3.2. La production de jus de fruits en Afrique de
l'Ouest
A l'instar des autres régions subsahariennes,
l'Afrique de l'Ouest produit une large variété de fruits et
légumes (selon FAOSTAT la région est classée
8ème producteur mondial de fruits et agrumes,
14ème pour l'ananas et 22ème pour la mangue
et la goyave).
Malgré ces potentialités, elle enregistre
d'importantes pertes dans la valorisation de certaines denrées agricoles
périssables du fait de leur faible taux de transformation et l'attaque
de parasites. En effet, selon une étude réalisée par la
Banque Africaine de Développement (BAD), les pays sub-sahariens
subissent en moyenne des pertes après-récolte comprise entre 35
et 50% de la production réalisable totale concernant les fruits et les
légumes. Pour la mangue, la production globale de la région
s'élevait à 1,1 millions de tonnes en 2010 avec des pertes
après-récolte qui atteignaient 320 000 tonnes (soit 29%).
Cependant, depuis les années 2000, l'industrie
fruitière en Afrique de l'Ouest connaît un certain dynamisme
grâce à la création d'industries modernes de
conditionnement et de transformation des fruits et légumes en jus, en
confiture ou en purée dans la plupart des pays de la CEDEAO.
A côté des unités modernes, de petites
entreprises traditionnelles de transformation, en majorité
constitués par des femmes, contribuent également au
développement de la chaîne de valeur des fruits et légumes
en Afrique de l'Ouest à travers la production de jus de gingembre, de
bissap, de tamarin et autres produits non ligneux.
Même si les statistiques sur la production
régionale de jus de fruits est quasi inexistante ou difficile à
recueillir en raison de la prédominance du caractère informel
dans le sous secteur, il faut néanmoins relever la floraison de
plusieurs marques locales de jus ou de cocktail de fruits. Il s'agit entre
autres de :
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« Ivorio » en Côte d'Ivoire ;
· « Délicio » et « DAFANI » au
Burkina Faso ;
· « Bravo » au Bénin ;
· « Frutelli » au Ghana ;
· « Présséa » au
Sénégal.
Le Nigéria qui demeure le plus vaste
débouché15 de la CEDEAO pour la majorité des
biens et services, a mis du temps avant d'entamer la transformation
industrielle de ses fruits et légumes. En effet, c'est à partir
de 2012 que ce pays va effectivement booster sa production de concentré
de fruits avec la reprise de l'industrie Teragro qui dispose d'une
capacité de traitement par heure de 6 tonnes d'oranges, 5 tonnes de
mangues et 4 tonnes d'ananas.
En dépit des potentialités existantes, des
opportunités d'affaires et des efforts de promotion de la chaîne
de valeurs des filières fruits et légumes en Afrique de l'Ouest,
d'une manière générale son industrie agroalimentaire
continue à faire face à plusieurs défis relative à
:
> une amélioration de la compétitivité
(sur le plan de la qualité, de la quantité et de prix), de
l'emballage et de l'étiquetage des produits ;
> une organisation et une communication efficace entre les
professionnels des filières et les associations de défenses des
consommateurs ;
> une interconnexion entre l'offre et la demande par le
renforcement de la connaissance du marché et des circuits de
distribution, la réduction des entraves aux échanges
intracommunautaires et la mise en oeuvre de stratégies
commerciales performantes ;
> un accès à des services financiers et non
financiers adaptés aux besoins de financement.
En attendant, de relever toutes ces contraintes, les
quantités de jus de fruits fabriqués dans chaque pays de la
CEDEAO sont loin de satisfaire à l'évolution de la demande. Par
conséquent, la Communauté continue à importer du jus de
fruits et légumes non originaires de la région pour combler les
déficits de la production communautaire de jus de fruits.
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