1.6. Temps de pâture et mode d'alimentation sur la
productivité laitière
Le temps d'accès au pâturage dans les
élevages influence (p = 0,05) la production par vache et par jour dans
les élevages enquêtés. La productivité des vaches
dans les élevages où les animaux pâturent pendant au moins
sept (07) heures par jour est élevée (Tableau 14). De même,
le mode d'alimentation des animaux influence (p = 0,05) la production par vache
et par jour. En effet, dans les élevages traditionnels
améliorés et modernes où la complémentation
alimentaire est assurée aux vaches lactantes, la productivité
laitière est meilleure (Tableau 14).
Tableau 14 : Influence du temps de pâture et du mode
d'alimentation sur la productivité laitière.
Facteurs
|
Productivité laitière (QL*)
|
Temps de pâture (heures)
|
|
|
Moins de 7
|
0,70
|
#177; 0,24a
|
Plus de 7
|
1,10
|
#177; 0,55b
|
Mode d'alimentation
|
|
|
Pâturage exclusif
|
0,82
|
#177; 0,41a
|
Pâture et complémentation
|
0,96
|
#177; 0,50b
|
Les valeurs de la même colonne indexées des lettres
différentes sont significativement différentes (p=0,05). QL*=
quantité de lait trait/jour/vache
1.7. Circuit de collecte et de commercialisation du lait de
vache
A la production, une partie du lait frais est destinée
à l'autoconsommation dans les ménages et une autre partie est
vendue aux collecteurs (54% des fermes enquêtées) ou
acheminée directement vers les marchés locaux par les femmes des
bouviers (46% des fermes enquêtées). Une partie du lait
collecté dans les fermes (par les collecteurs) est acheminée vers
les revendeurs installés dans les points de vente ou directement
envoyée vers les petites unités artisanales de transformation du
lait qui, à leur tour, se chargent de la commercialisation des produits
dérivés (Fromage traditionnel en particulier). La figure 6
décrit le circuit du lait frais et ses produits dérivés
pour atteindre les consommateurs. Aucune structure en charge de la collecte du
lait frais n'est identifiée dans les élevages. Ce circuit de
commercialisation du lait et des produits laitiers
montre d'énormes lacunes d'organisation des acteurs de la
filière laitière.
Elevages bovins laitiers (Milieux ruraux et
péri-urbains)
Production du lait local
Transformatrices
Collecteurs
Autoconsommation
Revendeurs (Points de vente)
Marchés locaux
Consommateurs
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Figure 6 : Circuit de collecte et de commercialisation du
lait frais dans la région Maritime.
Le circuit de commercialisation du lait frais et ses
dérivés reste très artisanal. En effet, les acteurs
impliqués dans ce circuit sont les bouviers trayeurs, les femmes des
bouviers, les collecteurs, les transformatrices de lait en produits
dérivés, les revendeurs de lait frais et produits laitiers et les
consommateurs.
? Les collecteurs du lait frais rencontrés lors de
l'étude sont au nombre de 8. Ils collectent le lait frais
conditionné dans les bidons de contenance 1,5 et 25 litres. La collecte
est faite tous les jours de la semaine. Les moyens de transport utilisés
sont principalement les motos et les motos tricycles. Ils parcourent au moins
30 km par jour pour collecter entre 25 et 125 litres de lait frais par jour. La
collecte commence très tôt le matin aux environs de six (06)
heures et se fait d'une ferme à une autre. Le lait frais des
différentes fermes est mélangé dans des bidons. Cette
pratique de collecte expose les consommateurs à des maladies.
? Dans les points de vente du lait frais et produits laitiers
enquêtés, les femmes (86%) sont les plus
représentées des revendeurs, les hommes ne représentent
que 14%. Les
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revendeurs du lait frais enquêtés dans les points
de vente de Lomé (derrière la Direction Générale de
la BTCI) et d'Agoè-Zongo s'approvisionnent en lait frais d'Assahoun
(Avé), de Badja (Avé), du Ghana et d'Alinka
(Agoè-Nyivé). Les revendeuses enquêtées à
Dédéké (Zio) et à la Station SANAP
Tsévié sur la Route Nationale numéro 1(RN1) sont les
femmes des bouviers. Ces revendeurs reçoivent entre 25 et 50 litres de
lait frais des collecteurs. Ce lait ne subit aucun traitement avant
d'être commercialisé.
? Les transformatrices de lait touchées lors de notre
étude sont au nombre de 3. La première est à Avéta
(Zio), la deuxième à Tabligbo (Yoto) et la troisième
à Aklakou (Lacs). Elles reçoivent en moyenne 50 litres de lait
par jour des collecteurs pour fabriquer en moyenne 25 mains de fromage
traditionnel communément appelé Wagashi. Ces transformatrices
rencontrent des difficultés liées à la mévente et
à la conservation du fromage. Aucune transformatrice du lait en beurre
n'a été rencontrée. Le niveau de transformation du lait en
fromage dans les élevages est faible. En effet, seulement 11% (4/35) des
éleveurs des fermes enquêtées transforment le lait frais en
fromage.
Dans les points de vente du lait frais et des produits
laitiers (en particulier le fromage traditionnel) enquêtés, le
prix de vente du litre de lait frais est de 650 #177; 150 F CFA. Celui d'une
main de fromage oscille entre 500 F CFA et 800 F CFA (Tableau 15).
Tableau 15 : Prix du lait frais et du fromage dans les
points de vente enquêtés
Préfectures
|
Points de vente
|
Nombre de revendeurs touchés
|
Prix du litre de lait frais (F CFA)
|
Prix d'une main de fromage (F CFA)
|
Golfe
|
Lomé
|
2
|
800
|
800
|
Agoè-Nyivé
|
Marché Agoè-Zongo
|
2
|
800
|
700
|
Zio
|
Station SANAP (Tsévié)
|
6
|
500
|
500
|
Dédéké (Tsévié)
|
7
|
500
|
500
|
|
Moyenne
|
|
650 #177; 150
|
625 #177; 125
|
RMJ*= QL* x PV* ; QL*(litres) = quantité de lait trait
par jour et par vache ; PV* (F CFA) = prix de vente moyen du lait de vache
à la ferme.
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|