Politiques publiques et lutte contre la dépendance alimentaire dans la province du Haut-Katangapar Pascal Ilunga Ngoy Universite de Lubumbashi/ UNILU - Licence Economie de developpement 2021 |
2.2.2. La stimulation de la production nationalePour accroitre la production agricole nationale les gouvernements peuvent combiner tout un arsenal de moyens. En se fondant sur l'idée qu'une augmentation de la profitabilité des activités agricoles stimule la production agricole, de nombreux gouvernements ont eu recours aux subventions des moyens de production(engrais chimiques, pesticides, matériels agricoles). Toujours dans la même logique les gouvernements ont encouragé les crédits agricoles, ils ont aussi cherchéà stabiliser les prix des produits agricoles. Il s'agissait de garantir aux producteurs locaux des prix supérieurs aux prix internationaux afin d'accroitre la production et de garantir l'autosuffisance alimentaire. Cette démarche a été appliquée surtout par les pays développés (l'Union Européenne dans le cadre de sa politique agricole commune, PAC). Pour une plus grande disponibilité alimentaire, des investissements publics ont été faits dans la recherche et la vulgarisation agricole mais aussi dans le développement d'infrastructures rurales. Par ailleurs la lutte contre les pertes aprèsrécolte lors du transport et/ou le stockage est un moyen efficace d'augmentation des disponibilités alimentaires, ces pertes pouvant atteindre jusqu'à 30% des récoltes. 2.2.3. Les politiques d'abaissement et de stabilisation des prix alimentairesComme leurs noms l'indiquent ces politiques visent un abaissement des prix alimentaires pour rendre la nourriture accessible aux populations. Les gouvernements de certains pays comme l'Inde, le Bengladesh pour stabiliser les prix ou les empêcher d'atteindre un certain plafond juger critique pour les pauvres, ont mis en place des politiques de stockage publique. Ces politiques obéissent au schéma suivant : D'abord les organismes publics achètent les produits alimentaires chez les producteurs locaux a des prix d'intervention ; ensuite ils procèdentau stockage dans des greniers publics et enfin quand le niveau des prix deviendra trop élevé pour les populations défavorisées les autorités publiques procèdent au déstockage des aliments pour les mettre sur le marché et les vendre a un prix relativement modéré parfois mêmeinférieur au prix de revient compte tenu des coûts de stockage et de transport. Pour abaisser les prix alimentaires tout en les stabilisant de nombreux gouvernements ont fait de sorte que le prix au producteur des aliments soient réduits. Pour cela les méthodessuivantes ont été combinées suivant les pays et les époques : prise en charge par l'Etat de tout ou partie du commerce intérieur des vivres, bas prix d'achat au producteur, fixation de plafond de prix au producteur pour le commerce non étatique, taxation des exportations agricoles... La critique dans de tels cas est que c'est la paysannerie qui supporte le poids des politiques. En effet ces prix agricoles sont défavorables aux producteurs et aux autres ruraux mais sont favorables aux consommateurs urbains. C'est pourquoi ce phénomènes a été qualifié de «bais urbains » (LIPTON 1977).45(*) De nombreux pays utilisent aussi leurs ressources budgétaires pour financer des subventions à la consommation ou être réservées aux plus vulnérables. L'Etat peut aussi ne subventionner que des biens inferieurs ou se limiter à certaines zones défavorisées. * 45 Lipton MICHAEL(1977), Why poor people stay poor, Londres, Temple Smith, P.353 |
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