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Quelles stratégies d'implantation à  l'export des entreprises agro-alimentaires africaines. Cas de Dafani santé.

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par Boureima Naba
Jean Moulin de Lyon 3 - Master en management international, spécialité Affaires internationales  2014
  

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CHAPITRE II : MARCHE EUROPEEN DES JUS DE FRUITS

2.1. Les conditions d'accès au marché européen

Pour exporter sur le marché européen, il faudra prendre des dispositions nécessaires afin de s'acquitter des droits de douane et respecter les exigences établies par la législation alimentaire pertinente ou des conditions équivalentes.

Toutefois, le Burkina Faso étant bénéficiaire du régime « Tout sauf les armes7 », les produits d'origine burkinabè tels que les jus de fruits de DAFANI peuvent, théoriquement, accéder au marché européen en franchise de droit et de quota et sans condition de réciprocité.

Par contre, face à l'évolution des habitudes alimentaire et pour des raisons de sécurité et de santé, une réforme de la directive communautaire 2001/112/CE relative aux jus de fruits et à certains produits similaires a été réalisée en 2012. En effet, son application est un moyen d'offrir aux consommateurs européens des produits moins sucrés. En effet, la Directive 2012/12/UE relative aux jus de fruits et à certains produits similaires destinés à l'alimentation humaine du 19 avril 2012, se fonde sur la norme internationale Codex adoptée en 2005, pour adapter les règles d'étiquetage relatives aux allégations et les règles de composition liées à l'ajout de sucres.

En résumé, les changements majeurs au niveau du texte révisé sont les suivants:

· :. Jus de fruits: dorénavant les arômes, pulpes et cellules peuvent être issus des fruits de la même espèce. En outre, le mélange de jus de fruits et de purées de fruits est autorisé dans la production de jus de fruits ;

· :. Jus de fruits à base de concentré: la réintroduction d'arômes, laissée aux choix des opérateurs, n'est plus obligatoire ;

· :. Nectar de fruits: les seuls ingrédients exigés sous cette dénomination sont l'élément fruit, sous la forme de jus ou de purée, additionné à de l'eau. De même, les nectars qui ne contiennent pas de sucres ne pourront pas avoir la mention « absence de sucres ajoutés » s'ils contiennent des édulcorants ;

· :. Sucres ajoutés: l'addition de sucres n'est plus autorisée dans toutes les catégories de jus de fruits ;

· :. Tomate: l'ajout de la tomate dans les fruits autorise notamment l'élaboration de jus de tomate à base de concentré. Pour le nectar de tomate, la teneur minimale en fruits est de 50 %.

Pour veiller au respect de la réglementation y afférente, l'Union Européenne (UE) a pris des mesures conservatoires soumettant les livraisons de produits alimentaires à un contrôle obligatoire avant toute sortie de la douane. A cet effet, un certain nombre de formalités administratives (certificats de santé, d'échantillonnage et d'analyse officielle, etc.) sont exigées afin de se conformer aux conditions particulières de santé de l'UE.

7 Le règlement 416/2001 du conseil du 26 février 2001, communément appelé "tout sauf les armes" octroie un accès libre au marché européen pour les Pays les Moins Avancés (PMA) pour tous les produits hormis les armes et les munitions, sans droit de douane et ni restriction de quantité (sauf pour les bananes, le sucre et le riz et ceci pour une période de temps limitée (septembre 2009 pour le riz et octobre 2009 pour le sucre).

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Quant au contrôle sanitaire, il s'applique à tous les produits alimentaires importés dans l'UE en vue de garantir aux consommateurs européens des aliments sains n'ayant pas d'effets néfastes sur leur santé. A ce titre, la législation alimentaire de l'UE repose sur les deux principes fondamentaux suivants :

- le principe de conformité ou d'équivalence qui stipule que « les aliments importés doivent être conformes à la législation communautaire ou à des conditions équivalentes » ;

- le principe de traçabilité qui sous-tend que « toute entreprise du secteur alimentaire, y compris l'importateur final, doit être en mesure de détecter et d'identifier d'où leurs produits proviennent et où ils sont acheminés, et de fournir rapidement ces informations aux autorités compétentes, si nécessaire ».

Des dispositions sont également prises pour définir les limites par type de contaminants alimentaires pour éviter qu'ils ne portent préjudice à la santé humaine. Par exemple, pour les jus de fruits, le niveau maximal du contaminant appelé « lead » toléré est de 0,05 mg/kg, pour le « patulin » 50 mg/kg et pour le « tin » 100 mg/kg.

Dans un souci de mieux informer le consommateur et lui permettre de faire un choix en toute connaissance de cause, des informations essentielles telles que le nom sous lequel le produit est vendu, la liste des ingrédients, la date limite de consommation, le pays d'origine doivent figurer sur les étiquettes.

Pour le cas spécifique des jus de fruits, jus de fruits concentrés, jus de fruits déshydratés et les nectars de fruits, l'étiquette préciser si le jus final est un mélange de jus de fruits différents, s'il a été édulcoré ou si le jus final a été obtenu entièrement ou partiellement à partir d'un concentré. Au cas où des jus de fruits concentrés ne sont pas destinés au consommateur final, il doit figurer sur l'étiquette sur l'addition au produit de sucres, le jus de citron ou d'agents acidifiants.

Par ailleurs, lorsqu'une industrie agroalimentaire opte pour l'utilisation d'un label bio pour ses produits, elle est tenue de respecter les critères relatifs à :

+ la production, transformation, emballage, transport et stockage des produits ;

+ l'utilisation de certains produits et substances lors de la transformation des denrées alimentaires ;

+ l'usage d'ingrédients autorisés fondée sur la base de données du Système d'Information de l'Agriculture Biologique ;

+ l'interdiction d'utiliser des organismes génétiquement modifiés (OGM) et des produits fabriqués à partir d'OGM.

En particulier, l'importation de produits biologiques est soumise à des conditions beaucoup plus strictes et restrictives. En effet, seuls les pays dont les méthodes de production et de contrôle sont équivalentes à celles appliquées en Europe se voient délivrer une autorisation d'importation renouvelable. Conformément à la réglementation y relative, la Commission Européenne a délivré des autorisations d'importation des produits biologiques originaires d'Argentine, d'Australie, du Canada, du Costa Rica, d'Inde, d'Israël, du Japon, de Suisse, de Tunisie et de Nouvelle-Zélande. Concernant les autres pays (y compris tous les pays de l'Afrique de l'Ouest) qui ne figurent pas sur cette liste, les demandes sont examinées au cas pas cas pour la délivrance d'une autorisation d'importation individuelle et particulière.

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Pour les pays hors communautaires, l'UE procède au contrôle pour s'assurer de l'équivalence des exigences de production et des mesures de contrôle du pays requérant un label bio européen avec celles de sa législation. Si l'équivalence est établie, le pays non-UE est inclus dans la liste des pays autorisés. A partir de ce moment, le contrôle des produits alimentaires originaires de tout pays inscrit sur la liste à destination de l'UE peut être effectué par les autorités nationales ou par des organismes d'inspection de référence.

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