II. LE MANAGEMENT DES
ÉTABLISSEMENTS SECONDAIRES
Le management des établissements peut être
considéré comme un ensemble d'activités nécessaires
à la conception, au contrôle et au développement de
systèmes sociaux déterminés. C'est donc une orientation
d'une conduite et un contrôle des efforts d'un groupe de personnes vers
l'atteinte des objectifs. Le rôle d'un manager se résume par un
contrôle direct, des lignes claires d'autorité et un processus
d'orientation. C'est donc l'ensemble des mesures propres à assurer
l'efficacité de l'enseignement. Dans cette partie, il sera question de
relever les insuffisances dans le management qui se résume par le manque
de planification, de suivi des activités pédagogiques et le
manque de motivation à l'initiative de travail en groupe dans les
établissements d'enseignement secondaire.
II.1. L'insuffisance dans
la Planification des établissements
L'organisation administrative des établissements
scolaires relève du domaine de la compétence de chef
d'établissement, responsable de la bonne marche des activités au
sein de l'établissement. À cet effet, un accent particulier est
mis sur la planification qui est donc l'activité qui consiste à
prévoir le futur, à arranger un plan d'opération.
À travers la planification, le chef
d'établissement décide ce qu'il faut faire et comment le faire
avant que cela ne soit fait. Ce qui consiste à fixer les objectifs et
déterminer à qui doit être fait et le temps
nécessaire pour l'atteinte de ces objectifs. Avant de rendre plus
effective, les établissements ont besoin d'une planification puisqu'ils
ont constamment de défis à relever dans la société.
Dans les établissements secondaires de la Kabbia nous avons
constaté un manque total de planification. Ceci se caractérise
par l'impréparation, l'inexistence d'un chronogramme d'activité
d'établissement. Au début de l'année, bon nombre des chefs
d'établissements ne préparent pas la rentrée et croisent
les bras, se justifiant par le manque des infrastructures.
Dans nos entretiens, le manque d'une préparation de la
liste des élèves a été toujours
relévé. Cette mauvaise répartition des
élèves a été également relevée par
Konto (2010) qui reconnait en disant ceci : « le pire est
que, bien que sachant la structure d'accueil insuffisante, les chefs
d'établissement se lancent malheureusement dans la spéculation de
la rentrée en moyennant les places. Ainsi le nombre
d'élèves admis officiellement en 6ème se trouve
facilement multiplié par trois à la rentrée. Ce qui
entraine le pléthore des élèves dans nos
établissements ». Ainsi d'après cette
déclaration nous comprenons que les chefs d'établissement n'ont
pas une maitrise d'effectifs des élèves malgré la
délibération du jury des examens, du concours et du conseil
d'orientation des établissements. Cela a souvent de répercussions
sur l'organisation pédagogique et le résultat des
élèves. La prévision pédagogique
réfère à la prévision d'effectifs des
élèves. Si l'on admet que la préparation de la
rentrée scolaire suppose la prise en compte de tous les
paramètres susceptibles de constituer une entrave au démarrage
des cours, un bon chef d'établissement doit prévoir le nombre
exact des élèves qui pourront suivre les cours dans
l'année scolaire qui démarre. Cette liste établie par
classe et par niveau doit être affichée pour permettre aux
élèves de s'assurer de leur place. Or nous avons constaté
lors de notre recherche au niveau de département en ce qui concerne les
rapports des différents chefs d'établissement qu'il y a un
laxisme qui se traduit par l'inexistence de résultats de fin
d'année dans certains rapports et l'absence du conseil d'orientation des
élèves. Nous nous sommes posé la question de savoir
pourquoi cela n'existe pas ?
Dès le début de l'année scolaire le chef
d'établissement présente un organigramme des activités de
l'établissement. Ce chronogramme doit être adopté par le
conseil des professeurs pour une meilleure évolution des
activités. Il doit renfermer toutes les dates retenues pour les
activités pédagogiques telles que : les dates des
différents conseils, d'arrêt de notes, de remplissage et de remise
des bulletins ainsi que les travaux manuels. Il s'agit d'un ensemble des
activités mettant en interaction les différentes composantes et
ressources disponibles pour mieux réussir les objectifs de
l'établissement.
Dans nos entretiens, nous avons relevé seulement que
13 établissements soit 25,49% ont pas de chronogramme annuel de travail
et 38 soit 74, 50% n'ont pas un chronogramme de travail. Autrement dit la
majorité des chefs d'établissements évoluent dans
l'impasse sans savoir où ils doivent aller. Cela peut avoir des
conséquences néfastes sur la réussite des
élèves dans la mesure où il n'y a pas un canevas à
suivre dans leur évolution pédagogique.
Le chef d'établissement, chef d'orchestre de cette
organisation, joue le rôle de gestionnaire s'occupant de l'organisation
de l'établissement et de la place de la discipline dans la
stratégie éducative.
Il veille au respect des lois, des règlements et des
instructions en vigueur dans son établissement. Pour Keitamba
(2010 : 23), l'école n'est pas un endroit où on forme
uniquement l'intelligence. On doit chercher à apprendre aux
élèves d'avoir une conscience droite, « science
sans conscience n'est que ruine de l'âme ». Pour lui le chef
d'établissement doit beaucoup veiller à la discipline s'il veut
maximiser les résultats aux examens et aux concours. Un exemple du
règlement intérieur du lycée Maldom Bada Abbas de
Gounou-Gaya dont l'article 5 et 6 et 20 précise ce qui suit :
-Article 5 de la participation aux cours et du retard.
L'élève admis au lycée Maldom Bada Abbas s'engage à
suivre avec ponctualité et assiduité tous les cours prévus
à l'emploi de temps. Aucun retard en cours n'est admissible. Un
élève qui arrive en retard en début des cours doit
obligatoirement se présenter à la surveillance. Le surveillant,
après avoir apprécié l'importance et la nature du retard,
délivrera éventuellement un billet d'entrée aux cours que
l'élève devra présenter à son professeur. En cas
d'un retard à l'issu e d'un intercours, l'élève se
présente directement au professeur qui peut ne pas l'accepter, et dans
ce cas le relever absent. L'élève devra alors se rendre à
la surveillance. Tout élève qui, sans autorisation
préalable de l'administration : quitterait l'établissement
avant la fin des cours n'assisterait pas à tel ou tel cours même
en restant dans l'enceinte du lycée, quitterait un cours pendant
son déroulement sans l'autorisation du professeur, serait quelque soit
le motif invoqué, suspendus une journée du lycée. En cas
de récidive, la suspension pourrait aller jusqu'à une semaine et
l'élève pourrait même faire l'objet d'une comparution
devant le conseil de discipline.
-Article 6. Du contrôle des absences et retards.
À chaque cours, les absences et retards sont pointés par les
professeurs et le chef de classe sur le cahier d'absences. Ce cahier d'absences
est contrôlé quotidiennement par le surveillant. Toute absence
doit être signalée le jour- même ou un jour avant par le
parent ou tuteur de l'élève ou par l'élève
lui-même. En cas d'une absence prolongée pour cause de maladie,
l'élève doit prendre une attestation de cessation de cours
auprès de censeur ou une attestation de reconduction de la
scolarité, surtout quand il s'agit d'un long repos médical,
auprès de Proviseur. Les absences figurent sur le bulletin semestriel.
Cinq heures d'absences injustifiées retranchent un point de la note de
conduite. Il est inutile de s'absenter avant d'inventer des raisons allant des
maladies imaginaires aux décès des parents. Toute falsification
de signature de la part de l'élève afin de justifier telle ou
telle absence (soin traditionnelle, visites familiales mariages et autres)
entrainera une sanction prévue à l'article 28 du présent
règlement.
-Article 20. Les élèves doivent être
disciplinés, respectueux et courtois vers le personnel enseignant, le
personnel administratif et entre eux-mêmes. L'élève qui se
rend coupable d'un mauvais acte (injure, agression, bagarre) sera
sanctionné conformément à l'article 28 de présent
règlement intérieur.
On note à cet effet que le respect et la rigueur dans
l'application du règlement intérieur constituent une garantie
pour le bon fonctionnement de l'établissement. C'est dont la condition
première du succès des élèves.
À travers nos enquêtes, il est à souligner
non seulement le manque de rigueur dans l'application de la discipline mais
l'inexistence du règlement intérieur lui-même. Ce qui nous
a permis de constater un nombre important des élèves en
état de retard dans les établissements. Il ressort aussi de nos
répondants que les élèves ne respectent pas le
règlement intérieur. Ils manquent du respect non seulement au
personnel enseignant mais aussi entre eux-mêmes. C'est pourquoi au
lycée de Tagal, un nombre important d'élèves
précisément 45 élèves récalcitrants selon le
répondant, qui par rapport à un litige du quartier refusent de
prendre cours avec certains professeurs. Ceci peut selon l'avis de notre
enquêté avoir un impact sur leur résultat. Par contre dans
certains établissements les enquêtés affirment que des cas
des bagarres sont enregistrés. C'est le cas du lycée de
Léo Mbassa où il y a un cas, du collège de Djargaye
où trois cas de bagarres ont été signalés et le
lycée de Domo Dambali où deux élèves ont
été renvoyés pour la même raison. Cela nous a
conduits à une synthèse selon laquelle la discipline dans les
établissements est faiblement appliquée. Il est donc certes de
noter que certains chefs d'établissement recherchent le consensus en
appliquant une discipline souple et adaptative, d'autres prônent l'action
en imposant des règles strictes.
Le contrôle de l'établissement par le chef
d'établissement s'avère très nécessaire pour la
régulation des activités éducatives. Les règles, le
règlement, la surveillance ainsi que les sanctions semblent être
parmi les moyens les plus efficaces et directs de contrôle et
d'orientation du comportement des employés. Pour que les
activités dans les établissements scolaires se déroulent
normalement, il faut de telles contraintes.
Ainsi les établissements considérés
comme des entreprises ont dont besoin d'une bonne organisation pour
réaliser les objectifs fixés. Cela passe également par un
bon suivi des activités pédagogiques des chefs
d'établissement.
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