III.2. L'abandon de
l'école
L'abandon est considéré selon MEQ (1991), comme
un décrocheur, tout jeune inscrit au niveau de l'enseignement secondaire
alors qu'il ne l'est plus dans l'établissement d'enseignement
l'année suivante sans avoir son diplôme d'études
secondaire, ni déménagé ni mort. Pour Le Than Khoi (1967),
il y a abandon chaque fois que les élèves interrompent leurs
études avant la fin d'un cycle scolaire dans lequel, ils sont exclus.
Pourtant le début d'un élève inscrit dans un cycle
déterminé est d'arriver dans le délai prescrit au bout du
cycle. Dans cette condition, tout abandon est une déperdition, car
l'élève a interrompu le mouvement de la population scolaire.
Ainsi, abandon et redoublement se superposent. Cet abandon est
provisoire ou prématuré car l'élève quitte
l'école avant la fin d'une étape. Il revient et reprend ses
études au bout d'un certain temps dans la même classe où il
devient redoublant.
Il existe cependant deux types d'abandon : l'abandon
volontaire dû à des raisons personnelles résultant des
situations socio-économiques, culturelles de l'environnement
familial ; et l'abandon involontaire où l'apprenant se trouve
obligé de quitter le banc de l'école suite à
l'échec ou au retard scolaire par décision d'un rapport
administratif ; c'est ce qu'on appelle exclusion scolaire. Dans le
département de la Kabbia l'effectif des abandons est
considérable.
Pour l'abandon volontaire, on note 1400 élèves
soit 7,24% et l'abandon involontaire 1942 soit un pourcentage de 10,05%. De
manière générale, l'abandon dans la Kabbia
s'élève à 3315 élèves soit un pourcentage de
17,15%. En ce qui concerne les abandons dans les 11 lycées de la Kabbia
en général et dans les classes de terminale en particulier, nous
nous sommes réservés de produire des données
chiffrées qui à notre avis ne seront pas fiables, car certains
lycées comme ceux de Bongor Hanhan, de Koumou, de Ngueté ont
fonctionné au titre des collèges suite à la
décision suspendant les lycées des provinces
considérés comme la source de la baisse de niveau des
élèves. Malgré la décision réhabilitant tous
ces lycées, les élèves ne sont plus revenus. Ce qui ne
nous permet de savoir qui a abandonné, qui poursuit ses études
dans un autre lycée non supprimé.
De toute les manières, il est à noter que les
deux centres de baccalauréat ont présenté des candidats
donc les effectifs sont les suivant : 585 pour le centre de Pont Carole et
493 pour le centre de Gounou-Gaya pour un total de 1078 candidats, pour le
département de la Kabbia. Contrairement aux effectifs des années
2009-2010 où 1379 candidats ont été
présentés dans ce centre et 752 au centre de Pont Carol, pour un
total de 2131 dans le département de la Kabbia. Cependant, les effectifs
accusent une diminution de 1053 élèves dans les classes de
terminale. Ce qui nous amène à conclure que certains
éléments cités ci-haut contribuent non seulement à
la démotivation des élèves mais aussi à l'abandon
de ceux-ci de l'école.
En bref, nous disons que l'orientation des
élèves dans leur série n'est pas sans conséquence
sur la réussite de ces derniers. Au regard de développement
ci-dessus, les données d'analyse premettent de confirmer
l'hypothèse quatre (4) de notre étude sur la gestion de
l'orientation des élèves dans leur série. En effet, les
élèves subissent une orientation boiteuse
caractérisée par le choix ambitieux, la subjectivité et la
non prise en compte de conseil d'orientation. Cette mauvaise orientation selon
nos informateurs est la cause de l'échec des élèves ainsi
que leur démotivation. Ce qui les amène souvent à
abandonner l'école. Ainsi, la mauvaise orientation des
élèves est à l'origine du rendement interne faible des
établissements secondaires de la Kabbia.
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