Système de collecte des déchets ménagers solides à Bobo Dioulasso . à‰tat des lieux, perspectives et projection de rentabilité.( Télécharger le fichier original )par Blaise BONOU AUBE NOUVELLE Bobo Dioulasso ( Burkina faso) - Master Professionnel, sciences de gestion, option Comptabilité , Controle et Audit 2016 |
2.2. Recommandations aux plans économique, social ou culturelAu plan économique, nos recommandations ont un double aspect : certaines sont de portée nationale, et d'autres de portée locale. A l'échelle nationale, nous recommandons : · premièrement, la création d'une entreprise publique nationale « phare » de collecte des déchets ménagers solides, avec une organisation des plus scientifiques, un personnel des plus qualifiés et des moyens matériels et ou financiers des plus conséquents, au même titre que la SONABEL, la SONABHY. Pour constituer, au profit de cette entreprise, une base financière solide, deux actions peuvent être utiles : la revalorisation conséquente des salaires, dans le pays, et l'instauration d'une taxe obligatoire « collecte des déchets ménagers ». Par exemple, cette taxe peut être, soit intégrée aux factures SONABEL, à l'image de la Taxe de Développement de l'Electrification (TDE) , soit à la TVA, question de prendre en compte la corrélation « consommations -déchets » .Bien entendu, pour créer l' environnement psychologique, matériel et financier indispensable à la réussite d'une telle entreprise, un travail préalable de sensibilisation des populations, le temps nécessaire ( 1 à 2 ans), est nécessaire. A partir du moment où la base imposable, ne se limitera plus au nombre potentiel de ménages, mais à tous les abonnés SONABEL ou à tous les consommateurs du pays, une telle approche réduira le coût moyen potentiel agrégé de l'abonnement. Ainsi, de mille cinq cent (1500) FCFA, selon nos enquêtes, ce coût pourrait être ramené à des proportions accessibles mêmes aux « plus démunis ». · Deuxièmement, en supposant que ce soit, plutôt, la promotion de l'investissement privé qui soit retenue,il estcapital de redéfinir le profil des acteurs privés devant intervenir, dans la gestion des déchets , sur la base de critères objectifs de capacité organisationnelle, financière et matérielle. Troisièmement, in fine, nous recommandons, dans la lancée de la professionnalisation du domaine, la mise en place d'un fonds spécifique de soutien à l'investissement dans le domaine de la collecte des déchets, particulièrement, celui des déchets ménagers solides. A l'échelle locale, deux (2) recommandations nous paraissent essentielles : · La première est l'implantation d'une représentation de l'entreprise nationale dans la commune. Cette représentation suscitera, sans doute, de nombreux abonnements, au regard du « poids de la culture administrative héritée de la période coloniale, » où les populations semblent avoir « plus confiance », encore aujourd'hui, à la « puissance publique » qu'au secteur privé. · La seconde recommandation importante est la promotion de nouveaux acteurs, dans le domaine de la collecte des déchets ménagers solides, en mettant l'accent sur la « solidité » de leurs projets d'entreprise, mais, à travers, également, une facilitation de leurs accès à la terre, au crédit etc. Au plan socio-culturel,différentesactions doivent être initiées à l' échelle nationale et à l'échelle locale , pour résoudre à court, moyen ou long terme, l'inefficacité des services de collecte de déchets ménagers solides . A l'échelle nationale , il faut faire de la vulgarisation des questions d'hygiène, dans le système éducatif classique (enseignement primaire, secondaire ou universitaire) des modules express d'enseignement. Dans les systèmes non classiques (milieux associatifs etc.) des actions périodiques d'éclat sur toute l'étendue du territoire (journée nationale de la salubrité, concours national etc.) devront plus que jamais être soutenues. En sus, le développement de filières professionnelles expressément centrées sur la prise en charge des déchets, leurs collectes, ou leurs traitements doit être encouragé. Il en va , de même, de la définition de nouveaux schémas d'urbanisation qui intègre l'exigence de la salubrité comme condition sine qua non d'occupation des espaces commerciaux ou familiaux . Enfin, la sécurisation des emplois créés ou susceptibles d'être créés ,par un contrôle strict du respect des conditions générales de travail applicables, au public ou au privé, au Burkina (grille salariale, couverture sociale etc.). A l'échelle locale, la commune de Bobo Dioulasso doit reconsidérer sa « philosophie », par rapport à l'activité de collecte des déchets, par la création d'une régie communale, en « bonne et due forme », pour rentabiliser ledit domaine .A ce propos, au delà des intentions déjà exprimées politiquement mais, insuffisamment ,mises en oeuvre, le traitement et ou la valorisationdes déchets devront en être une composante fondamentale de cette « nouvelle philosophie ». En effet, au cours de nos recherches, nous avons pu constater que le marché de la récupération, seul, représentait , en unités monétaires, en 2010, en France, par exemple, près de quatre fois le Budget 2014 du Burkina, en recettes, soit respectivement neuf virgule cinq (9,5) milliards d'euros, c'est-à-dire six mille deux cent trente deux (6232) milliards de FCFA (ADEME, 2011), contre mille six cent quarante sept (1647) milliards de FCFA ( www.assembleenationale.bf). En outre ,dans le souci de ne pas « clochardiser » les jeunes ou les femmes des associations qui exploitent, déjà le domaine, la priorité de recrutement devra être accordée , au niveau de ladite régie, à ces acteurs, afin de sécuriser leurs emplois, leurs revenus . De même il reste entendu que les promoteurs privés intéressés par l' activité de collecte de déchets ,dans la commune ,sous forme de concession intégrale, ou de société d' économie mixte , devront être contraints au respect d'un nouveau cahier de charges strict .Enfin, des avantages communaux divers, au profit des meilleurs entrepreneurs, en termes de qualité de leurs prestations, de contribution à la création d'emploi, et ,donc, de création de richesses dans la commune, devront être instaurés, afin d'être des sources réelles de motivation.. Ces avantages prendront la forme d' octroi de terrains ,à l' occasion des lotissements, d'une réduction de certains impôts et taxes communales, ou de l'organisation, chaque année, d'une journée de récompenses aux acteurs les plus méritants etc. Après vérification des hypothèses, il est évident que beaucoup reste à faire ,dans le domaine de la collecte des déchets ménagers solides , à Bobo Dioulasso, car les récriminations sont loin d'être fantaisistes. La commune, les collecteurs privés agréés, en tant que partenaires collaborent peu ou mobilisent peu de ressources pour soutenir l'activité de collecte des déchets. A ce titre leurs responsabilités sont avérées. Il en est de même pour les ménages qui semblent rester dans une large proportion insensibles aux questions de collecte des déchets (41 %). Mais , qu' à cela ne tienne , l' activité peut être rentabilisée. L' étude du projet SMGD le montre assez bien. D'où la nécessité des recommandations formulées dans ce sens. . |
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