III.1.2. Analyse des observations
A la lecture de cette observation minutieuse, nous constatons
que les trois Riders n'ont pas verbalisé leurs pensées lorsqu'ils
se sont lancés vers le muret, du départ à l'arrivée
sur le muret, à la réception.
Les tâches de contrôle de l'environnement sont
nombreuses (Q=10 en moyenne). Nous pouvons faire l'hypothèse que le
Rider expert s'est créé tout au long de sa pratique, une
bibliothèque de connaissances qui lui permet de se représenter
les effets du milieu tels que la réaction des revêtements ou
encore du sol (glissant ou adhérant), et ainsi d'anticiper le risque de
chute.
Le Roller Street est un sport d'extérieur. Les effets
des matières changent au contact de l'eau ou du soleil. Selon rider3,
« l'apprentissage des matériaux se fait à chaque fois
qu'on en découvre un ». Le Rider doit s'adapter à son
environnement au vu du risque de chute en présence d'eau ou encore de se
brûler en cas de surface bétonnée ou métallique :
« lorsqu'on roule sur une surface métallique, on fait attention
parce que si on tombe, on peut se bruler quand il fait chaud. A l'inverse,
pendant l'hiver avec l'humidité, on glisse facilement sur ce type de
surface. Si la matière est en bois, et qu'on chute, on ne laisse pas
trainer les bras pour éviter les échardes » (Rider2).
Autant de réflexes qui s'acquièrent tout au long de la
pratique.
La prise d'information, la reconnaissance des matières
et de l'environnement est donc primordiale si le Rider veut réussir sa
figure. L'analyse des indicateurs à notre disposition confirme cette
hypothèse.
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