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L'humour, inné ou acquis. Vers une formation des manipulateurs en électroradiologie médicale ?

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par Etienne CORDIER
Institut Supérieur Technologique Montplaisir - DTS Imagerie médicale et radiologie thérapeutique 2016
  

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D. LES APPORTS DE L'HUMOUR

De nombreux bienfaits ont été mis en évidence quant à l'usage de l'humour dans les soins (Cf. Annexe 3, Question 7). Quasiment la totalité des soignants (90.0%) et des étudiants (94.4%) se déclarent « plutôt d'accord » (48.8% et 45.3% respectivement) voire « tout à fait d'accord » (41.2% et 49.1% respectivement) à considérer l'humour comme un moyen d'établir une relation de confiance avec le patient. Seuls quatre manipulateurs (0.6%) et un seul étudiant (0.2%) ne sont « pas du tout d'accord ».

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Si les avis définissant l'humour comme un mécanisme de défense face au stress du travail semblent davantage partagés, il n'en reste pas moins que 60.9% des soignants se déclarent « tout à fait d'accord » (20.0%) et « plutôt d'accord » (40.9%). Les résultats des apprenants sont sensiblement identiques avec 15.6% qui sont « tout à fait d'accord » et 41.1% « plutôt d'accord ». Près d'un quart des participants ne se prononcent pas : 21.5% diplômés et 24.1% non diplômés se disent « ni en accord ni en désaccord ».

L'humour, synonyme d'une bonne ambiance entre collègues : les avis semblent unanimes sur ce point ! 97.9% des manipulateurs et 94.8% des étudiants reconnaissent être majoritairement « tout à fait d'accord » (73.6% et 63.7% resp.) et « plutôt d'accord » (24.3% et 31.1% resp.). Cela semble indéniable, l'humour correspond avant tout à l'expression d'une bonne humeur partagée.

Environ la moitié des soignants (45.7%) et des étudiants (52.6%) semblent « plutôt d'accord » pour dire que l'humour est un moyen d'aplanir la hiérarchie entre le professionnel de santé et le patient. Ils restent peu nombreux à se dire « plutôt pas d'accord » (5.8% et 4.4% resp.) voire « pas du tout d'accord » (5.6% et 4.1% resp.).

Nombreux sont ceux qui se servent de l'humour comme une technique de distraction du patient lors d'actes de soins intimes ou invasifs : 81.9% des manipulateurs diplômés et 84.6% des non diplômés reconnaissent être « tout à fait d'accord » (29.8% et 38.9% resp.) ou « plutôt d'accord » (52.1% et 45.7% resp.). Uniquement treize soignants sur les 641 (2.0%) et cinq étudiants sur les 411 (1.2%) ne sont « pas du tout d'accord ».

Envisager l'humour comme une manière de mieux appréhender l'examen pour le patient, s'inscrit dans la droite lignée des bienfaits de la bonne humeur dans la relation de soin. En effet, 87.7% des professionnels et 92.0% des apprenants avouent être « tout à fait d'accord » (38.7% et 41.1% resp.) ou « plutôt d'accord » (49.0% et 50.9% resp.).

Enfin, 88.5% des soignants (soit 37.3% « tout à fait d'accord » et 51.2% « plutôt d'accord ») et 86.4% des étudiants (soit 34.8% « tout à fait d'accord » et 51.6% « plutôt d'accord ») soutiennent l'humour comme un outil thérapeutique contribuant à la santé physique et psychologique du soigné. Aucun professionnel, seul un unique étudiant (0.2%), se dit totalement en désaccord avec ce concept de thérapie par le rire.

Après avoir mis en évidence de nombreux bienfaits, il paraît intéressant de s'attarder sur les éventuels effets négatifs de l'humour au sein d'une relation de soin (Cf. Annexe 3, Question 7). Dans un premier temps, nous avons voulu savoir si l'humour constituait un manque de respect au regard du patient. Seuls deux soignants (0.3%) se disent « tout à fait d'accord ». 91.0% des professionnels diplômés et 88.9% des non diplômés reconnaissent n'être « plutôt pas d'accord » (25.9% et 27.3% resp.) voire majoritairement « pas du tout d'accord » (65.1% et 61.6% resp.) avec cette affirmation.

D'ailleurs, sensiblement les mêmes conclusions sont à tirer de l'humour en tant qu'outil inapproprié dans une prise en charge soignante. Alors que 91.4% des manipulateurs et 86.9% des

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étudiants avouent n'être « pas du tout d'accord » (64.3% et 58.2% resp.) ou « plutôt pas d'accord » (27.1% et 28.7% resp.), seulement onze soignants (1.7%) et quatre étudiants (1.0%) semblent « tout à fait d'accord ».

De même, 94.1% des professionnels (soit 73.5% « pas du tout d'accord » et 20.6% « plutôt pas d'accord ») et 92.5% des étudiants (soit 69.1% « pas du tout d'accord » et 23.4% « plutôt pas d'accord ») n'assimilent pas l'humour à un manque de professionnalisme. À l'inverse, seuls deux soignants (0.3%) et un étudiant (0.2%) perçoivent l'humour comme un évident défaut de sérieux et de rigueur dans un environnement qui en requiert.

Néanmoins, si l'humour semble avoir sa place dans la relation soignant/soigné pour un certain nombre de manipulateurs diplômés et non diplômés, il semble représenter un possible risque de heurter la personne et de nuire à sa dignité. Certes, peu se déclarent « tout à fait d'accord » (1.6% et 2.9% resp.) ou « plutôt d'accord » (8.1% et 13.4% resp.), mais plus d'un quart des participants se déclarent sans opinion : 27.3% des soignants et 30.7% des étudiants sont « ni en accord ni en désaccord ». Le même effectif se déclare « plutôt pas d'accord » (32.4% et 30.7% resp.) et « pas du tout d'accord » (30.6% et 22.4% resp.). Ainsi, si l'humour ne semble pas nécessairement mettre en danger le respect d'autrui et de ses valeurs pour la majorité des participants, nombreux sont ceux qui ne se prononcent pas, signe possible de la complexité à user de l'humour dans les soins.

Par contre, 89.1% des professionnels et 78.6% des étudiants ne considèrent pas la pratique de l'humour en tant que déni total de la souffrance du soigné et de ses besoins en santé. La plupart des sondés se disent d'ailleurs « pas du tout d'accord » (67.7% et 57.2% resp.). Uniquement sept soignants sur les 641 (1.1%) et trois étudiants sur les 411 (0.7%) semblent « tout à fait d'accord ».

Enfin, 88.3% des manipulateurs (soit 64.7% « pas du tout d'accord » et 23.6% « plutôt pas d'accord ») et 88.1% des apprenants (soit 58.9% « pas du tout d'accord » et 29.2% « plutôt pas d'accord ») ne considèrent pas que l'humour puisse affecter la productivité au travail. A contrario, dix soignants (1.6%) et également dix étudiants (2.4%) sont « tout à fait d'accord », estimant ainsi clairement l'humour en tant que manque à gagner dans une optique soignante.

Au vu de ses résultats, nous noterons les avis sensiblement identiques entre manipulateurs diplômés et non diplômés. Alors que nous aurions pu nous attendre à une différence significative du fait de leur manque d'expérience, les étudiants semblent faire preuve d'une grande capacité à se projeter dans leur pratique future, où humanité et technicité s'entremêlent constamment.

Entre créateur de relation, mécanisme de défense, incitateur de bonne humeur, témoignage d'humanité, technique de distraction et outil thérapeutique, la majorité des soignants et des étudiants semblent unanimes sur les nombreux bienfaits que l'humour est susceptible d'apporter au sein du métier. Abordons dorénavant la question d'une possible formation à l'humour à instaurer auprès des professionnels ou bien dès le cursus d'enseignement.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius