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Gestion administrative et pédagogique des établissements et rendement interne des écoles: cas des lycées du département de la Kabbia au Tchad


par Kadakna BAISSANA
Université de Maroua - Master 2 2014
  

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III.4. Les déperditions scolaires

La déperdition scolaire est un phénomène qui touche le monde en général et le système éducatif en particulier. Pour le dictionnaire actuel de l'éducation, c'est un gaspillage de matériels et de temps pour le système éducatif et de formation ainsi que pour la société dans son ensemble occasionné par les problèmes de redoublement et d'abandon au cours d'études. À ces deux composantes s'ajoutent également d'autres paramètres comme la non certification des compétences qui se manifeste par l'insuffisance des connaissances et des compétences que les élèves sont sensés maitriser à la sortie d'un cycle de formation.

Pour Kantabazé (2010), la déperdition est la diminution des effectifs d'un cohorte d'élèves suite à l'abandon scolaire volontaire ou forcé , au redoublement, aux décès et au changement de domicile de l'élève au cours de l'année ; c'est aussi la non certification des compétences qui se manifeste par la non maitrise des éléments du cursus scolaire et enfin, c'est le ``gaspillage'' des ressources humains et matérielles engagées dans la formation. Cette définition illustre à suffisance le cas des établissements secondaires dans le département de la Kabbia. Dans notre étude, l'accent est mis sur le redoublement, l'abandon et l'exclusion des élèves au cours d'une année scolaire.

En effet, l'on constate que mis à part la non certification des connaissances, un nombre important d'élèves redoublent leur classe, ou sont exclus de l'établissement ou encore abandonnent l'école. Le tableau no21 ci après nous permet de comprendre les déperditions des élèves dans les établissements secondaires de la Kabbia.

De manière générale, on note que 10046 soit 51,99% des élèves sont en déperdition dans le département de la Kabbia. Cette statistique prouve à suffisance que les ressources matérielles, humaines et le temps d'enseignement utilisés pour former ces élèves sont « gaspillés ». Ce pourcentage très élevé des élèves en déperdition est inquiétant dans ce Département. Comme rappel, l'exemple de la confession de l'église catholique de Gounou-Gaya inquiétée par le nombre important des décrocheurs à organiser un cours de soutien pour récupérer ces élèves en déperdition.

On peut à travers cela comprendre que la déperdition des élèves constitue non seulement un handicap pour les établissements mais pour la société toute entière car ces élèves sont les futurs piliers du développement de demain. À ce sujet, un de nos répondants laisse entendre en ce qui concerne la déperdition que tout le monde est responsable : « L'État ne met pas du sérieux dans la formation des formateurs, la politique s'est immixée dans le système éducatif où les techniciens ne sont pas impliqués dans la prise des décisions. La fuite de responsabilité des parents dans le suivi de leurs enfants et la démobilisation des enseignants due au manque de suivi auront des graves conséquences sur l'avenir des décrocheurs ». Pour lui, les conséquences sont la préparation des gens de la rue qui deviennent des improductifs, des délinquants, des rebelles bref de dangers publics ; certains se déguiseront en ganguisters et on assistera à un chaos si l'on ne redresse pas cette situation. Toujours selon l'intéressé, si les élèves sont en déperdition, cela constitue un danger pour l'Etat que pour le public. C'est pourquoi il appelle tout le monde à une prise de conscience. Il est vrai de convenir avec cet intéressé car le constat prouve que la déperdition scolaire constitue un mal pour ce Département.

Tableau no 21 : Statistiques des élèves en déperdition dans la Kabbia

Etablissements

Effectifs

abandons

%

Redoublants

%

Exclus

%

Collèges

10074

756

7,50%

3321

32,96%

989

9,81%

Lycées

9248

644

6,94%

3410

36,82%

953

10,30%

Total

19322

1400

7,24%

6731

34,83%

1942

10,05%

Source de tableau : Donnés des enquêtes

Dans ce tableau, la statistique nous montre que 1400 soit 7,24% des élèves ont abandonné les cours, 6731 soit 34,82% ont redoublé leur classe et 1942 soit 10,05% des élèves ont été exclus des établissements. Cela nous donne un effectif de 10073 élèves soit un pourcentage général de 52,13% des élèves en déperdition dans les établissements secondaires de la Kabbia. Cette situation des élèves en déperdition selon un de nos répondants a des conséquences négatives non seulement sur la vie des élèves mais sur le développement du Département de manière générale. Ainsi, dans certains coins du Département, certains décrocheurs qui se sont transformés en dockers, pousseurs et autres deviennent des drogueurs pour faire leur travail. Ils perdent toutes consciences et deviennent non seulement violent mais agressif, prés à faire du mal. Malheur à celui qui ose les provoquer, il risque de se retrouver sous le sac qu'il porte.

