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Quelles stratégies d'implantation à  l'export des entreprises agro-alimentaires africaines. Cas de Dafani santé.

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par Boureima Naba
Jean Moulin de Lyon 3 - Master en management international, spécialité Affaires internationales  2014
  

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1.4. L'internationalisation des industries agroalimentaires africaines

L'internationalisation a d'abord concerné les grands groupes, mais de plus en plus elle est devenue aussi l'affaire de nombreuses PME dans le monde, y compris en Afrique. En effet, des entreprises agroalimentaires africaines de taille modeste n'hésitent pas à investir hors de leur pays d'implantation initiale pour entrer en compétition avec des multinationales.

Longtemps considérée comme une source d'approvisionnement bon marché des pays développés en matières premières à faible niveau de valeur ajoutée, l'Afrique devient de plus en plus un contient propice au développement des affaires. Ainsi, des FMN s'implantent en Afrique pour l'exploitation des gisements (hydrocarbures, diamant, or, uranium, etc.), le développent des services financiers et bancaires et récemment l'ouverture d'industries agroalimentaires qui contribuent à la valorisation des chaînes de valeurs sur le continent.

De manière stratégique, les FMN, qui investissent en Afrique, y occupent progressivement les secteurs porteurs et dynamiques en réalisant des investissements ne nécessitant pas d'énormes apports en capital. En effet, ces multinationales s'implantent premièrement sur les marchés africains par le biais des franchises et des licences dans un ou deux pays à fortes capacités. Dans une seconde phase, elles y créent des agences commerciales, des bureaux de ventes, voire des filiales.

Concernant le secteur agroalimentaire, les investissements directs des FMN sont le plus souvent orientés vers la production et la distribution de tabac, de boissons alcoolisés et non alcoolisés, sous la licence de la maison mère. Parmi ces grandes brasseries installées dans les capitales de presque tous les pays africains, l'on peut citer Coca-cola et SABmiller qui a commencé par l'Afrique du Sud avant de s'internationaliser dans une trentaine de pays africains.

Une autre stratégie d'implantation sur le continent africain privilégiée par les grands groupes étrangers est la coopération avec des partenaires locaux, notamment les agriculteurs qui les fournissent des matières premières en contrepartie de semences améliorées, d'engrais, d'assistance technique et de conditions financières préférentielles.

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Selon une étude6 de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), l'Afrique australe et l'Afrique du Nord sont les deux premières destinations préférées par les FMN. Cependant, elles investissent moins dans la filière agroalimentaire en Afrique de l'Ouest et en Afrique de l'Est malgré des opportunités offertes par certains pays situés dans ces deux régions. Par exemple, en Afrique de l'Ouest, les investisseurs étrangers de l'agroalimentaire visent beaucoup plus le Nigéria qui abrite environ 50% de la population de régionale.

Avec la forte concurrence des grands groupes étrangers et les bienfaits du transfert de technologies, de plus en plus d'investisseurs africains commencent à développer leurs activités économiques hors de leur pays d'origine pour s'attaquer à des marchés africains, y compris sur les marchés de l'agroalimentaire. Il n'est donc pas étonnant de voir que l'émergence des entreprises africaines s'accélère dans les régions qui reçoivent les plus d'IDE.

En effet, près d'une vingtaine d'entreprises africaines et d'une dizaine de l'Afrique du Nord sont classées parmi les plus prospères à l'échelle mondiale.

Après avoir réussi à étendre leur pouvoir de marché sur les marchés africains, les entreprises agroalimentaires africaines s'internationalisent de nos jours hors du continent en s'associant parfois à des firmes non africaines. A titre illustratif, on peut citer SABmiller (Afrique du Sud), Cairo Poultry (Egypte) et Dangote Sugar Rafinery (Nigeria) dont les produits ont conquis des marchés à travers le monde.

Toutefois, même s'il semble se présenter de bonnes perspectives pour le développement à l'international des IAA africaines, il ne faut pas occulter qu'elles sont constamment confrontées à des difficultés qui sont de deux ordres :

+ Contraintes externes (dans le pays visé) :

- asymétrie d'informations sur les conditions juridiques et financières d'implantation ;

- Barrières non tarifaires (lourdeurs des procédures administratives) ; - limite d'accès au financement dans les pays d'implantation.

+ Contraintes internes (dans le pays d'origine) :

- Inexistence ou inefficacité des structures publiques d'appui à l'implantation des entreprises africaines à l'international ;

- la faiblesse des compétences en matière de technique commerciale internationale ;

- contraintes financières, faiblesse de la compétitivité prix-qualité, contraintes logistiques ;

- faiblesse du niveau de performance des structures d'appui ;

- prédominance de l'informel ; - rigidité des taux de change ;

6 Intitulée : « Nouvelles approches de l'agriculture africaine Quelques jalons: Quelques jalons », page 14.

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- manque d'expérience et difficulté à sélectionner le bon pays et le bon partenaire ; - instabilité politique, faible niveau d'industrialisation, lourdeurs administratives.

Comme clefs de succès à l'internationalisation des entreprises africaines d'une manière générale, il pourrait être envisagé :

- le renforcement institutionnel et organisationnel des structures d'appui à l'internationalisation des entreprises : moyens humains ayant des expériences à l'international, fonds adéquats,

- la formation et l'information des entreprises orientée vers l'internationalisation sur les techniques, les règlementations du commerce international ;

- la révision des textes pour inciter les investissements à l'étranger dans la création des filiales ou des joint ventures ;

- le développement de la culture entrepreneurial et de l'innovation adaptée aux exigences d'une implantation à l'international ;

- la négociation de facilités d'implantation dans les pays développés au profit des entreprises africaines ;

- le transfert de technologies performantes pour booster les capacités productives des entreprises africaines ;

- la mise en place d'instruments financiers pour soutenir l'implantation à l'export des entreprises nationales ;

- l'établissement de fonds de garantie pour gérer les risques liés à l'internationalisation;

- la lutter contre la corruption.

Cette première partie a permis de constater que les entreprises africaines, y compris celles qui évoluent dans l'agroalimentaire peuvent, en principe, réussir dans l'internationalisation de leurs activités non seulement en Afrique, mais également hors du continent, en dépit des contraintes.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote