2. Discussion
2.1. Caractérisation des élevages
Les résultats de la typologie ont permis de distinguer,
en fonction des critères de classification décris par Dao (2013),
trois (03) types d'élevages bovins laitiers dans les huit (08)
préfectures de la région Maritime : le type traditionnel (71%),
le type traditionnel amélioré (20%) et le type moderne (9%). Seme
et al. (2016b) ont trouvé les mêmes typologies dans les
proportions respectives de 39,4%, 38,2% et 22,4% dans les élevages
bovins laitiers des préfectures de Avé, du Golfe, du Vo et du
Zio. Ces résultats de typologie des élevages bovins obtenus dans
cette étude corroborent ceux d'Adanléhoussi et al.
(2005) qui ont montré que l'élevage de type traditionnel est
le plus pratiqué au Togo et représente 96% des troupeaux
recensés autour des villes.
On dénombre 8 251 têtes de bovins dans les 35
élevages bovins laitiers des huit (08) préfectures dont 6 718
têtes de bovins dans les élevages traditionnels, 1 161 dans les
traditionnels améliorés et 372 dans les élevages modernes.
La majorité des éleveurs enquêtés dans les
élevages traditionnels n'ont pas d'objectif de production. La plupart se
contentent plus de la productivité numérique au détriment
de la productivité laitière du bétail. Dans ces
élevages, les animaux sont nourris exclusivement du fourrage naturel.
Or, les compléments alimentaires (concentrés et minéraux)
contribuent au maintien et à l'augmentation de la production de lait
dans les élevages (Dicko et al., 2006; Bonfoh et al.,
2007). Cette pratique d'élevage ne permet pas aux éleveurs
d'amortir les dépenses journalières de la ferme. Par contre, le
stockage des résidus de cultures à destination fourragère
était plus important dans les élevages traditionnels
améliores et modernes. De plus dans ces élevages, le lait frais
est partagé entre les bouviers et les propriétaires. Cette
stratégie de gestion du lait permet aux propriétaires d'amortir
certaines charges quotidiennes de la ferme. Les élevages traditionnels
améliorés et modernes sont les mieux indiqués dans la
région Maritime pour la production laitière.
2.2. Production laitière par système
d'élevage
La production laitière moyenne par jour est de 78,8
#177; 0,46 litres dans les élevages traditionnels enquêtés
avec une productivité laitière faible (0,80 #177; 0,46 litre).
Cette productivité est inférieure à celle obtenue dans les
élevages traditionnels améliorés (0,90 #177; 0,22 litre)
et modernes (1,15 #177; 0,79 litres). Ceci s'explique par les apports
réguliers d'aliments dans le régime alimentaire des animaux
durant toute l'année observés dans les élevages
traditionnels améliorés et
34
modernes. De plus, la majorité des élevages
traditionnels enquêtés au cours de notre étude sont
très loin des lieux d'approvisionnement en compléments. Ce choix
du site d'implantation des élevages pourrait avoir un impact sur les
activités de la ferme et sur la productivité du bétail.
Nous avons également observé un début de pratique du
métissage des vaches avec l'introduction des taureaux
améliorateurs de race Goudali dans la majorité des
élevages. Ces pratiques ne sont pas rapportées dans les
études de Seme et al. (2016b) et l'on peut ainsi parler de
nouveauté. Malgré cette faible production laitière, ces
élevages semblent être influencés par l'augmentation de la
demande de lait en provenance des revendeurs et transformatrices. Certains
éleveurs livrent le lait frais par l'intermédiaire des femmes des
bouviers dans les marchés locaux. Cette dynamique pourrait s'amplifier
avec la construction de plusieurs centres de collecte en milieu rural par des
initiatives publiques ou privées.
La production laitière dans les différents
élevages enquêtés est meilleure en saison pluvieuse qu'en
saison sèche. Le faible niveau de la production laitière en
période de sècheresse serait dû à la non
disponibilité de fourrage en abondance alors qu'une forte
corrélation existe entre la production laitière et la
productivité de pâturages. En effet, l'alimentation constitue le
point clé de la réussite de tout élevage laitier. En
milieu tropical, la disponibilité et la diversité floristique des
espèces végétales très appétées, des
parcours naturels et des jachères favorisent une augmentation de la
production de lait (Camara, 2007). Cette logique d'idées justifie les
résultats de notre étude.
La productivité laitière oscille entre 0,4 et
2,3 litres de lait par vache et par jour. Ces résultats corroborent ceux
de Adanléhoussi et Adoméfa, 2004 qui ont montré que la
productivité laitière des vaches locales au Togo est comprise
entre 0,3 et 2,5 litres. Cette productivité varie d'une localité
à une autre. En effet, les vaches rencontrées dans les
localités d'Atoeta (Lacs), de Dédéké 3 (Zio), de
Koudassi 4 (Avé), de Kolo (Zio), de Sévagan 4 (Vo), de Sika-konji
3 et de Tikpi-Adégou dans le Yoto produisent plus d'un (01) litre de
lait par jour. Cela s'expliquerait d'une part, par la disponibilité des
espaces fourragers dans ces localités et d'autre part, par l'apport des
compléments alimentaires aux animaux dès leur retour du
pâturage dans ces élevages. Ces localités sont fortement
recommandées pour l'élevage des bovins.
|