III.2.2.2. Savoir-faire de prudence
Nous avons pu observer que Rider2 avait fait preuve d'un grand
niveau d'expertise de par cette "procédure de déclenchement d'une
réponse toute prête ". Nous vous proposons d'aller plus loin dans
l'analyse des savoir-faire de prudence acquis tout au long de la pratique des
Riders. Nous avons observé que les Riders expérimentés ont
mis au point, au cours de leur pratique, des stratégies de
préservation de leur santé et de prévention des risques,
que l'on appel savoir-faire de prudence. Les savoir-faire de prudence sont
« des attitudes et des comportements qui viennent compléter ou
redoubler les prescriptions de sécurité ». On peut en
déduire Rider2 a accumulé une expérience dans le domaine
de la sécurité gérée.
III.2.2.3. Automatisation et activité
experte
L'activité de l'expert est caractérisée,
d'après Leplat (1988), par un « haut degré
d'automatisation ». En l'absence de charge mentale, l'automatisation
revêt entre autres, une propriété de résistance aux
facteurs perturbateurs par exemple, « les contraintes de vitesse et
les tâches interférentes », d'après Wallon
(1942), ce qui peut expliquer les capacités des Riders à
effectuer leur figure sans paraître souffrir de la prise de vitesse
lorsqu'ils doivent effectuer dans le même temps une figure. Il semblerait
qu'ils se soient approprié cette vitesse et ce qu'elle implique, qu'ils
ont appris à gérer la vitesse, à maîtriser la prise
de vitesse.
III.2.2.4. Mémorisation
La psychologie cognitive tente de préciser et de
décrire comment les individus parviennent à réutiliser
l'information qu'ils ont intégrée en mémoire. Dans notre
étude, les Riders, selon leurs expériences, ont en mémoire
des connaissances qui leurs permettent d'établir des liens avec les
informations qui leurs sont fournies. L'expérience de pratique leur a
permis d'organiser les connaissances, qui ont été
intégrées systématiquement en mémoire. En effet,
plus elles sont organisées (niveau d'expertise), plus le Rider a de
probabilité de pouvoir y associer de nouvelles informations d'une
façon significative et de pouvoir les réutiliser
fonctionnellement.
La mémoire est relative à un processus actif qui
est l'apprentissage. Les connaissances que le Rider acquiert sont logées
en mémoire à long terme, ainsi leurs représentations sont
dépendantes de celles-ci.
Ces connaissances mémorisées semblent donc
essentielles à la pratique du Roller Street : Le Rider confronte les
informations sensorielles traitées à un ensemble de
représentations construites de ses expériences passées.
Par exemple, "définir " un spot. Ses représentations sont
contenues dans la mémoire du sujet.
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