A.2.5. Un outil thérapeutique
P
our Schaller (2010), pionnier de la médecine
holistique, « plus nous nous efforçons de penser positivement,
de libérer nos émotions négatives et d'épurer notre
corps physique, plus la lumière peut apporter de la vie à toutes
nos cellules ». Dès lors, peut-on parler de «
psychothérapie humoristique » ? Au regard des nombreux effets
bénéfiques du rire sur le corps physique et psychique, les
bienfaits de l'humour dans notre épanouissement personnel sont
indiscutables. Mais pouvons-nous aller jusqu'à percevoir l'humour comme
un outil thérapeutique ?
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ETIENNE CORDIER - Promotion 2013/2016
L'essor de la médecine holistique, visant à
traiter la personne dans sa globalité - corps et esprit - et de la
psycho-neuro-immunologie, une science étudiant les effets du psychisme
sur les fonctions physiologiques du corps - notamment sur le système
immunitaire - conduisent en tout cas à le penser.
L'exemple le plus pertinent à cela semble être
Norman Cousins (1915-1990), journaliste américain, devenu
célèbre pour s'être guéri d'une forme grave de
spondylarthrite ankylosante, jugée incurable par les médecins.
Dès lors, son raisonnement est le suivant : « Si les
émotions négatives produisent des modifications chimiques
négatives dans le corps, les émotions positives ne
produiraient-elles pas des modifications positives ? » (Cousins,
1979). Il substitue aux nombreux traitements médicamenteux, un programme
qui fait pleinement appel aux sensations de bien-être. Entre
émission télévisée satirique, livre humoristique,
film de comédie, tout porte à mêler moment de rire et de
gaieté aux insupportables crises de douleur articulaire. La combinaison
du rire et de l'injection intraveineuse d'acide ascorbique - assurant un apport
suffisant en vitamine C au corps pour stimuler le système immunitaire -
permet à Cousins de voir son état s'améliorer
d'année en année.
À travers cette épreuve de vie, Cousins prouve
qu'il est possible de transformer le cercle vicieux de la peur et de la
dépression suite à un diagnostic irrévocable, en un cercle
vertueux de l'espoir et de la bonne humeur. Il encourage les malades atteints
de pathologies dites « incurables », à ne pas se laisser
anéantir suite à un pronostic vital engagé : «
Acceptez le diagnostic, refusez le pronostic » (Cousins, 1979).
Adopter un optimisme de vie revient à améliorer
notre capacité de résilience. Prendre acte d'un
événement perçu comme traumatique, c'est adopter le choix
de se reconstruire. En agissant sur l'organisme au niveau physique et
psychologique, l'humour et le rire apparaissent ainsi comme de formidables
outils thérapeutiques. Rire quelques minutes par jour devrait même
devenir une hygiène de vie à adopter de manière à
améliorer significativement notre santé. Alors, qu'attendez-vous
?
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