i) La création de l'Etat d'Israël
(1948)
Le conflit
israélo-palestinien
s'atténua au cours de la seconde
guerre mondiale,
puis reprit en 1945.
Les horreurs de l'holocauste en
Europe provoquèrent la sympathie du
monde entier pour la « cause des
juifs européens ». Même
si la Grande-Bretagne refusait toujours
d'accepter 100000 rescapés juifs en
Palestine, de nombreux
survivant de camps Nazis purent entrer
illégalement sur le
territoire. La «
question
Palestinienne »
continua à se passer. En 1947,
la Grande-Bretagne décida de renoncer à
son mandat en Palestine et de remettre
le problème
(familièrement la « patate chaude
») aux Nations Unies
juifs et
palestiniens se
préparèrent alors à la
confrontation.
? Le plan de partage de 1947
Tandis que les
juifs ne voulaient
rien entendre d'un Etat
Palestinien,
les Palestiniens
refusaient d'accepter un Etat
juif. En novembre 1947, les
Nations Unies proposèrent
la division
de la Palestine en deux
Etats : un Etat arabe et un Etat
juif. L'Etat
juif proposé regroupait une
majorité de juifs
soit 558000 et 405000 Arabes
palestiniens.
Quelque 10000 juifs se
trouvaient alors dans
l'éventuel Etat arabe qui
comptait 99% d'arabes pour une
communauté de 804000 habitants. Quant
à la zone
internationale de
Jérusalem, elle
devait compter environ 100000
juifs et 10500 arabes.
De plus,
environs 10000 personnes (2%) ne se
retrouvaient ni dans l'Etat
juif ni dans la zone
internationale de
Jérusalem, Tandis que
31% des Arabes (soient 405000),
n'étaient ni
dans l'Etat Arabe ni à
Jérusalem.59
Le plan de partage fut accepté par
les juifs,
mais refusé par les
Palestiniens.
Le terrorisme se développa
des deux cotés, tandis que
les combats entre juifs et
Palestiniens
tournèrent à l'avantage des
premiers.
Finalement,
à l'issue des
conflits, au lieu des50% du
territoire attribué
par l'ONU, les
palestiniens
n'ont obtenu que 25% du
territoire, car
les israéliens ont pu
profiter de leurs
victoires pour refaire
le partage des Frontières en
fonction de leurs
intérêts.
58 KHALIDI. Walid, op cit, p104
59 GRESH, Alain. Israël, Palestine,
vérités sur les conflits, Paris, Fayard, 2001, p180.
37
Plus tard, les
Frontières allaient
rapetisser encore pour passer à 19% (en 1967) et
à 10% (en 2003, avec le
plan Sharon). S'ils
avaient su ce que leur
réservait le prochain
demi-siècle,
les Palestiniens
auraient sans doute accepté le
plan de partage de l'ONU de 1947 ;
on aurait aujourd'hui
deux Etats séparés qui se
détesteraient probablement,
mais qui ne se
feraient pas la
guerre.60
? La protection linguistique
Dans le texte
officiel du partage de
la Palestine
(résolution 181),
adopté le 29 novembre 1947 par
l'Assemblée
Générale des Nations
Unies, le Chapitre
II prévoyait des
dispositions
linguistiques. Il
s'agit des points
2, 6 et 7.
- Droits religieux et droits des
minorités
2. La liberté, de
conscience et le libre
exercice de toutes les formes de
culte compatibles avec
l'ordre public et les bonnes
moeurs seront garantie à tous ;
3. Il ne sera fait aucune
discrimination,
quelque soit, entre
les habitants, du
fait des différences de race,
de religion, de
langue ou de sexes ; toutes
les personnes relevant de la
juridiction de
l'état auront également
droit à la protection
de la loi.
4. Le droit
familial
traditionnel et
le statut personnel des
diverses minorités
ainsi que leurs
intérêts
religieux, y
compris les
fondations, seront
respectés.
5. Sous réserve des
nécessités du
maintien de l'ordre
public et bonne
administration,
on ne prendra aucune mesure qui
mettrait obstacle à
l'activité des
institutions
religieuses ou confession ou
constituerait une
intervention dans cette
activité et on ne pourra
faire aucune
discrimination
à l'égard des représentants ou des
membres de ces institutions
du fait de leur
religion ou de leur
nationalité.
6. L'Etat assurera à
la minorité,
arabe ou juive,
l'enseignement
primaire et secondaire dans
sa langue et conformément à ses
traditions
culturelles il ne sera
porté aucune atteinte aux droits des
communautés de conserver leurs propres
écoles en vue de
l'instruction et de
l'éducation de leurs
membres dans leurs propre langues à
condition que ces communautés se
conforment aux prescriptions
Générales sur
l'instruction publique que
pourra édicter l'Etat.
Les établissements
éducatifs étrangers
poursuivront leur
activité sur la base
des droits existants.
60 GRESH, Alain « la dernière guerre
du général Ariel Sharon » in le monde
diplomatique, paris avril 2002
38
7. aucune restriction ne
sera apportée à
l'emploi par tout
citoyen de l'Etat, de
n'importe quelle
langue, dans ses
relations
personnelles, dans le
commerce, la
religion, la presse,
les publications de toutes sortes ou
les réunions
publiques.
8. aucune expropriation
d'un terrain possédé par un
arabe dans l'Etat juif (par un
juif dans l'Etat arabe) ne sera
autorisée, sauf pour cause
d'utilité
publique. Dans tous les cas
d'expropriation,
le propriétaire sera
entièrement et
préalablement
indemnisé, au taux
fixé par la cour
suprême.61
Evidement c'est
l'article 7 portant sur
l'éducation qui
semble le plus
important. Quoi
qu'il en soit, le
traité n'ayant pas été
accepté, cette
disposition
n'a donc jamais été
appliquée. Il aurait
fallu que chacun des futurs Etats ait
accepté l'autre, y
compris sa minorité
juive ou arabe « selon
le cas ».62
- LES GUERRES ISRAELO- ARABES
? Première guerre israélo-arabe
:1948-1949
Finalement,
l'Etat d'Israël fut
proclamé,
unilatéralement
le 14 mai 1947, au moment
même où la Grande-Bretagne
émettait
officiellement ses
pouvoirs à l'ONU. La
ligue arabe refuse de reconnaître le
plan de partage de la
Palestine arrêté par
l'ONU le 29 novembre 1947.
Israël fut
immédiatement attaqué par
cinq armées arabes des Etats
limitrophes (Egypte,
Iraq, Syrie,
Transjordanie et Liban) attaquent
le nouvel Etat, qui
venues secourir le
Palestiniens.
Les forces arabes subirent
la défaite, ce
qui permet à Israël
d'agrandir sont
territoire,
au-delà des
limites fixées par
l'ONU. 63
La guerre
Israélo-arabe mit sur
les routes quelques 780000
réfugiés
Palestiniens,
dont la
moitié environ
s'enfuirent dans la
panique. La seconde
moitié fut évacuée de
force par les
Israéliens pour
laisser la
place aux immigrants
juifs. Les
Palestiniens furent dans
l'obligation de
s'établir dans les
pays voisins dans de camps
réfugiés, sur tout au
Liban, en Syrie et en
Egypte.64
? La deuxième guerre Israélo-arabe
:1956
En octobre 1956, eut lieu
la seconde guerre
Israélo-arabe,
provoquée cette fois
-ci par la
nationalisation par
l'Egypte du canal de suez par Nasser
(Juillet1956), les
61 AHARONOT, Yedioth. « Le choix pour
Israël : les religions ou la démocratie » dans
courrier international, paris, n°549,10 au 16 mai 2001, p.60-61
62 Idem p62
63 HACHEZ, Isabelle. « Le cancer de la
Palestine » dans la presse, Montréal, 29 juin 2002,
p.A-1
64 CHOURA Qui, André. L'Etat d'Israël,
paris, P.U.F., coll. « Que sais-je ? », n°1978,127p
39
alliances arabes offensives
de l'Egypte et son
nationalisme actif font
peser sur Israël de
réels dangers (blocage du
trafic maritime du
golfe d'Aqaba et du port
d'Eilat),Israël,qui
bénéficie
alors de l'appui de
la Grande-Bretagne et de la France,
lance vers le Sinaï une «
guerre éclair » qui
surprend les Egyptiens (29
octobre). Encore une fois,
Israël triompha et,
en quelque jours,
s'empara de la bande de Gaza et de
la péninsule du
Sinaï, et le 3 novembre
les forces
Israéliennes
s'emparent de charm el
cheikh.
Dès le 30 octobre,
Français et
Britanniques avaient
lancé aux gouvernements
d'Israël et d'Egypte un
ultimatum leur
laissant douze heures pour
retirer leurs troupes à 15 km de part
et d'autre du canal. Le refus
Egyptien décide de
l'intervention des forces
Franco-britanniques,
qui débarquent à port - Fouad et
à port - Saïd et occupent la zone du canal
jusqu'à El - Katwara;
cette action tourne, court devant
la pression de l'ONU de
l'URSS et des Etats-Unis. La
police de l'ONU
relève les
contingents français et
anglais, réoccupe
le Sinaï et
rétablit entre Israël
et l'Egypte la
ligne
d'armistice de 1949.
Après la fermeture du
détroit de Tiran (coupant
alors la
navigation
Israélienne) par le
président Nasser d'Egypte,
Israël déclara,
cette fois-ci, la guerre et
lança le 5 juin 1967
une offensive
simultanée contre
l'Egypte.65
+ La troisième guerre Israélo-arabe ou
guerre des six jours : juin 1967
Après la
déclaration de la
deuxième guerre lancée par
l'Israël le 5 juin
1967, contre l'Egypte, la
Jordanie et la
Syrie. Ce fut la guerre des
six jours, qui
permit à Israël
de reconquérir la bande de
Gaza et de s'emparer de la
péninsule Egyptienne
du Sinaï, de la
partie arabe de Jérusalem
(Jérusalem- Est) et de la
Cisjordanie, sans
oublier le plateau du
Golan. Environ 350000
palestiniens durent
fuir ces territoires dont
l'occupation fut
aussitôt condamnée par les
Nations Unies.
Les territoires
occupés devinrent un enjeu
politique non seulement pour
Israël, mais
également pour les
palestiniens qui
multiplièrent
les attentats terroristes contre
Israël. Les
représailles
Israéliennes,
marquées par la destruction
de très nombreux villages arabes dans
les territoires
occupés, accrurent
l'Isolement
d'Israël par la
communauté
internationale.66
+ La quatrième guerre Israélo-arabe ou
guerre du Kippour : octobre 1973
Le 6 octobre 1973, alors
qu'Israël
célèbre la fête
de yom kippour, les forces
égyptiennes attaquent le front
Israélien du canal de
Suez, Tandis que la
Syrie porte
65 Pierre lanares « le mystère
d'Israël » Ed. SDT,77190 DAMMARIE Les lys France 1978
p234-236
66 Idem, P237.
40
massivement ses efforts sur
le Golan ; l'Iraq,
la Jordanie, le Maroc et
l'Algérie
participent
également. Le 9 octobre,
les Egyptiens contrôlent
la rive Est du canal.
Mais les forces
Israéliennes, la
première surprise passée
lancent une contre-offensive sur
le front Syrien.
Puis sur le canal,
où elles créent, le
15, une tête de pont au nord-ouest de
suez.67
De plus, le 17
octobre, la décision
des pays producteurs de pétrole de
réduire leurs
exportations vers l'Europe et
les Etats-Unis complique
conflit déjà aggravé par
les livraisons de
matériels
américains à
Israël et
soviétiques aux Arabes.
Le 18 octobre les
Israéliens attaquent port
- Saïd, renforcent leur
percée à l'ouest du canal et
contraignent (21, et 22 octobre)
les Syriens à
l'abandon de position
stratégiques dans la
région du mont Hermon. A
l'issue du séjour de H.
Kissinger à Moscou (21
octobre), le Conseil de
Sécurité de l'ONU adopte
le 22, et renouvelle
le 23, une
résolution
américano-soviétique
pour un cessez le feu, le Conseil
de Sécurité fait
adopter le principe de
l'envoi sur place
d'une force de 7000 casque bleus,
sans participation
des contingents de pays membre permanents du conseil.
Après la guerre de six
jour, à la
quatrième session du conseil
national
palestinien,
réuni au Caire du
1er au 17 juillet 1968. La charte
définit le but de
l'organisation qui
est l'anéantissement de
l'Etat d'Israël par
la lutte armée ; par
conséquent, la charte
niait à l'Etat
d'Israël toute
légitimité.
Elle n'a jamais
été abrogée par le conseil
national
palestinien.68
?
L'impasse perpétuelle
En décembre 1987 une révolte
Générale embrasa les
territoires
Palestiniens occupés
par Israël. La
répression par l'armée de
l'intifada (en arabe «
soulèvement » accrut le
clivage entre les partisans
de la paix et les
défenseurs d'Israël, notamment
les mouvements religieux et
nationalistes
sionistes.
Mais les images
télévisées
diffusées dans le monde
entier montrant des soldats
Israéliens
brutalisant des enfants
Palestiniens
popularisèrent la
cause Palestinienne
défendue pa Yasser Arafat.
E n novembre 1988, l'OLP reconnut
explicitement le
droit à l'existence
de l'Etat d'Israël et
adopta la «
déclaration
d'indépendance de l'Etat de
la Palestine ».
le choix de cette
initiative
diplomatique
facilita la mise en oeuvre
de négociation
Israélo-
67 Pierre lanares, op cit, p238.
68 DIECKHOFF, Alain « la communauté
Juive de Palestine dans l'entre deux guerres consolidation et
confrontation »dans les cahiers de la Shoah,
n°1, les Ed. Liana levi Paris, 1994 p87-88
41
arabes et aboutit à
la reconnaissance mutuelle
entre Israël et
l'OLP(septembre 1993) ainsi
que la mise en
place d'une autorité
nationale
Palestinien (mai
1994 -septembre
1995)dirigée par Yasser
Arafat. Mais la
politique du premier
ministre
Israélien
d'alors,
Benjamin Netannyahou, et
l'expansion
considérable de la
présence des colons juifs en
milieu
Palestinien,
notamment en Cisjordanie et à
Jérusalem-Est,
entraînèrent
l'interruption de
négociation.
Celles-ci reprirent
à camp David II (en
juillet 2000) entre le
président
Américain (Bill
Clinton), le
Président
Palestinien (Yasser Arafat)
et le premier
ministre
Israélien (Ehud
Barak), mais elles
aboutirent également à un
échec. L'un après
l'autre, les signes
d'une prochaine reprise des
négociations de paix
Israélo-palestiniennes
se firent plus apparents,
mais n'aboutirent
jamais. C'est
l'éternelle
impasse!69
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