui facilite un meilleur apprentissage
des élèves. Ce qui permet d'améliorer la performance de
l'école. Les auteurs ont étudié l'autonomie des
établissements aux Etats-Unis alors que nous évoquons cette
autonomie dans les établissements secondaires de la Kabbia.
Cependant, vue sous l'angle de théorie
économique et sociologique, Duru Bellat et Meuret (2001), croient que
l'autonomie offre très peu des garanties face au problème de
principal-agent. Car soulignent-ils, il n'est pas certain que le chef
d'établissement fera une allocation optimale des inputs mis à sa
disposition pour maximiser les outputs (élèves
diplômés). On ne peut pas savoir non plus la garantie que les
enseignants autonomes seront spontanément mus par le désir
d'enseigner efficacement aux élèves. Les auteurs ont dans leur
étude mis l'accent sur le problème du principal-agent en
général alors que mous voulons parler de cela dans les
établissements secondaires de la Kabbia.
Abondant dans le même sens, Sheerens (2000)
fait remarquer que la gestion d'une école comme toute autre organisation
d'ailleurs consiste à faire une bonne allocation des ressources mises
à sa disposition pour maximiser la production des entrants. L'auteur a
montré que le niveau de performance varie d'une école à
l'autre et elle dépend de la qualité de gestion, du degré
d'engagement du personnel enseignant dans la définition de la poursuite
des objectifs pédagogiques , de la qualité des relations entre
enseignants et élèves, de la qualité de gestion
administrative et pédagogique du directeur et de la participation des
parents. Cette étude aborde aussi notre sujet qui cherche à
décrire la qualité de gestion et le degré d'engagement des
chefs d'établissement dans la Kabbia.
|