III.2.4.4. Mise en place de stratégie pour se
préserver du risque
A partir de nos observations, nous nous proposons de vous
présenter des stratégies opératoires de
préservation en situation à risque qui consistent à
anticiper et connaître l'environnement. Voici une construction d'exemples
de danger observés, corrélés à des
risques/dommages/stratégies :
Dangers
|
Risques
|
Dommages
|
Stratégie
|
Hauteur du mobilier Annexe2 :
|
Chutes de l'autre côté du rail/muret
(photo)
|
Hématomes,
entorses, fractures, mort
|
-Protections
individuelles (main, casque)
-Maitriser le
caractère glissant :
produit à déposer sur
le support (glissant/adhérant) -Observer
l'environnement
(végétation, eau, pierre)
|
photographie
|
danger : hauteur
|
|
Vitesse
|
Chutes, glissement
|
-Protections individuels,
-Vérifier les roulements
-Enlever tout type de
dépôt au sol
(branche, feuille, sable)
|
Matières
|
Chutes, coupure,
|
-Maitriser le
|
55
|
glissade, blocage
|
|
caractère glissant :
produit à déposer sur
le support
|
|
|
|
(glissant/adhérant)
|
|
|
|
-Contrôler les angles
|
Usagers
|
Collision, agression,
évitement, écrasement
|
Hématomes, fractures
|
morts
-Bloquer le flux par les collègues
|
III.2.4.5. La prise de décision
Nous vous proposons de visualiser le cycle décisionnel
du Rider expert ci-dessous. La prise de décision d'un Rider est
résumée par la boucle décisionnelle
présentée par la figure ci-dessous. Les perceptions du Rider,
basées sur ses représentations permettent de prendre des
décisions. Ces décisions doivent être traduites en action
au sein de l'environnement. Enfin les actions du rider modifient
l'environnement observé et provoquent, par conséquent, une
modification de l'environnement perçu.
Action
Perception
Rider cccRi
Décision
Figure : cycle décisionnel du rider expert
56
Au regard de cette visualisation du cycle décisionnel
du Rider expert, nous pouvons nous demander comment les informations qu'il
perçoit directement de l'environnement peuvent nous être
traduites. Afin de parvenir à comprendre les processus cognitifs de la
prise de décision, quelle méthode pourrait-on mobiliser afin de
définir les représentations cognitives occurrentes des Riders,
leur traitement des informations perçues et leurs connaissances
d'experts ? Si nous nous inspirons de Serge Baudet dans «
Représentations cognitives d'état, d'évènement et
d'action », l'état initial du système des Riders
experts peut être caractérisable par :
- Leurs structures cognitives types :
C'est à dire leurs connaissances et leurs croyances sur
les caractéristiques de
l'environnement "Spot " dans son ensemble et les connaissances
d'eux même.
- Leurs structures cognitives occurrentes :
C'est à dire le projet de réaliser une figure et la
représentation de la performance par le
collectif.
- Les relations entre ces individus.
- Les contraintes de la situation.
A partir de la notion de représentation occurrente,
nous observons une modification entre l'état A (calage) et l'état
B (glisse). La modification s'est construite à partir des effets
provoqués par le corps du Rider sur le muret lors de l'action de glisse.
Dans cette perspective, la glisse est conçue comme la
matérialisation d'une représentation cognitive occurrente.
La notion d'expérience de l'action comme contenu
représentatif est donc partagée entre représentation
occurrente et la représentation type de l'action, c'est à dire
entre la présentation relative à l'expérience et la
mémorisation relative à l'activité.
Le schéma conceptuel de l'action du Rider expert est
définit entre un évènement mental, tout comme
l'expérience de l'action et un mouvement physique. Nous notons que le
niveau de traitement cognitif de l'action d'un individu illustre le niveau de
difficulté perçu de cette tâche. Par exemple, un Slide
qualifié de moyen niveau par le collectif, va être traité
de manière facile par un expert et difficilement par un novice. En
revanche, la difficulté à construire une explication de son
action va être plus importante pour un expert que pour un novice.
En résumé, les représentations
occurrentes constituent les connaissances en mémoire de travail afin
d'être, d'après Leplat, «instanciées au
réel » et de permettre ainsi au sujet de prendre des
décisions, comme illustrer dans l'exemple ci-dessus, pour engager des
actions nécessaires lui permettant de mener à bien la tâche
en cours.
Au regard de la prise de risque des Riders, et suivant nos
analyses, nous faisons l'hypothèse que le risque vécu dans
l'instant présent, possède du sens pour les Riders. Nous
57
pouvons relativiser cette prise de risque car elle n'est pas
inconsidérée : le risque est limité parce que
maîtrisé. Ce, grâce à la capacité des Riders
à s'adapter aux contraintes et aux caractéristiques de
l'environnement et à maîtriser les figures à
réaliser. Ces dispositions techniques et de compétences en
situation démontrent le niveau d'expertise du Rider. Plus le Rider
maîtrise son environnement et les figures à réaliser, plus
il est en capacité de se préserver du risque, et inversement. En
effet, les Riders experts actualisent en permanence leur potentiel et agissent
en fonction de leur expérience vécue. Alors, nous pouvons
envisager le risque comme un moyen de cette actualisation permettant le
développement de compétences. Nous pouvons donc valider notre
hypothèse.
|