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Politiques publiques et lutte contre la dépendance alimentaire dans la province du Haut-Katanga


par Pascal Ilunga Ngoy
Universite de Lubumbashi/ UNILU - Licence Economie de developpement 2021
  

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SECTION 3 : LE CADRE THEORIQUE D'ANALYSE DE POLITIQUE AGRICOLE

Dans cette partie, nous allons aborder les raisons spécifiques qui justifient ou expliquent l'intervention sur les marchés agricoles, des arguments qui militent en faveur d'une libéralisation des échanges, compte tenu des spécifités de l'agriculture.

3.1. Les arguments en faveur d'une libéralisation des échanges agricoles

Le premier argument renvoie à la loi des coûtscomparatifs. Depuis Ricardo, on sait que les pays ont intérêtà se spécialiser dans lesproductions pour lesquelles ils ont un avantagecomparatif, et c'est cette loi (ou sa version néo-classique dans le théorème d'Heckcher-Ohlin) qui fonde le bienfait du libre-échange. Dans l'agriculture, cette loi peut avoir plus d'importance que dans d'autres secteursdans la mesure où les coûts de production dépendent de variables exogènesà l'économie, et en particulier des conditions climatiques. Si deux pays ont le mêmeniveau de développement, des rémunérations identiques pour les facteurs de production et un même stock de connaissances, il est indifférent, sur le plan économique, que la production de voitures ou d'ordinateurs se fasse dans l'un ou l'autre pays.

Il n'en est pas de mêmepour le blé ou la banane, les sols et le climat jouant, dans ce cas, un rôle essentiel. De ce point de vue, la loi des coûts comparatifs joue donc pleinement pour l'agriculture, et le soutien a la production de certains produits dans certains pays, tels que le blé en Arabie Saoudite ou même le riz au Japon par exemple, s'est traduit par des dépenses exorbitantes dont l'emploi a d'autres activités aurait pu générer des gains d'efficacité considérables(petit, 2002).

Le deuxième argument est relatif à la sécurité alimentaire mondiale. Dans chaque pays, la production agricole est fluctuante d'une année à l'autre compte tenu des conditions climatiques. Toute fois, la probabilité pour que des conditions climatiques identiques soient observées pour tous les pays est très faible. Ainsi, au niveau mondial, les pertes de production des uns peuvent être compensées par les gains des autres. De ce point de vue aussi, la libéralisation des échanges peut êtreparticulièrementbénéfique dans l'agriculture, l'élargissement des marchés étant un facteur de leur stabilité.

3.2. Les raisons en faveur de l'interventionnisme

Pour (Bureau et al. 2002), les raisons invoquées dans les théories actuelles d'économie internationale pour justifier les politiques protectionnistes ou interventionnistes ne s'appliquent pas, en revanche, nécessairement au secteur agricole.

- Les secteurs agricoles ne constituent pas en effet, du moins dans les pays développés, ce que l'on appelle des industries « naissantes », dont les avantages comparatifs ne peuvent se révéler qu'ex post et dont il faut favoriser les conditions de développement, en soutenant et/ou en les protégeant de la concurrence extérieure.

- Ils ne constituent pas non plus des marchés émergents dont la croissance dépend de la réalisation d'économies d'échelle, ce qui justifie sur le plan stratégique, pour chaque pays, de soutenir les entreprises nationales. Il y a donc des raisons spécifiques qui expliquent les interventions nombreuses dans l'agriculture.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway