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Gestion administrative et pédagogique des établissements et rendement interne des écoles: cas des lycées du département de la Kabbia au Tchad


par Kadakna BAISSANA
Université de Maroua - Master 2 2014
  

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III.2. La non couverture des programmes d'enseignement

Le programme scolaire est un outil confectionné en vue de donner le maximum de connaissances aux élèves. Établi par le Ministère de l'Éducation Nationale, celui-ci doit être exécuté ou respecté dans un délai de 9 mois en vue de permettre une meilleure acquisition des connaissances aux élèves. Pour le Ministère si le programme est totalement couvert dans son contenu, rien ne pourra empêcher les élèves d'avoir un bon niveau scolaire. Dans notre étude nous n'avons pas perdu de vue cet aspect très important qui concerne la couverture de programme d'enseignement.

Dans le Département de la Kabbia, le taux de couverture de programme est en dessous de la moyenne dans tous les établissements. Pendant nos entretiens, pour s'assurer de la couverture de programme, nous avons consulté les cahiers de texte de certains établissements. Ainsi, au lycée de Pont Carol par exemple, il ressort qu'en seconde cinq chapitres ont été faits en français, six en histoire, quatre en géographie, un chapitre en mathématique, huit en science de la vie et de la terre et trois en physique et chimie pour l'année 2013-2014.

À la question de savoir si le programme scolaire est couvert comme il se doit dans l'établissement, nos répondants sont unanimes que le programme scolaire n'est jamais couvert. Pour le proviseur par intérim du lycée Maldom Bada Abbas de Gounou-Gaya : « À cause des multiples enjeux qui entravent le bon fonctionnement des établissements, le programme n'est jamais couvert. La non exécution de programme et la démotivation des élèves ont un impact négatif sur l'acquisition des connaissances des élèves ». Pour cet enquêté, bien que des multiples difficultés aboutissent à la non couverture de programme, il y'a également une démotivation du coté des élèves. Cette démotivation s'explique par la paraisse des élèves dans les études.

Si beaucoup de nos répondants affirment organiser des cours de rattrapage pour récupérer le temps perdu, cela n'est pas le cas chez d'autres comme souligne notre enquêté du collège de Fegue Hapma : « Il est très difficile de rattraper le temps perdu car les contractuels mal rémunérés refusent d'organiser les cours de rattrapage ». Selon cet auteur, si les cours de rattrapage sont organisés, cela crée encore une autre occasion de revendication des contractuels qui ne se reconnaissent pas à l' origine du retard de rentrée. Même sonne de cloche pour le directeur du collège de Zaba qui souligne qu'il y a une proposition de cours de rattrapage et que cela est impossible compte tenu des moyens financiers. L'intéressé conclut que le temps perdu est irrécupérable. Pour le directeur du collège de Berem Ngola : « l'école finit avec l'arrivée de la première pluie. Le retard et l'arrêt précoce des cours ne permettent en aucun cas de finir le programme scolaire ». Selon lui si le programme n'est pas fini, les conséquences sont énormes : insuffisance des connaissances chez les élèves, baisse de niveau, redoublement et exclusion.

Le proviseur du lycée de Bongor Hanhan quant à lui relève que les insuffisances des connaissances chez les élèves sont dues au fait que l'école ne finit pas normalement comme il se doit. Le problème de la couverture du programme scolaire refait surface chaque année. La responsabilité est donc partagée entre l'administration, les enseignants, des élèves ainsi que des parents d'élèves. Le problème est très sérieux surtout pour ceux qui auront à passer un examen de fin d'année comme l'entrée en 6ème, le BEPC ou le Baccalauréat. L'achèvement de programme dans les délais devient alors le premier souci de ces derniers. Le retard dans les leçons est déjà considérable, ce sera difficile de rattraper les cours. La place du directeur et l'aménagement du calendrier scolaire constituent, certes, des éléments importants à tenir compte lors de l'évaluation de l'effet-enseignant mais aussi, d'autres paramètres entrent en jeu, en l'occurrence, le travail de groupe. On comprend dès lors, pourquoi certaines écoles connaissent de mauvaises performances lors des examens organisés à l'échelle nationale, à l'instar de ceux qui donnent accès à l'enseignement secondaire ou supérieur.

Les candidats de certaines écoles abordent ces épreuves sans avoir achevé le programme de l'année en cours et dans d'autres cas, le programme est vu au rabais. Selon le rapport de la Banque Mondiale (1988), les bons résultats relevés au sein des écoles bénéficiant d'un encadrement adéquat du chef d'établissement s'expliqueraient à la fois par le respect du programme par les enseignants et l'utilisation du matériel didactique qui leur est proposé par l'école.

Ainsi le programme scolaire est un élément déterminant s'il est couvert dans sa totalité. Le contraire entraine une insuffisance des connaissances chez les élèves causant ainsi la baisse de niveau des apprenants aboutissant à un mauvais rendement scolaire.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore