Depuis quelques années, la plupart des pays africains
connaissent une forte croissance de leur population, un accroissement de
l'urbanisation et une diversification de l'alimentation aussi en milieu urbain
que rural. Ces changements offrent des débouchés assez importants
pour l'écoulement des denrées agroalimentaires de production
locale, y compris les jus de fruits et légumes.
Malgré ces atouts, des marques de boissons gazeuses
(coca-cola, Fanta, Tonic, etc.) et des boissons alcooliques (bières,
vin, etc.) fabriquées par des filiales de multinationales ou
importées continuent à s'imposer aux habitudes de consommation de
bon nombre de population ouest africaine au détriment de la consommation
de jus de fruits, en dépit des risques sur la santé des
consommateurs. En effet, les insuffisances les différents dispositifs
règlementaires appliqués dans l'espace CEDEAO ne favorisent pas
toujours la production, l'importation et la mise sur le marché des
produits alimentaires susceptibles de nuire le moins possible à la
santé des consommateurs.
En plus des boissons sucrées et gazeuses (BRAKINA au
Burkina Faso, en Côte d'Ivoire, au Bénin, au Togo, au Ghana, etc.)
dans les pays de l'Afrique de l'Ouest, il se développe dans certaines
capitales africaines la vente de jus pressé à base de fruits
importés sous le contrôle de puissantes filiales
étrangères.
Toutefois, avec la prise de conscience des effets
bénéfiques des fruits et dérivés sur leur
santé et le développement de l'industrie fruitière au
niveau de la région, de plus en plus la population ouest africaine
s'intéresse à la consommation de jus de fruits naturels.
A titre d'exemple, la consommation annuelle de jus de fruit
au Nigéria a augmenté d'approximativement 10 pour cent à
partir de 2002 à 2010. En effet, le nombre de consommateurs de jus de
fruits et légumes dans ce plus gros marché ouest africain a accru
de 15 millions en 2002 (avec une consommation de 200 millions de litres)
à 55 millions en 2007 (320 millions de litres). Dans ce pays, le
marché des concentrés de jus de fruit, des jus et cocktail de
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fruits a grimpé de 1,5 millions de kilogrammes en 2002
jusqu'à 30 millions de kilogrammes (évalués à plus
de 85 millions de dollars) en 2007.
Par ailleurs, la création d'entreprises dans l'espace
CEDEAO spécialisées dans la production et la commercialisation
des crèmes glacées, des yaourts fruités ou des boissons
à partir de concentrés ou purées importés (par
exemple Unilever etc.) constitue un véritable débouché aux
concentrés et purées de fruits d'origine communautaire.