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Gestion administrative et pédagogique des établissements et rendement interne des écoles: cas des lycées du département de la Kabbia au Tchad


par Kadakna BAISSANA
Université de Maroua - Master 2 2014
  

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II. LE MANAGEMENT DES ÉTABLISSEMENTS SECONDAIRES

Le management des établissements peut être considéré comme un ensemble d'activités nécessaires à la conception, au contrôle et au développement de systèmes sociaux déterminés. C'est donc une orientation d'une conduite et un contrôle des efforts d'un groupe de personnes vers l'atteinte des objectifs. Le rôle d'un manager se résume par un contrôle direct, des lignes claires d'autorité et un processus d'orientation. C'est donc l'ensemble des mesures propres à assurer l'efficacité de l'enseignement. Dans cette partie, il sera question de relever les insuffisances dans le management qui se résume par le manque de planification, de suivi des activités pédagogiques et le manque de motivation à l'initiative de travail en groupe dans les établissements d'enseignement secondaire.

II.1. L'insuffisance dans la Planification des établissements

L'organisation administrative des établissements scolaires relève du domaine de la compétence de chef d'établissement, responsable de la bonne marche des activités au sein de l'établissement. À cet effet, un accent particulier est mis sur la planification qui est donc l'activité qui consiste à prévoir le futur, à arranger un plan d'opération.

À travers la planification, le chef d'établissement décide ce qu'il faut faire et comment le faire avant que cela ne soit fait. Ce qui consiste à fixer les objectifs et déterminer à qui doit être fait et le temps nécessaire pour l'atteinte de ces objectifs. Avant de rendre plus effective, les établissements ont besoin d'une planification puisqu'ils ont constamment de défis à relever dans la société. Dans les établissements secondaires de la Kabbia nous avons constaté un manque total de planification. Ceci se caractérise par l'impréparation, l'inexistence d'un chronogramme d'activité d'établissement. Au début de l'année, bon nombre des chefs d'établissements ne préparent pas la rentrée et croisent les bras, se justifiant par le manque des infrastructures.

Dans nos entretiens, le manque d'une préparation de la liste des élèves a été toujours relévé. Cette mauvaise répartition des élèves a été également relevée par Konto (2010) qui reconnait en disant ceci : « le pire est que, bien que sachant la structure d'accueil insuffisante, les chefs d'établissement se lancent malheureusement dans la spéculation de la rentrée en moyennant les places. Ainsi le nombre d'élèves admis officiellement en 6ème se trouve facilement multiplié par trois à la rentrée. Ce qui entraine le pléthore des élèves dans nos établissements ». Ainsi d'après cette déclaration nous comprenons que les chefs d'établissement n'ont pas une maitrise d'effectifs des élèves malgré la délibération du jury des examens, du concours et du conseil d'orientation des établissements. Cela a souvent de répercussions sur l'organisation pédagogique et le résultat des élèves. La prévision pédagogique réfère à la prévision d'effectifs des élèves. Si l'on admet que la préparation de la rentrée scolaire suppose la prise en compte de tous les paramètres susceptibles de constituer une entrave au démarrage des cours, un bon chef d'établissement doit prévoir le nombre exact des élèves qui pourront suivre les cours dans l'année scolaire qui démarre. Cette liste établie par classe et par niveau doit être affichée pour permettre aux élèves de s'assurer de leur place. Or nous avons constaté lors de notre recherche au niveau de département en ce qui concerne les rapports des différents chefs d'établissement qu'il y a un laxisme qui se traduit par l'inexistence de résultats de fin d'année dans certains rapports et l'absence du conseil d'orientation des élèves. Nous nous sommes posé la question de savoir pourquoi cela n'existe pas ?

Dès le début de l'année scolaire le chef d'établissement présente un organigramme des activités de l'établissement. Ce chronogramme doit être adopté par le conseil des professeurs pour une meilleure évolution des activités. Il doit renfermer toutes les dates retenues pour les activités pédagogiques telles que : les dates des différents conseils, d'arrêt de notes, de remplissage et de remise des bulletins ainsi que les travaux manuels. Il s'agit d'un ensemble des activités mettant en interaction les différentes composantes et ressources disponibles pour mieux réussir les objectifs de l'établissement.

Dans nos entretiens, nous avons relevé seulement que 13 établissements soit 25,49% ont pas de chronogramme annuel de travail et 38 soit 74, 50% n'ont pas un chronogramme de travail. Autrement dit la majorité des chefs d'établissements évoluent dans l'impasse sans savoir où ils doivent aller. Cela peut avoir des conséquences néfastes sur la réussite des élèves dans la mesure où il n'y a pas un canevas à suivre dans leur évolution pédagogique.

Le chef d'établissement, chef d'orchestre de cette organisation, joue le rôle de gestionnaire s'occupant de l'organisation de l'établissement et de la place de la discipline dans la stratégie éducative.

Il veille au respect des lois, des règlements et des instructions en vigueur dans son établissement. Pour Keitamba (2010 : 23), l'école n'est pas un endroit où on forme uniquement l'intelligence. On doit chercher à apprendre aux élèves d'avoir une conscience droite, « science sans conscience n'est que ruine de l'âme ». Pour lui le chef d'établissement doit beaucoup veiller à la discipline s'il veut maximiser les résultats aux examens et aux concours. Un exemple du règlement intérieur du lycée Maldom Bada Abbas de Gounou-Gaya dont l'article 5 et 6 et 20 précise ce qui suit :

-Article 5 de la participation aux cours et du retard. L'élève admis au lycée Maldom Bada Abbas s'engage à suivre avec ponctualité et assiduité tous les cours prévus à l'emploi de temps. Aucun retard en cours n'est admissible. Un élève qui arrive en retard en début des cours doit obligatoirement se présenter à la surveillance. Le surveillant, après avoir apprécié l'importance et la nature du retard, délivrera éventuellement un billet d'entrée aux cours que l'élève devra présenter à son professeur. En cas d'un retard à l'issu e d'un intercours, l'élève se présente directement au professeur qui peut ne pas l'accepter, et dans ce cas le relever absent. L'élève devra alors se rendre à la surveillance. Tout élève qui, sans autorisation préalable de l'administration : quitterait l'établissement avant la fin des cours n'assisterait pas à tel ou tel cours même en restant dans l'enceinte du lycée,  quitterait un cours pendant son déroulement sans l'autorisation du professeur, serait quelque soit le motif invoqué, suspendus une journée du lycée. En cas de récidive, la suspension pourrait aller jusqu'à une semaine et l'élève pourrait même faire l'objet d'une comparution devant le conseil de discipline.

-Article 6. Du contrôle des absences et retards. À chaque cours, les absences et retards sont pointés par les professeurs et le chef de classe sur le cahier d'absences. Ce cahier d'absences est contrôlé quotidiennement par le surveillant. Toute absence doit être signalée le jour- même ou un jour avant par le parent ou tuteur de l'élève ou par l'élève lui-même. En cas d'une absence prolongée pour cause de maladie, l'élève doit prendre une attestation de cessation de cours auprès de censeur ou une attestation de reconduction de la scolarité, surtout quand il s'agit d'un long repos médical, auprès de Proviseur. Les absences figurent sur le bulletin semestriel. Cinq heures d'absences injustifiées retranchent un point de la note de conduite. Il est inutile de s'absenter avant d'inventer des raisons allant des maladies imaginaires aux décès des parents. Toute falsification de signature de la part de l'élève afin de justifier telle ou telle absence (soin traditionnelle, visites familiales mariages et autres) entrainera une sanction prévue à l'article 28 du présent règlement.

-Article 20. Les élèves doivent être disciplinés, respectueux et courtois vers le personnel enseignant, le personnel administratif et entre eux-mêmes. L'élève qui se rend coupable d'un mauvais acte (injure, agression, bagarre) sera sanctionné conformément à l'article 28 de présent règlement intérieur.

On note à cet effet que le respect et la rigueur dans l'application du règlement intérieur constituent une garantie pour le bon fonctionnement de l'établissement. C'est dont la condition première du succès des élèves.

À travers nos enquêtes, il est à souligner non seulement le manque de rigueur dans l'application de la discipline mais l'inexistence du règlement intérieur lui-même. Ce qui nous a permis de constater un nombre important des élèves en état de retard dans les établissements. Il ressort aussi de nos répondants que les élèves ne respectent pas le règlement intérieur. Ils manquent du respect non seulement au personnel enseignant mais aussi entre eux-mêmes. C'est pourquoi au lycée de Tagal, un nombre important d'élèves précisément 45 élèves récalcitrants selon le répondant, qui par rapport à un litige du quartier refusent de prendre cours avec certains professeurs. Ceci peut selon l'avis de notre enquêté avoir un impact sur leur résultat. Par contre dans certains établissements les enquêtés affirment que des cas des bagarres sont enregistrés. C'est le cas du lycée de Léo Mbassa où il y a un cas, du collège de Djargaye où trois cas de bagarres ont été signalés et le lycée de Domo Dambali où deux élèves ont été renvoyés pour la même raison. Cela nous a conduits à une synthèse selon laquelle la discipline dans les établissements est faiblement appliquée. Il est donc certes de noter que certains chefs d'établissement recherchent le consensus en appliquant une discipline souple et adaptative, d'autres prônent l'action en imposant des règles strictes.

Le contrôle de l'établissement par le chef d'établissement s'avère très nécessaire pour la régulation des activités éducatives. Les règles, le règlement, la surveillance ainsi que les sanctions semblent être parmi les moyens les plus efficaces et directs de contrôle et d'orientation du comportement des employés. Pour que les activités dans les établissements scolaires se déroulent normalement, il faut de telles contraintes.

Ainsi les établissements considérés comme des entreprises ont dont besoin d'une bonne organisation pour réaliser les objectifs fixés. Cela passe également par un bon suivi des activités pédagogiques des chefs d'établissement.

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote