2.2. Vérification de la
deuxième hypothèse(ou hypothèse 2)
En rappel, cette hypothèse est libellée
comme suit : « La collecte des déchets ménagers
solides, dans la ville de Bobo, peut être
améliorée. ».
Les enquêtes menées, d'une part,
auprès des collecteurs privés agréés de
déchets ménagers solides, et, d'autre part, auprès des
ménages laissent entrevoir des potentialités
intéressantes, par rapport au relèvement de la qualité du
service d'enlèvement des ordures, dans la cité de Sya.
Une des informations marquantes recueillies, au niveau des collecteurs
agréés soumis à l'enquête, c'est la formation en
gestion commerciale, en gestion du personnel ou en transformation des
déchets dont ils ont déjà bénéficié,
du fait de partenaires divers (Cf. Tableau 7, page
63). On peut, de ce fait, conclure que ces collecteurs ont
« un know how » qui ne demande qu'à être
renforcé ou entretenu. A ce propos, la commune a un rôle de
premier plan à jouer, vu les attentes (ou critiques) formulées en
son encontre, aux pages 46-47.
Il existe d'autres
potentialités révélées. Par exemple, le pourcentage
plus que promoteur des ménages « prêts à
payer Plus », pour améliorer le service de collecte des
ordures ménagères, soit quatre vingt treize pour cent (93
%) (Cf. Tableau 18, page 77). En
étendant le raisonnement jusqu'à ceux qui accepteraient de payer
deux milles (2000) FCFA, le nouveau coût moyen
agrégéd'abonnement (en FCFA) que ces ménages
pourraient accepter serait de mille cinq cent (1500)
FCFA (Cf. Tableau 19, page 78). Dans ce
cas, une évaluation sommaire de l'évolution du coût
potentiel d'abonnement à payer connaitrait une augmentation de soixante
onze virgule quarante trois pour cent (71,43 %), passant de
huit cent soixante quinze (875) FCFA à mille cinq cent
(1500) FCFA. Si l'on adjoint, à tout ceci, les
conclusions de l'étude du projet virtuel SMGD/ Hauts Bassins
(Cf. page 104), on peut, raisonnablement,
espérer une meilleure organisation, et partant une amélioration,
du service d'enlèvement des ordures ménagères solides,
à Bobo-Dioulasso. Du reste, selon les résultats issus du
Tableau 20, page 79, soixante seize pour cent (76
%) des ménages de l'échantillon acceptent,
« avant l'heure », l'idée de
création d'une entreprise publique de collecte des ordures
ménagères solides fonctionnant « à temps
plein ». Par conséquent, l'hypothèse 2 est
vérifiée.
En définitive, auregard dela
vérification des hypothèses, ci-dessus, deux observations peuvent
être faites.
Primo, de sources
concordantes, les acteurs intervenant dans la filière
déchets, à Bobo -Dioulasso,sont coresponsables de la
dégradation de la situation de la collecte des déchets
ménagers solides.Si, à l'épreuve du terrain, les
collecteurs privés agréés sont « laissés
à eux-mêmes », par manque ou insuffisance de soutien de
l'autorité centrale ou communale, force est de reconnaitre qu'ils sont,
aussi, à des degrés divers, responsables de la dégradation
du service d'enlèvement des ordures. La faiblesse des moyens financiers
et matériels engagés, leurs niveaux d'organisation discutables
illustrent les sources du problème. Quand aux ménages , leurs
comportements de rejet ou de défiance vis-à-vis de l'organisation
existante sont autant de raisons explicatives de la situation.
Secundo, les
enquêtes auprès des ménages révèlent,
malgré tout, des dispositions d'esprit et de capacités
matérielles favorables à la réorganisation
structurelle de l'activité de collecte des déchets
ménagers solides.Le Projet SMGD/Hauts
Bassins mérite, de ce fait, une attention particulière des
autorités ou des investisseurs privés, étant donné
qu'il esquisse l'étude de rentabilité, en avenir incertain, d'un
projet virtuel, à haut potentiel économique et social.
En tout état de cause,
après un tel regard critique, esquissons-nous, quelques recommandations
en vue de contribuer à la résolution de cette situation, plus que
déplorable.
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