Paragraphe II : La mise en oeuvre d'un développement
durable des localités
Les communautés rurales riveraines du bassin du Congo
gèrent depuis des années les forêts avec une application
des règles et coutumes traditionnelles. Cependant, bon nombre de ces
populations ne sont pas au courant de la foresterie communautaire et continuent
de poursuivre leurs activités. Cette situation est due au fait que les
actions de développement ne sont pas perceptibles dans la plus part des
localités. Pour y remédier, les pouvoirs publics à travers
les ministères en charge des forêts doivent procéder au
renforcement des capacités des populations (A) et une bonne articulation
de leurs rapports (B).
A. Le renforcement des capacités
Le développement durable des localités
forestières serait difficilement envisageable sans le la reconnaissance
du droit de commercialisation des ressources forestières non ligneuses
aux petits producteurs. De manière générale, la production
agricole de la sous-région d'Afrique centrale est insuffisante pour
nourrir les populations qui augmentent considérablement et assurer
l'exportation pour une économie forte soutenue par des divises
extérieures. En effet, une exploitation durable des ressources
naturelles, permet de réaliser des bénéfices qui peuvent
influencer le revenu ces populations. Le renforcement des capacités de
création des entreprises forestières et l'amélioration de
l'accès des acteurs locaux aux marchés des PFNL sont des moyens
indispensables qui permettraient le développement des localités
productrices des PFNL. «Les ventes groupées se sont
révélées être le meilleur moyen pour permettre,
notamment aux producteurs ruraux de PFNL d'avoir des niveaux de vente plus
rémunérateurs comparativement aux ventes individuelles par petits
lots. Ce système est également très apprécié
par les commerçants car il leur permet de trouver sur un même lieu
des quantités plus importantes de PFNL, avec des économies
d'échelles sur le coût du
transport»99.
99 FAO, Evaluation finale du projet «
Mobilisation et renforcement des capacités des petites et moyennes
entreprises impliquées dans les filières des Produits Forestiers
Non Ligneux (PFNL) en Afrique Centrale » GCP/RAF/408/EC, Cameroun
/République Démocratique du Congo, février 2010, p.5
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La consolidation et la diffusion des techniques de
récolte, de transformation, et de conservation des PFNL seraient utiles
pour la promotion de la gestion participative et la conservation durable des
PFNL dans leurs niches écologiques.
Plusieurs solutions avaient déjà
été proposées par la FAO dans le cadre du projet
GCP/RAF/398/GER relatif à l'étude du cadre législatif et
réglementaire régissant l'utilisation des PFNL en Afrique
centrale. Elles semblent être complètes pour un meilleur
renforcement des capacités des acteurs à tous les niveaux. Il
s'agit de :
· Vulgariser les textes législatifs régissant
l'utilisation des PFNL ;
· Encourager les meilleures techniques de récolte
des PFNL ;
· Renforcer les capacités des acteurs locaux
à travers des séminaires de formation ;
· Favoriser et encourager la création des
groupements professionnels à travers l'identification et l'organisation
des acteurs de PFNL ;
· Favoriser l'identification et la domestication des
PFNL phares ;
· Instituer de meilleures formations des agents de
l'administration de l'administration forestière tant au niveau central
que local sur la loi ;
· Rendre formel le secteur des PFNL et organiser les
récolteurs par la création des groupements professionnels ;
· Procéder à l'étude des
marchés et renforcer les recherches sur la valorisation des PFNL et de
leur commercialisation ;
· Apporter un appui technique à l'entreprise
privé ;
· Valoriser la commercialisation de certaines
espèces à potentiel économique élevé en
s'appuyant sur les capacités de leur maintien ;
· Elaborer et promulguer une loi sur la bio-prospection,
l'accès aux ressources génétiques, et le partage
équitable des avantages qui en sont issus. Il importe de poursuivre les
démarches en vue d'une élaboration des approches communes dans la
sous-région dans le cadre de la convention sur la diversité
biologique.
· Procéder régulièrement à
la publication des statistiques du secteur forestier en tenant compte des PFNL
dans les rapports sur l'état des forêts dans le Bassin du
Congo.
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Ces propositions ne peuvent s'appliquer véritablement
que s'il existe de meilleurs rapports entre l'Etat et les populations à
la base.
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