Système de collecte des déchets ménagers solides à Bobo Dioulasso . à‰tat des lieux, perspectives et projection de rentabilité.( Télécharger le fichier original )par Blaise BONOU AUBE NOUVELLE Bobo Dioulasso ( Burkina faso) - Master Professionnel, sciences de gestion, option Comptabilité , Controle et Audit 2016 |
Chapitre 2 : Vérification des hypothèses et recommandations251737600 Ce dernier chapitrea un double objet. D' abord, il s'agit,au regard des « accusations » ou des récriminations souvent formulées au sujet de la mauvaise qualité du service de collecte des ordures ménagères, à Bobo Dioulasso, de la responsabilité supposée ou réelle des différents acteurs de la filière, mais aussi des résultats obtenus à l'issue de nos enquêtes de dire si celles-ci sont fondées ou pas. En d'autres termes, l'objet de ce chapitre est de vérifier nos hypothèses de recherche. Ensuite, l'objectif général de l'étude étant de montrer que l'activité de collecte des déchets ménagers solides est économiquement ou socialement « viable », quelques recommandations seront esquissées en vue de favoriser le développement de cette activité. Section 1 / Vérification des hypothèses1. 1. Vérification de la première hypothèse (ou hypothèse 1)En rappel, l'hypothèse 1 de l'étude stipule que « La dégradation du service de collecte est imputable, entièrement ou en partie, à l'administration communale ».Aussi, sa vérification nécessite-elle celles de deux (02) sous hypothèses libellées, respectivement, comme suit : La dégradation du service de collecte est imputable à l'administration communale La dégradation du service de collecte est imputable aux populations 1.1.1. Vérification de la sous hypothèse 1A la question de savoir si la dégradation du service de collecte des déchets ménagers solides de Bobo-Dioulasso est imputable à l'administration communale, la combinaison de plusieurs éléments d'information recueillis permettent d'apprécier la situation. A la page 44 du présent mémoire, par exemple, deux (02) témoignages provenant du site www.urbanwaste.org et de SOMA (2011) affirment, respectivement ceci : « Bobo-Dioulasso est la seule ville de l'étude où la gestion des déchets s'est dégradée de manière nette au cours des dernières années [...]Cette évolution négative s'est faite en dépit de l'intervention de la Banque mondiale [...].La construction du centre d'enfouissement n'est pas mise à profit puisque à l'heure actuelle, soit cinq ans après la fin des travaux, les infrastructures ne sont toujours pas utilisées. Le manque de ressources de la municipalité a déclenché le départ de l'entreprise attributaire du lot d'enfouissement » ( www.urbanwaste.org). « [...] Bénéficier de plusieurs milliards de F CFA d'investissement et ne pas en tirer profit. C'est pourtant l'exploit qu'a réussi la ville de Sya, ville des contrastes décidément ! La cité bobolaise a en effet bénéficié depuis 2001, de la part de la Banque mondiale et avec l'aval du gouvernement burkinabè, l'argent sous forme de prêt remboursable par les populations bobolaises pour la construction d'un Centre d'enfouissement technique (CET) et de 14 centres de collecte des déchets d'un coût estimé à 3 milliards de F CFA. Ce qui est inquiétant et révoltant à la fois, c'est qu'à ce jour, l'infrastructure inaugurée en grande pompe en 2005 n'est toujours pas opérationnelle.[...] » (SOMA I.,2011). Autres faits remarquables : le mécontentement de la majeure partie des personnes physiques (ménages) ou morales (collecteurs agrées) soumises aux questionnaires est réel, vis-à-vis de la Commune. Ces personnes estiment que la Commune ne « fait rien dans le cadre de l'assainissement ».. S'agissant ,particulièrement, des collecteurs privés agréés ,leurs récriminations se résument , entre autres ,aux propos suivants : « la commune ne veut pas nous aider » ; « La commune, elle-même nous fait barrage, souvent, en créant des groupuscules de femmes auxquels elle fournit des ânes et des charrettes, sans nous en parler » ou « nous n'avons pas d'aide ; on se débrouille avec nos moyens » etc. . Par ailleurs, Le Tableau 8.2, page 63, corrobore ces « accusations » .En effet, si les collecteurs privés agréés de déchets ménagers solides reconnaissent avoir reçu quelques formations, en gestion commerciale, en gestion du personnel ou autre, aucun d' entre eux ne met ces formations sur le compte de la commune. Ce constat concorde, également , avec les propos de Monsieur BAGUIAN, responsable communal commis à la gestion des déchets. Ce dernier reconnait que la Commune n'a jamais initié, directement des formations, à l''intention de ses partenaires privés (Cf page 55, paragraphe 1). Autrement, la Commune semble avoir laissé l'initiative de leurs formations à d'autres partenaires, se désintéressant, du même coup, du profil, c'est-à-dire des qualités organisationnelles de ces collecteurs ou des compétences qui devraient être les leurs. On peut ajouter, à cela, l'extraversion systématique du financement de l'activité ( Cf pages 54 et 57, respectivement paragraphes 4 et 3) , l'absence de budgets, spécifiquement, alloués au « Service de la propreté » ( Cf page 58 ,paragraphe 1). En tout état de cause et au regard des faits, ci-dessus, on peut, confirmer la responsabilité de la commune, par rapport à la dégradation du service de collecte des déchets ménagers solides à Bobo-Dioulasso .La sous hypothèse 1 est, donc, vérifiée. |
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