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Gestion administrative et pédagogique des établissements et rendement interne des écoles: cas des lycées du département de la Kabbia au Tchad


par Kadakna BAISSANA
Université de Maroua - Master 2 2014
  

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II.3. Les obstacles d'ordre naturel

Le facteur d'ordre naturel se résume au niveau de changement climatique. Situé dans la zone soudanienne, le Département de la Kabbia présente un climat de type soudanien caractérisé par une pluviométrie comprise entre 750 et 1000 mm de pluies. Les premières pluies commencent au mois d'avril à octobre ou de juin à novembre. Durant les mois de juillet-août et septembre, la zone de pluie s'étend sur tout le Département mais le mois d'août est le mois le plus arrosé. L'inondation de la cour d'école non seulement entraine un démarrage tardif des activités scolaires mais a des conséquences directes sur la santé des élèves.

Pendant la période des grandes eaux, les débordements des eaux de la Kabbia ont des conséquences non seulement sur la production, mais aussi sur les activités scolaires. Office National de Développement Rural (2013 :3), souligne que les inondations ont causé des dégâts sur les ménages, des cases, des vivres et les pertes des animaux. Les dégâts recensés par le comité régional sont les suivants: 7597 sacs des denrées alimentaires dans l'eau à Oum hadjer (Batha-Est) ; 3027 têtes d'animaux emportées par les eaux à Oum hadjer (Batha-Est) ; 18490 sacs écroulés dans l'ensemble des zones inondées surtout dans la Kabbia; 22955 ménages exposés soit 127975 membres de ménages touchés, 630 villages touchés. Ces inondations n'ont pas seulement des conséquences sur le plan matériel et humain mais aussi sur le plan scolaire.

À travers nos entretiens avec les chefs d'établissement, il ressort de notre analyse les données suivantes : 25 soit 40,02% de répondants dans les collèges publics ont reconnu l'obstacle naturel contre 3 soit 5,88%. Dans les collèges communautaires, ils sont 8 soit 15,68% contre 1 soit 1,96%. Dans les collèges privés, ils sont 2 soit 13,92% contre, 13,92%. Aux lycées, 9 soit 17,64% contre 3 soit 5,88%. Au total, 44 soit 86,27% des répondants ont reconnu que les obstacles d'ordre naturel ont un impact négatif sur les activités scolaires. Ils expliquent cet obstacle par l'inondation qui ne permet pas aux établissements de commencer comme il se doit les activités scolaires. En effet, l'inondation a été considérée comme un facteur non négligeable au bon déroulement des activités scolaires. Selon le document de travail (2012 :17), « les infrastructures scolaires sont détruites ou endommagées compromettant l'accès aux sites scolaires. L'ouverture des classes est effective chaque année le 1er octobre, soit en pleine saison. Durant les inondations de 2010, la rentrée a été retardée dans certaines localités pour deux raisons : la destruction des classes d'une part et l'occupation des écoles par les victimes d'autre part ». Cela veut dire que le retard dans le démarrage des activités scolaires s'explique par la reconstruction de salles de classes détruites et l'occupation de la cour par les victimes de l'inondation. Dans nos entretiens dans les différents établissements par rapport au sujet, les informations recueillies nous laissaient entendre que la moitié des écoles étaient inondées et impraticables. Selon nos répondants, 26 écoles soit 50,98% inondées, n'avaient pas respecté le calendrier de la rentrée scolaire.

Les conséquences des inondations ne sont pas les seuls obstacles des activités scolaires. Il y'a aussi l'arrivée précoce de la pluie qui limite les cours à la fin de l'année. Les effets de l'arrivée précoce de la pluie ont un avantage positif qui permet aux parents d'avoir tôt les tiges pour la construction des hangars. C'est ce que souligne notre répondant du lycée de Pont Carol : « Une longue saison de pluie fait que les herbes ne sont pas en maturité pour avoir les Secko et monter les hangars. Il est donc très difficile d'organiser la rentrée des classes. C'est pourquoi les cours commencent tard et finissent tôt dès la première pluie ». Pour cet auteur, la rentrée de classe est conditionnée par le changement climatique dont les solutions sont à rechercher dans les structures adéquates.

Au mois d'octobre, pendant que les établissements s'apprêtent à accueillir les élèves, plusieurs villes et villages sont entrecoupés par des eaux. Ces eaux rendent difficile la traversée empêchant les élèves des villages environnants. Pendant ce temps, les cours des écoles restent encore inondées. Au collège de Kongrong et particulièrement dans ce village, on note l'impraticabilité entre les autres villages environnants. Le répondant de cet établissement nous livre ses impressions en ces termes : « La rentrée scolaire ne peut être respectée car, il est très difficile pour les élèves éloignés de l'établissement de traverser 4 à 5 km d'eau pour rejoindre leur école et avec leur affaire d'écolier très sensible à l'eau. Toujours selon lui, même s'il n'y avait pas l'inondation, cette période fait face au repiquage de bèré-bèré dont les enfants sont encore maintenus par les parents dans ce but.

Il est donc vrai qu'au moment de l'inondation toutes les routes subissent une dégradation de sorte que pendant la traversée un élève peut enfoncer les pieds dans un trou et tomber par la suite. De même une glissade peut le terrasser et ses affaires, ses habits peuvent être mouillés. Une situation qui ne permet aux élèves de prendre tôt le chemin de l'école. Les cas des établissements des cantons Djarao et Léo situés dans la plaine du Logone répondent bien à cette situation. Dans le canton Djarao et précisément au collège de Djarao Boro, les cours ne commencent chaque année qu'à la fin de mois de novembre. Même si toutes les conditions sont réunies pour un démarrage à temps, les élèves eux refusent de prendre le chemin de l'école à cause de l'état de la route. Cette situation n'exclut pas le canton Léo et précisément au lycée de Léo Mbassa où les élèves viennent de 7 à 8 kilomètres. Dans ce lycée, les cours commencent généralement en novembre.

Si l'impraticabilité des routes entre les écoles et les villages environnants est un obstacle à la rentrée scolaire, l'inondation de la cour des écoles n'est pas du reste. Or, l'environnement des établissements scolaires de manière générale doit être saint et propre pour ne pas nuire à la santé des élèves. En effet, l'inondation est donc un phénomène naturel que l'on ne peut maitriser et particulièrement dans ce Département. C'est pourquoi en 2012-2013, le département de la Kabbia a été sous l'eau où on a enregistré plusieurs écoles qui ont démarré les cours avec retard.

Pour le répondant du collège Maldom-Bada Abas de Gounou-Gaya malgré que les cours aient commencé tôt, les dernières pluies perturbent encore la mise sur pied les hangars et cette situation nuit à la bonne rentrée scolaire. Tous ces obstacles ont été reconnus par nos informateurs comme des facteurs qui influencent les activités scolaires aux conséquences néfastes.

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle