f) Le temps des croisades
A partir de 1096
jusqu'à 1099, eut
lieu la première
croisade des Chrétiens.
La Palestine
était alors
appelé « Terre Sainte » par
les Chrétiens. Le nom
de « Palestine »
perdit sa valeur
officielle sous le
gouvernement des croisés qui
créèrent un nouvel Etat :
le Royaume Latin de
Jérusalem. Après
la défaite et le
départ des croisés
(XIIe et XIIIe)
siècles, les Jund
arabo - Musulmans furent
réintroduits.
La communauté Juive
redevint plus nombreuse,
notamment dans les villes
côtières. Lors du
régime des croisés,
le Français,
l'Allemand et
l'Anglais ont
été largement employés
dans l'organisation
administrative.
Toutefois, la
langue de communication
quotidienne resta l'arabe
dans toute la
religion.
A la fin du
XIIIe
siècle, la «
Syrie » fut
divisée en neuf « royaumes
», dont les royaumes de Gaza (avec
Ascalon et Hébron), Karak (avec
Jaffa), sa fed (avec Acre, Tyr et
Sidon) et Damas (avec Jérusalem au
Sud). Au milieu du
XIVe
siècle,
l'appellation «
Filastin »redevint
le nom officiel du
district avec pour chef-
lieu Jérusalem ;
Tibériade
devint le chef- lieu
d'un autre district,
celui de Houran.
Au cours de cette période,
la Palestine
accueillit des réfugiés arabes
chassés par l'arrivée des
Mongols en Irak et en Syrie
; vers la fin du
XVe siècle,
ce fut le tour de nombreux
réfugiés Juifs chassés
d'Espagne, Beaucoup d'entre
eux s'installèrent en
Galilée. Cependant,
à la fin de
la domination arabe,
il ne restait plus que
quelques milliers de Juifs
en
Palestine.52
g) La domination Turque/la province de Damas
Lors de la
victoire des Turcs ottomans sur
les Mamelouks
égyptiens en 1517, la
Palestine
allait devenir Turque et
faire partie de
l'empire ottoman
jusqu'à
l'hiver... de 1917-
1918. Le pays fut
divisé en quatre
distincts
administrativement
rattachés à
51 KHALIDI. Walid. op.cit, P97.
52 Idem. op.cit, P98-99
33
la «province de Damas
» et gouvernés depuis
Istanbul. Le
district Jérusalem
fut placé entre les
mains de
Palestiniens
arabisés, descendants des
Cananéens et des Colonisateurs
successifs. Le nom de
Palestine perdit sa
dénomination
officielle pour «
province de Damas » (Dimashq
alsham), mais
la population
locale continua
d'utiliser
familièrement et
officieusement
filastin. Le turc
devint la langue
officielle de
l'administration,
alors que l'arabe
restait la langue de
la majorité de la
population
locale.
Malgré la
mainmise turque et musulmane
sur la région, les
communautés Chrétiennes et
Juives conservèrent une certaine
autonomie. La
Palestine
bénéficia de
la prospérité de
l'empire ottoman au cours du
XVIe
siècle,
Mais déclina
lentement au cours du
siècle
suivant. Ce déclin
eut des répercussions sur le
commerce, l'agriculture et
la démographie et il
se prolongea jusqu'au
XIXe
siècle.
Au début du XIXe
siècle, la
population de la
Palestine avait
été réduite de la
moitié par rapport à ce
qu'elle avait
été au XVIe
siècle, il ne
restait environ que 250.000
habitants dont environ
quelque 10.000 Juifs et
quelques milliers de
Chrétiens, mais
la région restaient
massivement arabo-
musulmane.
C'est à cette époque que
les puissances européennes
s'installèrent au proche-
orient parce qu'elles
étaient à la recherche de
matières premières et de
marchés, sans oublier
les besoins de
stratégie
militaire. Au cours des
années 1880, des colons
allemands et des immigrants
hébreux apportèrent des machines modernes et des
capitaux 24.000 Juifs
alors que la
population totale
s'élevait à
quelque 400.000 habitants
; les langues les
plus utilisées
étaient l'arabe
Palestinien et
le turc.53
Le gouvernement ottoman imposa des
sévères restrictions à
l'immigration et à
l'achat de terres par les
juifs. La province de Damas
fut progressivement appelée par
les Turcs Arz - i
Filistin « terre de
Palestine »pour
désigner la zone
située entre la
méditerranée et le
Jourdain.
Malgré les
ordonnances ( les « rescrits
»impériaux ottomans)
obligeant les
autorités locales de
fonder des écoles qui
incorporaient des
élèves de toutes confessions
religieuses et malgré
une loi
Générale de
l'Empire Ottoman de 1869
exigeant une instruction
obligatoire d'au
moins trois ans pour tous
les « citoyens Ottomans »,
les élèves des
écoles publiques de
la province de Damas demeurent
53 KHALIDI. Walid, op cit, p100.
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majoritairement
musulmans, car les
chrétiens et les
juifs préféraient envoyer
leurs enfants dans les
différentes écoles
missionnaires
occidentales.
A la veille de
la première guerre
mondiale (1914), la
Palestine comptait
plus de 700000 habitants,
dont 570000 Arabes Musulmans, 75000
Arabes chrétiens et 60000
juifs.54
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