n) La division politique palestinienne
Contre toute attente en occident,
ce n'est pas le parti
d'Arafat (le Fatah) qui
a remporté les
élections de janvier
2006, mais le Hamas,
le parti islamiste
plus radical. Beaucoup de
palestiniens
étaient tellement
dégoûtés de la
vieille garde corrompue du
Fatah, ce parti
dirige par les
fidèles de Yasser Arafat,
que la montée du Hamas
était
prévisible.
Cette victoire du Hamas
allait encore changer la
donne politique au
Proche-Orient. La reprise
d'éventuels pour
parlers de paix avec
Israël parait
plus improbable,
car le Hamas demeure voué à
la lutte armée et prône toujours
la destruction de l'Etat
d'Israël.
Au paravent, les
palestiniens
pouvaient blâmer le
Hamas pour chaque service qu'il leur
rendait ;
maintenant, ils vont pouvoir
le blâmer pour tous
les services qui leur
rendaient maintenant, ils
vont pouvoir le blâmer
pour tous les services qui
leur manqueront. Ayant accédé au
pouvoir, le Hamas devrait
d'abord tenir compte des
préoccupations des
palestiniens qui
l'ont élu pour
assainir
l'administration
publique et améliorer
leur sort, et non pas pour
les replonger dans une autre ère et
noirceur et un bain de sang !
Mais le Hamas a tenu à
exercer une politique de
harcèlement à l'égard
d'Israël en
lançant des milliers de roquette sur
les territoires
Israéliens. Chaque
fois que l'armée
Israélienne
réplique et tue des
palestiniens,
chaque fois la Hamas augmente ses
appuis après de la
population. Peu
importe les morts, le Hamas
gagne des appuis, les
palestiniens
n'étant que des pions dans cet
interminable
conflit.
Effectivement, le Hamas
aurait pu utiliser ses fonds
considérables mis
à sa disposition par
la communauté
internationale
afin de relever le
niveau de vie
misérable de ses
citoyens, mais il
a préféré le
réarmement. Le Hamas
installe ses armes dans les
résidences privées,
les écoles et les
quartiers densément
peuplés, ce qui rend
toute riposte militaire
extrêmement atroce. En même
79 SPOLSKY, Bernard. « Prologomenato an
Israeli language policy » dans language, Education, and
society in changing world, Editions Tina hickey and Jenny Williams; Clevedon
Multilingual Matters ltd; juillet 1996, p4653.
50
temps, les photos
déchirantes d'enfants massacrés
deviennent une arme de propagande
efficace. En harcelant
Israël pour un Etat qui
tue des femmes et des enfants avec des bombes au phosphore.
Les dirigeants du Hamas sont aux
petits oiseaux !80
Dans ce petit
territoire que se disputent
les Israéliens et
les
palestiniens,
les morts vont continuer de
s'accumuler de
décennie en décennie
les affrontements meurtriers qui
se produisent chaque jour rendent
improbable le
règlement du plus
ancien conflit ouvert de la
planète.
Pourtant, il existe des
solutions, dont une souvent
envisagée, soit
la création de deux Etats
distincts. Chacun chez
soi ! Les Israéliens
devraient alors renoncer à
leurs colonies,
les Palestiniens
à leurs villages arabes devenus
juifs. Cependant chaque fois
qu'un
palestiniens ou un
Israélien modéré amorce
une tentative de compromis,
chaque fois un attentat ou une bombe
humaine vient torpiller ces
efforts. En fait,
seuls les
Etats-Unis pourraient
théoriquement imposer
la solution,
mais ils ne peuvent pas,
le lobby juif
ferait tomber n'importe quel
président
américain.
La spirale se
poursuit et se poursuivra encore
longtemps. D'un
côté, on a affaire à une
force occupante qui bafoue en toute
impunité le
droit international
depuis quarante ans ; de
l'autre, on trouve des
leaders
palestiniens corrompus ou
fanatisés par des actions
autodestructrices, avec comme
résultat plus d'un
demi siècle
d'immobilisme !
Plus le Hamas
persiste vainement à
détruire Israël,
plus les
Israéliens sont sur
le pied de guerre.
Plus les
Israéliens tuent de
palestiniens,
plus ceux-ci se
radicalisent. On tourne en
rond, comme un chat qui mord sa queue
!81
- La politique linguistique
La politique
linguistique
n'est pas très élaborée
pour l'autorité de la
palestine.
Néanmoins, il
existe une réelle
politique
linguistique axée
à la fois sur l'arabe
et l'anglais.
Jusqu'à présent, aucun
projet de texte constitutionnel
n'a abouti pour la
préparation de la
constitution, en
coopération avec des organismes
civils,
politique et
universitaires,
un comité avait
rédigé, vers
la fin de décembre 2000,
un premier projet de la
constitution pour l'Etat de
la Palestine il
fut publié en février
2001. Un second, puis un
troisième projet fut
préparé et largement
distribué pour permettre à un
plus grand nombre de personnes de
l'étudier. Ce
troisième projet a été
soumis au comité central
palestinien,
le 9 mars 2003. C'est ce texte
qui pourrait donner une
idée du
80 LAPOUCE, Jean A. langue et territoire,
Québec, presses de l'université Laval, CIRB, 1984, p.265
81Idem, P266.
51
statut de l'arabe en
palestine.
L'article 3
proclame que l'arabe est la
langue
officielle
palestinienne.
- L'administration
Les structures
administratives de
la Palestine
semblent complexes et
fonctionnent selon le
modèle anglo-saxon.
L'autorité
palestinienne
utilise en principe
l'arabe classique pour tout
ce qui concerne
l'administration
écrite. Cependant,
l'anglais est couramment
employé, presque autant
l'arabe, sur tout dans les
relations
internationales.
Rappelons que, pendant
le mandat
britannique,
l'anglais avait
été la
principale
langue du gouvernement, ce qui
a laissé des traces.
L'administration
emploi également
l'hébreu dans ses
relations avec l'Etat
d'Israël.
Dans ses relations avec
les citoyens, l'arabe
palestinien est
la pratique
Générale à
l'oral. Les
indications
toponymiques et les panneaux de
signalisations sont à
la fois en arabe et en
anglais. Beaucoup de
commerçants affichent également dans ces deux
langues.82
- La justice
En matière de
justice, l'arabe
classique, l'arabe
palestinien et
l'anglais sont
les langues
Généralement employées
à l'oral.
L'article 28 du
projet constitutionnel de
2003 autorise
l'emploi de
plusieurs langues
:
j
Dans les faits, il
est possible
d'utiliser d'autres
langues, comme
l'hébreu, le
français,
Italien, etc., en
ayant recours à un interprète.
Rappelons que le système
udiciaire
palestinien
résulte d'un
mélange des anciennes
lois ottomanes,
britanniques,
égyptiennes,
jordaniennes et
Israéliennes, avec
quelques ajouts de
l'autorité
palestinienne.
Dans les faits, il
est peu performant n'assure que
difficilement la
sécurité
juridique des personnes
civiles et morales.
La communauté
internationale a souvent
proposé des réformes au système
judiciaire
palestinien
afin d'assurer son
indépendance face aux
politiciens et qu'il
respecte l'Etat de
droit.
De plus, le système
judiciaire
palestinien
n'a jamais convaincu
la majorité de la
population
d'avoir recours à ses
services. Le droit
tribal,
c'est-à-dire
la loi
coutumière, demeure encore
omniprésent en
palestine. Lorsqu'il
faut régler des
problèmes tels que le
viol, le meurtre, le
vol, le désaccord sur les
propriétés, etc.,
les palestiniens
ont tendances à faire appel à
la loi
coutumière (en arabe urf :
« qui est
82 LECLERC, Jacques. Langue et
société, Laval, Mondial Editeur, coll. «
synthèse » ,1992 p. 708
52
connu » plutôt
qu'aux tribunaux.
S'exerçant en dehors de tout
tribunal civil
ou religieux et
faisant appel aux «
comités de
conciliation »
(lijân al
islam), la
loi coutumière est
basée sur un ensemble de
traditions orales et
faites de coutumes
tribales.
Ainsi que de préceptes
religieux dont les
racines sont parfois
antérieures à
l'Islam
lui-même.
Bref, le système
judiciaire
palestinien
aurait grand besoin
d'être entièrement
revu.
- L'éducation
Le système
d'éducation en
Palestine
révèle que le taux de
scolarisation est
relativement peu
élevé. En effet,
seuls 49% des enfants terminent
le primaire et 48%,
le secondaire.
Soulignons aussi que
l'éducation
Palestinienne a souffert de
multiples arrêts dans
la mesure où l'armée
Israélienne a
imposé des fermetures de
territoires qui ont
empêché et empêchent encore les
élèves et les professeurs de se
rendre à leur école pour de
longues périodes. Par
exemple, durant la
seule année scolaire
de 1999-2000, plus de six
écoles ont été fermées par
le commandement militaire
Israélien,
mais 66 écoles ont dû
interrompre leur
enseignement en raison des nombreux
couvre-feux imposés dans certaines
régions.
