V.3. La gestion
participative et le partenariat
Il devient de nos jours nécessaire pour l'école
de s'ouvrir et de chercher à nouer un partenariat avec d'autres
secteurs. La gestion participative et le partenariat sont liés.
L'intervention de personnes ou de structures, souvent étrangères
à la gestion de l'école, que cela soit formalisé ou pas,
se traduit le plus souvent dans les faits, par leur participation au cadre
d'administration de cette école.
Selon Saint-Pierre (2004 : 132), le partenariat est
« une convergence d'intérêts qui se manifestent par une
action collective pour atteindre des objectifs communs, basés sur le
partage des informations et des compétences ». Dans la pratique, la
gestion participative, entendue au sens de l'implication de divers segments de
la société dans la marche de l'école, est de rigueur. La
décentralisation a entraîné, de ce fait, une nouvelle
façon d'administrer l'école. Les populations, se sentant
directement concernées, se mobilisent et participent à la gestion
de leur école. Les associations et les Organisations Non
Gouvernementales apportent leur concours à côté des
pouvoirs publics, à ce qui se fait à l'école. Dans chaque
établissement, il existe une association de parents
d'élèves qui s'implique dans la gestion. Cette gestion
participative met l'école au service de la communauté. L'auteur a
étudié l'implication des partenaires de l'éducation en
général alors que notre étude a pour ambition de
comprendre l'implication des parents dans la gestion scolaire dans le
Département de la Kabbia.
Le Boterf et Lessard (1986) ont formulé
1'hypothèse qu'une institution qui se développe élaborera
et réalisera son propre projet à partir d'une démarche
souple et participative. Ces auteurs parlent même au sein de cet
organisme d'une ingénierie participative où le processus
d'ingénierie est défini comme l'ensemble coordonné
des travaux méthodiques de conception, de réalisation, de suivi
et d'évaluation de projets. Ils précisent la nécessaire
participation des intervenants. Selon eux, ce n'est que dans la mesure
où les acteurs concernés seront associés directement
à 1'élaboration et à la mise en oeuvre du projet qui les
concerne que ce dernier aura des chances d'être viable, de
résister aux épreuves du temps et d'être
maîtrisé par les acteurs eux-mêmes. Ils concluent que dans
la société postindustrielle, la participation permet à
1'individu de jouer son rôle dans un ensemble social de plus en plus
complet et de plus en plus changeant. Les auteurs ont étudié la
participation des acteurs dans le projet d'établissement de
manière générale alors que notre étude cherche
à comprendre la participation des acteurs au projet
d'établissement dans le Département de la Kabbia.
Selon Meyer et al (1981), dans les environnements
institutionnels fortement chargés des établissements scolaires,
l'activité de management est davantage déterminée par des
pressions institutionnelles extérieures que par une préoccupation
interne pour l'output technique. Cela ne signifie pas que l'« output
» technique n'est pas un souci des managers scolaires. Un modèle
faiblement couplé suggère plutôt que beaucoup d'autres
objectifs aussi occupent le temps et les efforts des managers scolaires et que
ceux-ci obéissent souvent à des exigences institutionnelles
extérieures.
Abondant dans le même sens, Wiseman (2004)
conclut dans son étude que des systèmes éducatifs
nationalement décentralisés créent des environnements
techniques plus complexes que des systèmes centralisés. De plus,
dans des environnements organisationnels plus complexes, les principaux
consacrent plus de temps à gérer les processus externes. Des
environnements moins complexes produisent des résultats opposés.
Autrement dit, l'activité de management scolaire peut s'orienter
davantage vers la légitimité externe que vers le management
interne selon le niveau de pénétration régionale ou
nationale dans les établissements scolaires. Les études de ces
auteurs débouchent sur le déplacement de but par les agents en
général alors que nous cherchons à comprendre le
déplacement de but des agents dans les établissements secondaires
de la Kabbia.
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