e) La conquête Arabe
Avec la conquête Arabe,
commença une période de
treize siècles de
présence Musulmane en
Palestine. Les Arabes
divisèrent la
province d'ash- sham («
Syrie ») en cinq
districts (Jund) dont l'un
conserva le nom de Palestine
(Filastin) et
s'étendit du
Sinaï jusqu'à AKKO (future
Saint- Jean- d'Acre) ; la
capitale
locale fut d'abord
ludd (Lydda/Lod) puis,
dès 717, ar- Ramalah
(Ramallah) et, plus
tard, Jérusalem qui
devient la
troisième ville
sainte de
l'Islam.49
Au cours du premier
siècle après
la conquête arabe le
calife et les gouverneurs de
la « Syrie » ont
régné entièrement sur des
habitants Chrétiens et
Juifs. Les seuls Arabes
à l'Ouest du Jourdain
étaient les
Bédouins
installés avant la
conquête arabe, si l'ont
fait exception des soldats
qui formaient les
garnisons
militaires. Les
Palestiniens,
Juifs comme
Chrétiens, ne furent pas dans
l'obligation de
devenir Musulmans. On peut
croire qu'il
s'agissait
d'un acte de tolérance de
la part des conquérants
musulmans, mais en
réalité cette « concession
» correspondait à une
conviction
fondamentale, de
l'Islam ; les
Juifs et les
Chrétiens devaient être
considérés comme des
individus appartenant
à une « classe
inférieure » possédant un
statut particulier de
dhimmi (« protégés
»).50
Ce statut de dhimmi
obligeait non
seulement les
chrétiens et les
Juifs à payer un impôt
particulier par tête,
mais aussi à être
bannis de
l'administration
publique, à se faire
interdire de construire de
nouveau temples (synagogues et
églises), et
d'employer
obligatoirement des
travailleurs Musulmans.
C'est pourquoi, après
plus d'un
siècle, la
majorité de la
population avait
adopté l'Islam. La
plus part des
Palestiniens,
Chrétiens comme Juifs
qui parlaient
l'araméen,
finirent par adopter non
seulement la langue
arabo, mais aussi la
religion
Islamique.
Malgré les nombreux
conflits politiques et
les luttes dynastiques pour
le pouvoir, le pays
profita de la
prospérité de la
civilisation
islamique et son âge
d'or dans les
sciences, les arts, la
Philosophie et la
littérature. Les
Musulmans prirent soins de
préserver les connaissances
léguées par les Grecs et
développèrent de nouveaux
domaines de connaissance, ce
qui allait
contribuer plus tard au succès de
la renaissance en Europe.
49 KHALIDI, Walid. L'histoire véridique de
la conquête de la Palestine (Trad. de l'Arable par Elias San bar).
Impr. Normandie roto, 1998, 95p.
50 Idem, p96.
32
Le géographe arabe Maquaddasi,
né à Jérusalem en 942,
considérait en 985 que
la Palestine
s'étendait de la
pleine côtière
à la Steppe, à travers
la montagne, puis
la dépression du
Jourdain. Il se
plaignait qu'
« à Jérusalem la
grande majorité de la
population est Juive »
et déplorait que «
la mosquée est vide des adorateurs
».
Cela
signifiait
que les Arabes ne
constituaient encore qu'une
minorité de la
population, du
moins à Jérusalem.
Mais la langue
arabe s'était pourtant
implantée partout en
Palestine. Au Xe
siècle, la
dynastie régnante des
Fatimides s'opposa aux
attaques turques, bédouins et
byzantines.51
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