Par ailleurs au cours de « bombardement
aléatoire » dans
les quels des chars, des
avions et des hélicoptères ont
été utilisés,
quelque 50 école ont dû
être évacuées, sans
oublier que les forces
Israéliennes sont entrées dans
23 écoles dans un pays
continuellement en guerre,
le système d'éducation
ne peut qu'être
déficient. A
la fin de l'année
scolaire 2001-2002, le
ministère de
l'éducation a rapporté
les faits suivants
:
- 216 écoliers ont été
tués, 2514 blessés,
et 164 arrêtés ;
- 17 professeurs et membres du secteur de
l'éducation ont été
tués, et 71 ont été arrêtés
;
- 1289 écoliers ont été
fermées pour au moins trois
semaines consécutives durant
l'invasion
Israélienne entre le
29 mars et la fin de
l'année scolaire
;
- Environ 50% des
écoliers et 35000 employés du
secteur de l'éducation ont
été empêchés de se rendre dans
leurs écoles. Lors
que les écoles sont en
opération,
l'enseignement de la
première année du
primaire. Il en est
ainsi au
secondaire.
53
C'est du coté de
l'enseignement de langues
étrangères que la
Palestine se
distingue
passablement83
- L'enseignement des langues
étrangères
L'enseignement de
l'anglais est
obligatoire dans toutes les
écoles
palestiniennes.
Ainsi, dans la
bande de Gaza, l'anglais est
demeuré jusqu'à récemment
la seule langue
étrangère enseignée dans
les écoles. En
Cisjordanie, il est
possible
d'enseigner aussi
l'hébreu et d'autres
langues.
Au cours du mandat
britannique, il y a eu une
prolifération
d'écoles
primaires,
secondaires et
professionnelles,
dirigées par des
communautés religieuses
occidentales. Ces
écoles dispensaient
leur enseignement en
anglais et en hébreu,
mais aussi en
français, en
italien, en
allemand et en espagnol. Cette
tradition est demeurée en
Cisjordanie. Beaucoup
d'écoles
privées et certaines
universités
palestiniennes tentent de
promouvoir un certain
multilinguisme.
Beaucoup d'étudiants
apprennent, en plus de
l'anglais
certaines langues européennes comme
le français,
l'allemand, l'espagnol
et l'italien,
surtout lors qu'ils se
destinent à des carrières
telles que la gestion des
hôtels ou des restaurant ainsi
que dans le tourisme.
Cela dit,
l'anglais est
aujourd'hui la
première langue
étrangère enseignée aux
palestiniens :
elle est apprise en
public, dans les
écoles privées,
dans les
universités et les
centres éducatifs partout en
Cisjordanie et dans la bande
de Gaza. C'est que la
connaissance de
l'anglais est perçue
comme une marque de prestige social
et un indice d'une
appartenance sociale
supérieure.84
En plus des écoles
privées et des
universités, il
existe des monastères qui
peuvent dispenser un enseignement
dans d'autres langues, outre
le latin et
le grec ancien,
certains monastères
enseignement des langues comme
l'arménien,
l'assyrien, le copte et
l'abyssinien.
Dans les
universités, par
exemple
l'université
polytechnique de Hébron et
l'université
nationale An-Najah de
Naplouse, les cours sont données
à la fois en arabe
classique et en
anglais. Il est donc
impossible des
poursuivre des études
universitaires en
Palestine sans connaître ces deux
langues.
Il n'en demeure pas
moins que beaucoup de
palestiniens ont
appris l'hébreu, car
c'est la
principale des
affaires et du commerce entre les
Israéliens et les
palestiniens.
83 SHOHAMY, Elana ET Bernard SPOLKY. National
profiles of languages in Education: Israel language policy, language
policy research center languages in society, Bar-llan University, Ramah
(Israel) www. Biu. Ac. Il/hu/lprc/lprcprof.y
84 HAGEGE, Claude. Halte à la mort des
langues, paris, Editions Odile Jacob, 2000 p402.
54
Ceux qui désirent
travailler dans des hôtels et des
restaurants, dans
l'industrie de la
construction ou les marchés
publics ont appris
l'hébreu. De nombreux
ouvriers
palestiniens ont
trouvé du travail en
Israël et ont acquis
une certaine connaissance de
l'hébreu parlé,
mais Généralement
aucune de l'hébreu
écrit.
De façon
Générale, lorsque
les
palestiniens apprennent
l'hébreu, ils
l'apprennent de façon
informelle,
c'est-à-dire
lors de contacts directs avec
les juifs
Israéliens, que ce
soit dans les travaux
manuels, les transactions
commerciales ou dans les
prisons.
B ref, l'hébreu n'est
que peu enseigné dans les
écoles.85
Le ministère
palestinien de
l'éducation prépare un nouveau
programme dans lequel une
troisième langue
(après l'arabe
classique et
l'anglais
serait enseignée sur une base
obligatoire : il
s'agirait
soit d'une « langue du
monde » comme français ou d'une
« langue fonctionnelle
de la région » comme
l'hébreu.
- Les manuels de classe
Il existe un
certain nombre de rumeurs plus ou
moins fondées au sujet de la
qualité des manuels
scolaires en
Palestine. Beaucoup de
juifs estiment que,
depuis que
l'autorité
Palestinien est
responsable de
l'éducation (1994),
les enfants apprendraient dans leurs
manuels à considérer
Israël comme «
l'ennemi
diabolique
colonialiste qui
a volé leurs terres
». On dit que les
professeurs « n'enseignent pas
l'acceptation de
l'existence
d'Israël au niveau
national» et qu'ils
« n'incitent pas à
la tolérance envers
les juifs au niveau
personnel ».
Or, une journaliste
américain, Deborah
Sontag du New York Times, a
visité une
école
palestinienne à
Ramallah, le 7 septembre 2000.
Elle a affirmé
n'avoir pas trouvé
d'évidences de ces
lavages de cerveaux ou
d'incitation
anti Juives dans les
nouveaux manuels publiés en arabe
classique par
l'autorité
palestinienne.
Une équipe de chercheurs de
l'institut Harrys.
Truman pour le progrès de
la paix (de
l'université
hébraïque de Jérusalem),
conduite par Dr Ruth
Firer, a démontré que
les nouveaux livres
contiennent « moins de
stéréotypes négatifs des
juifs et d'Israël que
les livres
d'origine
Jordanienne ou égyptienne
». Il est vrai que les
manuels scolaires
palestiniens
visent à créer une forte
identité
palestinienne,
arabe et musulmane, chez
les élèves
mais il ne ferait
référence, ni en
bien ni en mal, à
l'histoire
judaïque.
85 HAGEGE, Claude, op cit,. P.403
55
De fait,
l'autorité
palestinienne a
publié deux séries de
manuels scolaires.
La première série de
1994 (« Education
nationale »)
était destinée à
remplacer les manuels
égyptiens et jordaniens
utilisés jusqu'alors
; elle ne contenait
ni racisme ni
d'incitation au
racismes, et ne
mentionnait pas d'autres
territoires
palestiniens que ceux des
« territoires occupés » par
Israël en 1967. Les
manuels apparaissaient fort
discrets au sujet de la
plupart des problèmes
politiques. La seconde
série de manuels présente un
procès nouveaux manuels, tout en
brisant certains silences
dans les anciens
manuels, continuent de
traiter les points
sensibles de la
région avec une grande
circonspection. Un
Israélien,
Akiva Eldar,
écrivait dans
le journal Haaretz du 2
janvier 2001 : « les
palestiniens sont,
blâmés alors
qu'ils devraient en fait
être félicités »
B ref, les nouveaux manuels
semblent exempts de racisme et
d'antisémitisme.
Loin d'encourager
les enfants à la
violence, ces mêmes
manuels demandent aux enfants de faire des
sacrifices pour leur
religion et leur pays (comme
on le fait en
Israël et aux
Etats-Unis) de plus, tous
les textes font de l'islam
« la religion
officielle de
l'Etat ». Il ne faut pas
oublier que, en
Palestine, les
réalités
politiques étant confuses et
complexes, les éducateurs peuvent
avoir d'énormes
difficultés à
expliquer la
situation aux enfants.
Si les programmes
scolaires
Palestiniens ne
constituent pas un « programme de guerre »,
il ne correspond pas non plus à un «
programme de paix ».86
- Les médias
Dans l'ensemble,
les médias
palestiniens sont
relativement
bilingues. Dans la presse
écrite, les
principaux journaux
nationaux sont en arabe ; Al
Ayyam (Ramallah), Al
Hayat Al Jadedah
(Jérusalem), Al Manar
(Jérusalem) Al Quds
(Jérusalem) et Fasl AL Maqal
( Ramallah).
D'autres sont en
anglais tels que
le Jurusalem times et
le Bethlehem news.
Certains journaux étrangers,
publiés en
anglais, sont
disponible dans
le territoires :
le Palestine times
et le Washington Post Gaza
strip West Bank.
La plupart des journaux
locaux de Gaza (Amlalommah)
et dans certains villes
Israéliennes sont en
arabe.
Dans les médias
électroniques
officiels
l'arabe classique,
l'arabe Palestinien
et l'anglais sont
largement employés.
Les palestiniens
peuvent capter quotidiennement
86 HAGEGE, Claude, Op. Cit, P404- 408.
56
les
émissions
radiophoniques et
télévisées
diffusées en arabe par
Israël.87 Comme nous
le savons bien que la
Palestine est un Etat qui a
existait avant la
naissance de Jésus mais
actuellement occupé et contrôler
par l'Israël qui est
constitué comme la
puissance occupante de la
Palestine ; la
question est de savoir quel
statut actuel de la
Palestine à l'ONU ?
C'est ce qui fera notre étude de
la section
deuxième.
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