Paragraphe II : L'intervention des institutions et
organismes environnementaux
La dégradation des forêts du bassin du Congo
connait une accélération qui risque de compromettre le
bien-être des populations et l'équilibre des
écosystèmes régionaux. La surexploitation des ressources
forestières et évidemment les PFNL sont
73 Il s'agit du Principe 15 de la Déclaration
de Rio sur l'environnement et le développement de 1992.
74 NGIFFO (S.), 2008, op.cit., p.88
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en situation de déclin. Malgré la promotion des
politiques de bonne gouvernance et donc de l'utilisation rationnelle des
produits de la forêt, la situation demeure inquiétante. La
préservation des ressources du bassin du Congo est d'une
préoccupation mondiale. Le rythme de leur exploitation et la
nécessité de leur encadrement efficace préoccupent la
communauté internationale. D'où l'intervention de certaines
institutions régionales intervenant dans la régulation de
l'exploitation et la conservation des PFNL (A). Leurs actions sont soutenues
par des partenaires au développement (B) qui veillent à
l'application des lois et normes internationales.
A. Le rôle des institutions régionales
dans la protection des PFNL
La dégradation de la biodiversité constitue
l'une des causes des perturbations climatiques enregistrées ces
dernières années dans les pays du bassin du Congo. La menace sur
la disponibilité des PFNL ou mieux leur surexploitation contribue
à ces modifications. La riposte pour se prémunir et lutter contre
la disparition progressive de la ressource non ligneuse, semble être
simplement sa préservation. C'est dans cet esprit que les Etats
d'Afrique centrale, pour faire face à cette menace, mobilisent et
concentrent leurs efforts au sein des institutions sous-régionales.
Quelques-unes seulement parmi elles seront étudiées dans cette
partie.
Les pays du bassin du Congo se sont engagés dans le
cadre de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique Centrale
(CEEAC), afin de préserver et de gérer de manière
concertée, leurs écosystèmes naturels. Il s'agit là
du contexte de la politique générale de la CEEAC en
matière d'environnement et de gestion durable des ressources naturelles.
Les objectifs de cette institution consistent à harmoniser les
politiques et stratégies de gestion et d'exploitation durable de toutes
les ressources naturelles, favoriser la coopération entre les
organisations régionales et internationales sur l'environnement
existantes, tout en suivant la mise en oeuvre effective des conventions
internationales adoptées par les Etats membres. L'utilisation viable des
ressources forestières en Afrique Centrale, la conservation et la
gestion durable des ressources naturelles transfrontalières (eaux
douces, marines et côtières, biodiversité, faune et flore)
et le renforcement des capacités de conservation de la
biodiversité constituent des axes d'orientation de cet organisme. La
Commission des Forêts d'Afrique Centrale (COMIFAC) et la
Conférence des Ecosystèmes des Forêts Denses et Humides
d'Afrique Centrale (CEFDHAC) sont également des institutions
sous-régionales qui oeuvrent pour la protection des ressources
forestières en Afrique
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centrale, et veillent particulièrement à
l'application des mesures d'exploitation à long terme des PFNL dans le
bassin du Congo. En effet, La COMIFAC a mis en place un certain nombre de
directives liées à l'exploitation durable des PFNL en vue de
favoriser la prise en compte appropriée des PFNL d'origine
végétale dans les cadres politiques, législatives,
fiscales et institutionnelles mis en place par les Etats de la
sous-région d'Afrique centrale75. Elle s'est ainsi
dotée d'un certain nombre de principes de gestion durable de la
ressource. Il s'agit entre autres:
- D'assurer le maintien de la viabilité à long
terme de la biodiversité ;
- Permettre le renouvellement et la protection des
espèces menacées d'extinction et la prévention des
dommages à l'environnement ;
- Favoriser la contribution du commerce des PFNL dans les
économies intérieures des Etats membres ;
- Soutenir les communautés locales et leur utilisation
traditionnelle des PFNL ; - Renforcer la sécurité alimentaire et
favoriser le droit à l'alimentation ;
- Lutter contre la pauvreté et assurer la participation
des partenaires concernés76 à la prise des
décisions sur la gestion durable des PFNL.
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