B. Le renforcement des rapports entre administration
forestière et acteurs locaux
La gestion décentralisée des forêts est
caractérisée par la prédominance des conflits
d'intérêts entre les différents acteurs. Ces conflits
proviennent du manque de convergence commune entre les différents
acteurs. Il peut s'agir des conflits entre les populations et les acteurs
étatiques locaux. Ce genre de conflit est fréquent dans les zones
protégées, ou classées. Les populations n'étant pas
très souvent impliquées dans le processus, elles se sentent
dépossédées de « leur bien ». Il peut
également s'agir de conflits entre les communes et les
communautés villageoises, qui peuvent se manifester à propos des
revenus destinés aux populations locales.
Dans tous les cas, une bonne articulation des rapports entre
les différents acteurs se présente comme la solution idoine aux
différents conflits. Cette articulation passe nécessairement par
la mise en mouvement de mécanisme de concertation. Nous retrouvons
là le rôle fondamental des modalités de participations.
«L'adéquation des rapports peut
également passer par la reconnaissance de la légitimité
traditionnelle qui reste parcellaire dans la gestion des forêts. L'on
peut ainsi user d'une cohabitation du droit écrit et des droits
coutumiers en matière de gestion des
forêts»100. Le décret N° 77/249 du 15
juillet 1977 portant organisation des chefferies traditionnelles du Cameroun,
précise d'ailleurs que la chefferie regroupe les collectivités
traditionnelles organisées sur une base territoriale, et accordant une
place importante à la tradition locale dans son organisation et son
fonctionnement. Ce qui pourrait supposer une reconnaissance étatique de
la base territoriale abritant les communautés, dont le pouvoir normatif
coutumier est reconnu sur leur territoire. Ainsi le territoire des
communautés ainsi délimité pourrait leur être
effectivement octroyé, dans le cadre d'un régime de
propriété collective matérialisée par un titre
foncier établi au nom de la communauté. En cela, les
communautés villageoises pourraient peser d'un poids considérable
face aux autres acteurs.
100 ABANDA NGONO(F), op.cit. p.81
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