B. Des mesures de précaution limitées
Certaines normes de protection de l'environnement sont encore
animées du modèle colonial de la gestion forestière dans
le bassin du Congo, faute de connaissances scientifiques relatives à la
forêt. Ces normes relatives à l'utilisation de l'ensemble des
ressources forestières végétales et animales sont
s'inspirent moins du principe de précaution, qui voudrait qu' «
en cas de risque de dommages graves ou irréversibles, l'absence de
certitude scientifique absolue ne doit pas servir de prétexte pour
remettre à plus tard l'adoption de mesures effectives visant à
prévenir la dégradation de l'environnement
»73. En l'état actuel des choses, les pays de la
sous-région d'Afrique centrale et singulièrement le Cameroun et
la RDC ne disposent pas d'une véritable politique de gestion sur le long
terme des PFNL. Ces Etats agissent le plus souvent et sembles toujours plus
préoccupés lors des moments de situations d'urgence. Dans le cas
particulier de la faune sauvage, les normes contenues dans les textes
applicables à cette catégorie sont uniformes et valables sur
l'ensemble du territoire alors que les écosystèmes
différent d'une région à une autre. Par exemple, «
la saison de chasse au Cameroun chevauche partiellement la période
de gestation des femelles, ce qui pourrait être préjudiciable
à la reproduction de la faune »74. D'une part, le
mode d'attribution des titres d'exploitation des PFN par les autorités
compétentes reste moins convainquant et d'autre part il n'est pas
défini dans les textes, les zones de la forêt dispensées de
toute exploitation de PFNL. Les règles d'utilisation de la ressource
contenues dans les textes se rapportent aux risques connus à l'avance,
mais ne fixent pas de mesures permettant d'éviter toute atteinte aux
PFNL.
C'est ce manque d'anticipation sur les risques qui justifie
entre autres raisons, l'intervention des institutions et organismes
environnementaux de promotion de la protection des PFNL.
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