En somme, le recrutement et la promotion des élèves en classe supérieure exercent une influence sur le rendement de l'école. Au regard de développement ci-dessus, les données d'analyse permettent de confirmer l'hypothèse trois (3) de notre recherche sur la gestion de recrutement et la promotion des élèves en classe supérieure. En effet, l'on retient que les élèves sont recrutés de manière anarchique dans le but, soit de constituer l'effectif de l'établissement, soit pour l'intérêt égoïste des chefs d'établissement. Aussi, les élèves sont promus en classe supérieure avec des faibles moyennes. Tous ces éléments ne sont pas sans conséquence sur le fonctionnement de l'établissement. C'est ainsi qu'on assiste à la saturation des salles de classe et des enseignants, à la réduction des évaluations séquentielles, bref à la démotivation des élèves dans les études et les déperditions scolaires. Ainsi, le recrutement et la promotion des élèves en classe supérieure impactent negativement le rendement interne faible des établissements secondaires de la Kabbia.

CHAPITRE VI :
LE SYSTÈME DE GESTION DE L'ORIENTATION DES ÉLÈVES
PAR LES CHEFS D'ÉTABLISSEMENTS

L'orientation est le décryptage de l'information sur les filières de formation et les métiers. Elle consiste à mettre l'individu en mesure de prendre conscience de ses caractéristiques personnelles et les développer en vue du choix de ses études et de ses activités professionnelles. C'est l'affectation dans telle ou telle filière de formation. Cependant, elle découle d'un conseil appelé conseil d'orientation.

I. L'INSTITUTION DU CONSEIL DE CLASSE ET D'ORIENTATION

Conformément à l'arrêté no 96/MENCJS/83 portant modification et élargissement de l'arrêté no 070/CSN/ENCNJS relatif à l'organisation des conseils de classe et d'orientation en son article 6, il est institué dans chaque établissement du second degré des conseils de classe et d'orientation. Le rôle de conseils de classes et d'orientation est de décerner aux élèves à la fin de chaque trimestre ou semestre, des mentions telles que : tableau d'honneur, félicitation, encouragement, avertissement ou blâme d'une part et proposer, dans la première quinzaine de juin et d'autre part, la liste des élèves :

-Admis dans les classes supérieures ;

-Autorisés à redoubler ;

-Orientés dans les différentes séries. A, B, C, D. du second cycle ;

-Jugés définitivement inaptes à poursuivre des études secondaires.

Sont membre des conseils de classes et d'orientation, tous les professeurs de l'établissement ainsi que le personnel de la surveillance, les délégués des élèves, les représentant de l'association des parents d'élèves, un conseiller d'orientation scolaire et professionnelle et une assistance sociale. Le conseil de classe est présidé par le chef d'établissement assisté du censeur et du directeur des études qui le supplée en cas d'absence. Le conseil d'orientation se réunit dans la première quinzaine de juin et fait des propositions conformément à l'article 6 du présent arrêté. Le conseil des classes et d'orientation pourra en outre, appeler, à titre consultatif, toute personne susceptible de l'éclairer.

Au titre du passage en classe supérieure, l'article 10 nous fait comprendre que tout élève ayant une moyenne égale ou supérieure à 10/20 est admis en classe supérieure. Il appartient selon l'article 11, au conseil de classe et d'orientation de faire des propositions d'admission dans les classes supérieure pour tout élève qui, n'ayant pas la moyenne requise mais faisant preuve d'une bonne conduite et d'une bonne assiduité d'une part et d'autre part bénéficie des circonstances atténuantes justifiant l'insuffisance de cette moyenne : maladie en cours d'année ou au moment des contrôles, difficultés matérielles et événements familiaux etc. A condition que cette moyenne insuffisante soit la plus proche de la moyenne exigée.

Parlant du redoublement, l'article 12, mentionne que deux redoublements sont autorisés par cycle. Ce qui signifie qu'un élève qui a redoublé la 6ème peut redoubler le 5ème mai pas la 4ème ni la 3ème. Tout triplement est formellement interdit dans le 1er comme dans le second cycle. L'article 14, pour sa part note que tout élève depuis la 6ème jusqu'en classe de la 1ère ayant une moyenne annuelle comprise entre 8 et 10 sur 20 est autorisé à redoubler sa classe s'il ne l'a pas encore fait. Aussi tout élève de la classe de la 3ème ; titulaire de BEPC, n'ayant pas une moyenne annuelle égale ou supérieure à 10 sur 20 pour passer en classe de seconde, peut redoubler sa classe s'il n'a pas encore eu deux redoublements dans le 1er cycle. En terminale, l'article 16 souligne que tout élève ayant une moyenne annuelle comprise entre 7 et 10 sur 20 est autorisé à redoubler sa classe s'il ne l'a pas encore fait. Le passage en second est soumise selon l'article 17 à deux conditions :

- Etre titulaire de BEPC ;

- Avoir une moyenne supérieure ou égale à10/20.

En ce qui concerne l'exclusion, l'article18, note que tout élève de la classe de 6ème jusqu'en classe de 1ère ayant une moyenne annuelle inferieure à 8 /20 est jugé inapte aux études secondaires et ait exclu définitivement de tous les établissements secondaires du Tchad. Aussi tout élève de la classe de la terminale ayant une moyenne annuelle inferieure à 7/20 est exclu définitivement de tous les établissements secondaires du Tchad.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery