ABSTRACT
Non Timber Forest Products (NTFPs) are forest resources
exploited all over the Congo Basin. They are particularly generating income for
dependent households both for DRC and Cameroon. The high pressure resulting
from the extended demand from markets imposes the adaptation of the legal
framework for sustainable use. The Parliamentarians both from Cameroon and DRC
proposed forest laws tending to protect NTFPs. The objective of this study is
to analyze the referred laws of the two countries to see how pertinent they in
terms of NTFPs sustainable use. In the light of the analyses carried out, we
can infer that while some aspects of the forest laws of the two countries are
positive for local communities' involvement in forest use, some other aspects
are vague and tend to reinforce inequity and lack of transparency, restricting
the exploitation of forest goods only to subsistence for forest dwellers. That
situation recalls for forest laws revisions in both countries to make sure that
the resources are managed sustainably.
xiv
1
INTRODUCTION GÉNÉRALE
I. Contexte de l'étude
De manière globale, l'exploitation
forestière1 dans les pays du Bassin du Congo est
réglementée. Elle est particulièrement régie au
Cameroun par la loi n°94/01 du 20 janvier 1994 portant régime des
forêts, de la faune et de la pêche et le Décret
n°95/531/PM du 23 août 1995 fixant les modalités
d'application du régime des forêts. En République
Démocratique du Congo (RDC), trois textes importants réglementent
cette exploitation, notamment la loi n° 011/2002 du 29 août 2002
portant code forestier ; l'ordonnance-loi n° 69/041 du 22 août 2002
relative à la Conservation de la nature et la loi n° 82/002 du 28
mai 1982 portant réglementation de la Chasse. Ces textes de base, ainsi
que les Arrêtés et Ordonnances qui les complètent
constituent les instruments qui encadrent l'exploitation forestière dans
les deux États.
La diversité et la qualité des composantes
forestières du bassin du Congo font l'attractivité de cette
région. Conscients de ces atouts et des enjeux internationaux, le
Cameroun et la RDC ont élaboré des outils de protection des
forêts et donc de leurs éléments constitutifs. Les
politiques forestières de ces pays tiennent compte des instruments
juridiques internationaux à l'instar des conventions internationales
qu'ils ont régulièrement ratifiées2. Cependant,
les résultats sur la cohérence et l'application des textes
restent mitigés. Une situation qui se justifierait par un cadre
légal inapproprié qui ne facilite ni son application ni une
valorisation plus bénéfique des ressources forestières par
les populations concernées. . Cependant, les Organisations Non
Gouvernementales (ONG) et les partenaires au développement mettent un
accent particulier sur l'encadrement des communautés rurales pour
garantir un accès équitable aux ressources forestières.
1 L'ensemble des activités relatives
à la récolte, consommation et à la commercialisation des
produits issus de la forêt.
2 L'article 45 de la Constitution de la
République du Cameroun dispose que : «Les traités ou
accords internationaux régulièrement approuvés ou
ratifiés ont, dès leur publication, une autorité
supérieur à celle des lois, sous réserve pour chaque
accord ou traité, de son application par l'autre parti», quant
à la constitution de la RDC, elle stipule dans son article 215, «
Les traités et accords internationaux régulièrement
conclus ont, dès leur publication, une autorité supérieure
à celle des lois, sous réserve pour chaque traité ou
accord, de son application par l'autre partie. »
2
A. Délimitation de l'étude
Le bassin du Congo s'illustre par une forte concentration
forestière dont la couverture est évaluée à environ
250 millions d'hectares. Cet espace forestier représente 70% du couvert
forestier dense et humide d'Afrique et 37% de la superficie forestière
totale du monde (FAO 2011). Le bassin du Congo constitue le deuxième
grand massif forestier du monde après l'Amazonie. La diversité
biologique de cet espace fait de lui un grand réservoir des ressources
forestières en général et des Produits Forestiers Non
Ligneux (PFNL) en particulier. Depuis de nombreuses décennies, le bassin
du Congo est soumis aux activités anthropiques qui se traduisent
progressivement en une pression qui est loin d'épargner son capital
naturel. L'on assiste ainsi à une diminution des surfaces
forestières affectées à la production du bois et des PFNL.
Exploités dans tous les pays d'Afrique centrale, les PFNL constituent le
principal moyen de subsistance des populations aussi bien autochtones
qu'allogène des zones forestières du Cameroun et de la RDC.
Le Cameroun regorge une diversité de ressources
forestières non ligneuses d'origine végétale et animale
traversée par un calendrier climatique variable qui fait de ce pays une
« Afrique en miniature ». Il a une superficie totale de 475 650
km2 et l'étendue forestière est estimée
à 21 236 475 hectares (FAO 2004). Au moins 570 plantes et 110
espèces animales sont utilisées en tant que PFNL, dans ce pays,
avec une capacité de production de plus de 1 044,782 tonnes par an
(AWONO et al. 2013 ; NGOME-TATA, 2006). Quant à la RDC, elle est pourvue
d'une biodiversité plus élevée que celle de tous les pays
d'Afrique réunie. Elle renfermerait le plus grand nombre
d'espèces végétales et animales. Troisième pays le
plus vaste d'Afrique, la RDC s'étend sur un territoire de 2 344 860
km2. Il est le cinquième géant mondial en termes de
superficie forestière, et deuxième en forêts denses
humides. Ce massif forestier couvrirait une surface d'environ 155,5 millions
d'hectares avec 99 millions de forêts denses humides, soit 67% du
territoire national3 qui constituerait près de la
moitié des forêts tropicales humides et 10% du potentiel forestier
mondial (FAO 2004).
3 SHANGO MUTAMBWE, Revue nationale sur les Produits
Forestiers Non Ligneux (PFNL). Cas de la République Démocratique
du Congo, CIFOR, juin 2010, p 10.
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